On peut trouver des arguments positifs et la presse professionnelle s’en gargarise mais on peut aussi interroger la réussite potentielle et les risques d’échecs du nouveau sélectionneur à qui certains, d’après lui, ont préféré lui souhaiter « bon courage » que « bonne chance ».

Le coach français est le seul coach, au niveau international, à pouvoir présenter une telle carte de visite liée au monde masculin : deux Coupes d’Afrique des Nations en 2012 avec la Zambie et 2015 avec la Côte d’Ivoire. À cela s’ajoute le coaching de l’Arabie Saoudite pendant quatre saisons (2019-2023) avec une qualification en Coupe du Monde 2022 au Qatar et un match de référence gagné contre l’Argentine (2-1) après avoir été mené (0-1) à la mi-temps.

Personne, au niveau international féminin, ne présente une telle carte de visite.

À supposer que les compétences dans le jeu masculin s’imposent à celles du jeu féminin, la France a un coach qui peut l’amener au titre Mondial et Olympique.

« De l’autre côté de la réflexion » et sans chercher des arguments liés à l’état d’esprit féminin suite aux problèmes de l’éviction de Corinne Diacre et de la position prise par Wendie Renard, Kadidiatou Diani, Marie-Antoinette Katoto et Griedge M’Bock comme Perle Morroni, moins en vues, on peut se poser des questions :

  • La première qui me vienne à l’esprit est l’expérience de Laurent Tillie, coach du volley masculin français et qui a eu, en charge le volley féminin de l’AS Cannes en 2016-2017. Il n’a pas renouvelé pour constater que son œil n’avait pas mesuré la différence de niveau athlétique entre les hommes et les femmes et qu’il avait rendu son tablier.
  • À ce titre, le niveau d’exigences d’Hervé Renard devra s’adapter aux erreurs féminines et à leurs limites athlétiques, mais surtout en termes d’efficacité quand, sur ce plan-là, le football masculin a connu une évolution impressionnante dans l’élite. Il va falloir que son indicateur de mesure descende de plusieurs crans. Un peu à l’image d’universitaires face à des élèves de collèges. On n’attend pas la même chose et les erreurs sont bien plus nombreuses.
  • La troisième réflexion que le coach français devra intégrer cerne la limite de la mise en concurrence pour les postes et donc, l’obligation de s’adapter, dans sa décision tactique, aux possibilités des joueuses qu’il a à sa disposition.

Enfin, sur le plan structurel et environnemental, la décision prise par la Fédération d’avoir écouté les joueuses oblige à une réussite des Bleues. Une obligation qui lui revient autant qu’aux joueuses, puisque c’est elle qui en a pris la décision et qui charge le budget d’une indemnité à verser (aux alentours de 600.000 €) en complément des indemnités à verser à Garabian (directeur des arbitres) et Hardouin (directrice générale).

Les derniers faits récents mesurent les conséquences d’une fronde sur le plan psychologique :

  • On a vu Wendie renard rater son tir au but en assurant un plat du pied cadré, dans son quart de finale de la WCL face à Chelsea.
  • On a vu Kadidiatou Diani se démettre l’épaule sur un contact qu’elle aurait, normalement, sans soucis amortis, si elle n’avait pas eu à gérer la situation conflictuelle qu’elle a initiée face à la coach française, à la situation émotionnelle qu’elle doit gérer avec son compagnon, mise en examen pour une affaire avec le PSG, et enfin une sortie sur carton rouge en championnat, le dimanche précédent, pour un contact physique qui ne demandait pas, une telle réaction, si elle n’avait pas été sous pression.
  • Les affaires françaises ne sont pas terminées. Visiblement et il semblerait que des décisions surprenantes soient sur le feu d’après les comptes-rendus des journalistes. quant à l’enquête sur l’affaire Hamraoui.

Tout cela est un peu compliqué, d’autant que Corinne Diacre ne semble pas être aussi responsable que cela de la fronde qui lui a été reprochée.

Voilà, il faudra regarder comment le coach français s’adapte à un environnement qui n’est pas si simple que cela, dans un monde français où l’unité n’a jamais été totale, pour les fans, auprès des Bleues.

William Commegrain Lesféminines.fr