Inutile de rappeler les consignes des coaches qui forment les joueurs et joueuses : la balle en retrait vers le ou la gardienne ne doit jamais être dans le sens des buts.

Pourtant, dans deux tournois où s’expriment des équipes de qualité : le Canada, médaille d’Or Olympique en 2021 et la France, numéro cinq mondial et membre du quatuor mondial depuis une bonne décennie, deux joueuses ont fait exactement la même erreur.

La première vient de Vanessa Gilles, qui a joué pour les Girondins de Bordeaux. Joueuse physique, athlétique et qui a gagné sur le tard, ses galons de titulaire en équipe nationale du Canada, relancée par la qualité de ses prestations bordelaises.

Devenue championne olympique, elle a officié en NWSL sous les couleurs de la franchise de Los Angeles (Angel City) en 2022, pour être appelée à l’Olympique Lyonnais maintenant, suite aux blessures de Griedge M’Bock.

Qu’est-ce qui fait qu’elle commet cette erreur en redonnant long dans sa surface, sans voir la joueuse américaine Mallory Swanson, postée aux vingt-cinq mètres ? Elle est la tête dans le sac par la présence d’Alex Morgan.

Non pas que ce soit la joueuse, mais coincée sur le côté droit, elle a pourtant la touche comme solution et une forme de déshonneur ou de relancer car la règle maintenant est le jeu d’abord. Alors, elle cherche une solution, une aide qui ne vient pas car les autres n’ont pas la tête dans les épaules comme elle, sous pression. Alors elles ne bougent pas, pas spécialement. Pour elles, il n’y a pas de problèmes.

Seule Vanessa Gilles a le problème. Ce problème la stresse. Elle joue sa balle. En fait n’importe comment au niveau où se joue la partie. La balle est prise par Mallory Swanson. L’attaquante adverse n’a pas de pression. C’est alors une offrande. Cela fera but.

Hawa Cissoko a connu la même mésaventure lors de France-Uruguay. Sauf que depuis le début de match, elle joue 10% moins bien ses balles.

Elle récupère une balle sur le côté droit. Une pression qui vient d’une adversaire. Elle n’a pas de solution devant. Cherche une solution instinctive, la trouve. Eloignée mais une solution. Elle la joue. Son adversaire n’a pas de pression, une offrande, elle marquera.

Deux balles sous pression, sur le côté avec des partenaires qui ne voient pas la pression ressentie par la joueuse et c’est l’erreur.

Après coup, on ne sait jamais pourquoi on s’est mis cette pression.

Pour éviter le piège mental de l’adversaire, il suffit mentalement de faire un pas de côté. On s’échappe. La pression tombe. La situation s’éclaire et on prend une décision sereine.

La pression est une ennemie de l’intérieur. C’est nous qui lui ouvrons la porte, des fois involontairement ; d’autres fois volontairement. On aime alors à la dominer. Avec l’expérience, on adore la voir se promener à côté de nous, cherchant sa proie, sachant qu’elle ne viendra pas nous voir. La pression n’aime pas perdre, elle ne vient que si elle a une chance de gagner.

Vanessa Gilles, lors du second match face au Brésil, mettra un but puissant de la tête. La pression en a pris un coup. La joueuse l’a emporté.

William Commegrain Lesfeminines.fr