Pas si facile de ressortir une tendance générale pour qu’elle soit encore là, au moment des compétitions, dessinant les Bleues. A mon sens, on peut écrire que la France est POLITIQUE.

Être dans la majorité de Corinne Diacre

A la question, trouve-t-on les meilleures joueuses françaises dans ces vingt-six sélectionnées ? La réponse ne peut être que négative par l’affirmatif. C’est ainsi depuis plusieurs saisons en France et cela ressort plus selon les forfaits des joueuses, de plus en plus nombreux, pour cause de blessures.

Pour le poste à gauche, où Selma Bacha, Sakina Karchaoui, sont défaillantes sur blessures et qu’Amel Majri revient difficilement après blessure et grossesse, Corinne Diacre répond fermement qu’elle préfère prendre Estelle Cascarino plutôt que Perle Morroni, voire mettre Marion Torrent, de gauche à droite.

Si une bonne joueuse n’est plus prise ou pas testée, on doit pouvoir se dire qu’elle n’est pas dans la majorité de Corinne Diacre, sélectionneuse de 2017 à 2024.

Quand la situation est politique, il y a une logique de normalité

Le football est politique. Aucun doute sur cela, et rien de nouveau à l’écrire sauf à l’affirmer qu’il l’est pour le football féminin, en France.

Lorsqu’on agit en politique, on analyse le fait en recherchant les causes deux liens plus tôt, et en intégrant les conséquences deux liens plus tard, dans un environnement d’influence à plusieurs branches. C’est une vision globale qu’il faut avoir, juste dans l’instant et évolutive dans le temps.

Aucun doute que l’attitude de Corinne Diacre et son comportement ont été politiques lors de cette conférence de presse eut égard à la situation de son Président qui l’a toujours défendue et des propos qu’un membre du Comex lui a attribué, certainement à son corps défendant.

Un exemple : Aline Riera, élue sur la liste de Noël Le Graët et membre du Comex, commentatrice sur Canal +, a exposé un retour de Corinne Diacre qui aurait entendu son Président lui dire qu’il aurait préféré ses lèvres à une bise d’accueil, pour ensuite, se rétracter. C’est une situation connue en politique, d’ami(e) devenant ennemi(e) pour redevenir ami(e) avec une presse à l’écoute de tous les changements et retournements, affûtés aux détails, et sa part de silence inévitable.

On peut en conclure sans souci que le football féminin est devenu politique.

Donc les décisions de Corinne Diacre le sont.

Une politique fonctionne avec une majorité, sans chercher l’unanimité. Les Bleues de Corinne Diacre sont majoritaires sans être unanimes.

Des surprises et encore des surprises

Si vous prenez individuellement les joueuses appelées et que vous les confrontiez à l’Euro 2022 récent, très peu auraient pu écrire, qu’à quelques mois de la Coupe du Monde 2023 en Australie et Nouvelle-Zélande (Juillet-Août 2023), pour ce qui est l’avant-dernière sélection avant les vingt-trois définitifs, on trouve :

  • Constance PICAUD (Gardienne PSG) qui revient tout juste de blessure ;
  • Manon HEIL (gardienne Fleury FC) pour sa première sélection ;
  • Estelle CASCARINO (Manchester United), latérale ;
  • Hawa CISSOKO (7 sélections) qui avait joué très peu de temps à l’Euro 2022, pris un rouge immédiat en match de préparation (France Cameroun) ;
  • Julie THIBAUD (Bordeaux), centrale appelée une première fois sans avoir encore de sélections,
  • Kessya BUSSY, attaquante 5 sélections (stade de Reims)
  • Naomie FELLER (1 sélection) Real Madrid,
  • Ouleymata SARR, (Paris FC), 26 sélections, oubliée pendant longtemps et reprise depuis peu.
  • Lindsey THOMAS (3 sélections), attaquante, AC Milan

Cela fait beaucoup de surprises sans savoir si les blessées titulaires ne reviennent, soit Marie-Antoinette Katoto, Amel Majri, Griedge M’Bock, comme ceux en souffrance de titularisations ou de retours, à l’image de Valérie Gauvin, revenue en France, Aissatou Tounkara, vice-capitaine de l’Equipe de France dans les sélections récentes.

La performance est-elle condamnée ?

En partant de l’Euro 2022, avec des choix et absences déjà discutés où la France a fait des matches de très grandes qualités, suivis d’autres difficiles, butant sur l’Allemagne, plus intelligente et plus puissante en demi-finale et en rajoutant l’idée que le championnat français est bien plus homogène ; on peut dire que quelque soit les vingt-trois choisies par Corinne Diacre, elles peuvent avoir le niveau d’une performance au Mondial 2023.

Même si on ne les connait pas avec précision. Le niveau des joueuses françaises s’est amélioré.

Cela sera-t-il suffisant ? A l’inverse, si une médaille se joue à la motivation, à la cohésion d’un groupe et à son expérience, les Bleues de Corinne Diacre se doivent, non pas de nous le prouver -car il suffira d’un rien et de victoires dans les premiers tours du Mondial pour que la France suive les Bleues (voyez le succès actuel des fans en Allemagne quand c’était le désert avant l’Euro)-, mais de se le prouver en sachant que l’indicateur « mobilisation et motivation » pour une médaille est d’un très haut niveau :

  • Rappelez-vous la force collective des Pays-Bas en 2017 et 2019, vainqueur surprise de l’Euro ;
  • Rappelez-vous la force collective des USA en 2019 pour obtenir le deuxième mondial en France ;
  • Rappelez-vous la force collective de la Suède au Mondial 2019 (bronze) et aux JO 2021 (argent) ;
  • Rappelez-vous la force collective du Canada pour obtenir l’Or aux JO de Tokyo ;
  • Rappelez-vous la force collective de l’Allemagne (finaliste) et surtout de l’Angleterre (vainqueur) à l’Euro 2022 ;

La seule question qui doit se poser, à mon avis pour le Mondial prochain et, pourquoi pas, pour le Tournoi de France de février : quelle va être la force collective des Bleues, face à celles de ses adversaires ?

Une question aujourd’hui très actuelle en France : la mobilisation qui entraîne la motivation.

William Commegrain Lesféminines.fr

Le programme du Tournoi de France 2023

Mercredi 15 février 2023 :

  • Norvège – Uruguay, à Angers (18h00, FFFtv)
  • France – Danemark, à Laval (21h10, W9)

Samedi 18 février 2023 :

  • Danemark – Norvège, à Laval (18h00, FFFtv)
  • France – Uruguay, à Angers (21h10, W9)

Mardi 21 février 2023 :

  • Danemark – Uruguay, à Laval (18h00, FFFtv)
  • France – Norvège, à Angers (21h10, W9)