Le poids est un acteur central des problèmes entre les joueuses et les coachs. Le rapport commun entre la NWSL et NWSPLA (Association des joueuses américaines), fixant interdiction à vie, amendes et suspensions, en sont l’illustration.

Tout a commencé avec Lindsey Horan qui s’en est ouvert lors du podcast tenu par la joueuse américaine d’Angel City Cari Roccaro, disant que lorsqu’elle évoluait sous les couleurs du Paris Saint Germain (2012-2016), Farid Benstiti lui parlait constamment d’un problème de poids alors que sa performance en pré-saison était excellente.

Des remarques répétées qui, pour elle, ont entraîné un besoin de régime qu’elle n’avait pas, la pénalisant sur sa performance sur le terrain comme à titre personnel, en dehors.

Une situation que le coach français a répétée lors de sa prise de fonction à l’OL Reign, avec la phrase qui restera célèbre “If I see you eat snacks, I will kill you.” Une autre joueuse, lors de ce travail d’audit, ayant dit que pendant la Challenge Cup (Coupe qui avait remplacé le championnat américain arrêté pour cause de Covid en 2020), elle avait vu le coach français cacher de la nourriture pour que les joueuses n’abusent pas. Assurant qu’il commentait toujours les filles en parlant de leur poids.

Difficile de croire que cela pouvait lui être reproché compte tenu que le sport de haut niveau focalise énormément sur le physique des joueuses et leurs lignes.

Pourtant, pour lui comme pour la néerlandaise Vera Pauw, la sanction des deux entités a été la même : ils peuvent entraîner à nouveau en NWSL à la condition de s’excuser d’avoir mis en pratique une gestion bien trop excessive.

Alors en quoi cela peut être reproché ?

La première raison est que les coaches n’ont pas la compétence pour décider du bon ou mauvais poids d’une joueuse. Lindsey Horan en a fait le reproche à Farid Benstiti. Il en est de même pour Vera Pawn.

La solution prise par les deux entités qui gèrent à leurs façons ce championnat : le coach ne peut émettre un avis autorisé, il doit demander celui d’un spécialiste de la diététique et en discuter de manière privée avec la joueuse concernée, n’ayant pas à le faire en public.

Pour aller plus loin sur cette question du poids, l’interview de Mana Shim et de Kaleigh Kurtz, concernant le coach Paul Riley dit que la gestion mentale du poids par ce coach envers ces deux joueuses a créé une telle dépendance de leurs parts qu’elle a été le terrain construit par ce dernier pour aller plus loin dans le harcèlement sexuel.

C’est donc à considérer comme un terrain de manipulation émotionnel potentiel et dans le cadre du bien-être que veulent construire les joueuses américaines, il est un terrain sensible sur lequel les coachs doivent mettre des limites.

Ainsi il a été mis dans les règlements « The league’s 2022 Anti-Harassment Policy says that emotional misconduct may include “belittling players about their body image or weight,” d’autant que le jugement du coach est subjectif sans compétence spécifique dans ce domaine.

Le poids, une question sensible dans la relation entre les joueuses et les coaches.

William Commegrain Lesfeminines.fr