Comparons le comparable

De manière surprenante, au moment où le championnat n’a jamais été autant disputé sur ses positions de leaders entre l’Olympique Lyonnais, le Paris Saint Germain et le Paris FC, l’essentiel des commentaires d’avant-match sur cette rencontre se focalisait sur les différences de spectateurs entre la France et l’Angleterre.

Mettant au fond du panier le match des Lumières, image éclairante et pourtant réchauffante en cette période de froid polaire, citant les plus de 44.259 spectateurs pour un Manchester City face à Man United quand l’Ol ne recevait qu’un peu plus de 13.000 spectateurs.

Rien de bien surprenant, le Mondial 2019 avait réuni, de mémoire, une moyenne inférieure à 23.000 spectateurs sur l’ensemble des rencontres, pas très loin de la moyenne des fans de L1 masculine qui n’a jamais été très haute : 23.019 nous cite Statista, pour la saison 2017-2018.

L’Angleterre est plus un pays de fans que la France, l’Espagne aussi. Personne ne le conteste et l’Allemagne, au fond du panier depuis plusieurs saisons avec une désaffection conséquente, renait sous les coups de pioche des services marketing et surtout de la finale européenne de son équipe nationale, pour l’Euro 2022.

Hold-Up est un mot du passé

Les résultats de la Coupe du Monde au Qatar nous montre qu’un jeu défensif très structuré est devenu la règle, mettant en valeur deux joueurs déterminants dans la réalisation de la victoire : l’avant-centre et souvent buteur d’un côté ; puis le gardien de l’autre, socle essentiel donnant corps à cette stratégie, dans son rôle de dernier rempart.

Nécessairement sollicité dans ce type de rencontre et de duels.

Dans ce match, qu’ils aient été 45.000 ou 10.000, les deux équipes savaient, en entrant sur la pelouse frigorifiée du Groupama Stadium (-2), que les choses importantes se joueraient maintenant, sur les 90′ de la rencontre, dans la droite ligne de ce qu’elles doivent regarder dans leurs périodes de repos, avec le Mondial au Qatar. Des qualifications obtenues aux couteaux, de l’Argentine, de la Croatie, de la France et surtout du Maroc (22e FIFA), sans un seul but encaissé dans le tournoi mondial, hormis un csc avec comme adversaires, la Croatie, la Belgique (2e fifa), l’Espagne (7e), le Portugal (9e) et prochainement la France (4e).

Si avec cela, tout ne te dit pas que tout est possible ! Quand le diras-tu ?

L’Olympique Lyonnais titre sur un hold-up sur son site internet, dont on ne sait si le titre a une réalité pour un but marqué par Kadidiatou Diani à la 87′, venue d’une tête prolongée d’Elisa De Almeida, sur un exercice visiblement travaillé et répété, commençant par un corner déposé au premier poteau de Ramona Bachmann !

Une écriture qui aurait dû être tout autant lyonnaise, tant l’Ol nous avait habitué à se sortir des situations périlleuses sur des coups de pieds arrêtés. Hold-Up car le PSG a utilisé une arme lyonnaise ou hold-up pour une stratégie défensive maitrisée ? Avec l’OL, quand tu limites les corners, tu leur retires une arme importante. C’est ce que j’avais écrit suite au PFC-OL de la quinzaine dernière.

Là, visiblement, la consigne avait été passée. Le site footofeminin ne comptabilisant que trois coups de coin pour les championnes d’Europe quand le Paris Saint germain en a compté sept. Un signe de rigueur du côté du PSG.

Attendons la suite, réponse du PSG face à sa position de leader

Quand tu regardes le résumé du chant des joueuses, « Aujourd’hui, Aujourd’hui, on a joué l’Ol… ! Diani, Diani, elle a marqué ! Aujourd’hui, on a gagné ! », tu te dis qu’il n’y a pas beaucoup de joueuses qui ont pu chanter cette chanson en fin de rencontre dans le monde, après une victoire au Groupama Stadium !

Un Paris Saint Germain, auteur d’un exploit puisque la dernière défaite lyonnaise sur ses terres en championnat remontait au 18 janvier 2014 (0-1) sur une tête de Laura Georges, tout juste revenue à Paris, partie de Lyon. Un exploit huit ans en arrière qui avait fait le tour de la planète football et lancé le PSG dans ce début de professionnalisation, commencée fin 2012.

En 2022, les réactions sont bien différentes. Le Paris Saint Germain a déjà été champion (2021), gagné trois Coupes de France, deux fois finaliste de la Women’s Champion League (2015, 2017), plusieurs fois demi-finalistes. Les joueuses communiquent sur la durée à venir.

Kadidiatou Diani, meilleure buteuse du championnat et capitaine de la formation, sur le site du PSG : « Ce soir nous sommes en tête du championnat, mais nous savons que tout peut encore se passer. Nous sommes seulement à mi-parcours, mais nous allons essayer de garder cette première place. » »

Sonia Bompastor : “C’est cruel. Il y a beaucoup de déception. On a montré un beau visage et on a mis en difficulté le PSG. On n’a pas su faire preuve d’efficacité sur nos temps forts. Il y a des satisfactions dans le contenu même si c’est dur à dire après une défaite. On s’est fait punir sur un corner. Ce match n’est pas décisif, le championnat est encore long. On n’est pas abattus.”

Gérard Prêcheur : « Ce qui est assez surprenant, c’est que généralement c’est l’Olympique Lyonnais qui parvient à remporter des matches sur coups de pied arrêtés, mais ce soir c’est nous donc forcément c’est sympathique. Je pense qu’un déclic a eu lieu lors de notre victoire face au PFC, qui est une très belle équipe. On avait fait un très bon match, et ce soir on a pu surfer sur ce résultat avec un peu de réussite. Cela fait parti du football, et c’est la première fois que remporter un match comme celui-ci nous arrive depuis le début de saison donc c’est un très bon signe. »

Le Paris Saint Germain est en tête. Son match européen face au Réal Madrid le mettra dans une belle position avant la gagne de Juin 2023. Les errements du début de saison seront très largement oubliés, la route peut être belle ?

L’Olympique Lyonnais apprend à gérer des faits qui ne lui arrivaient jamais.

Le 19 décembre, un nouveau propriétaire prendra les rênes. Cela ne se fait jamais sans changer des données et transformer la structure, quand bien même, l’ancien propriétaire et dynamiteur de l’Olympique Lyonnais, Jean-Michel Aulas, devrait être en poste pendant trois saisons.

La gestion de ce passage, avec un Jean-Michel Aulas très présent dans un management paternaliste auprès des féminines, déterminera certainement la position des joueuses de l’OL dans ce championnat, voire dans l’Europe.

Jamais le football féminin n’a eu autant d’événements différents à gérer. Et si on arrêtait de compter ?

William Commegrain Lesfeminines.fr

Championnat de France – D1 Arkema – 11ème journée
Dimanche 11 décembre 2022 – 21h00 (Canal +)
LYON – PSG : 0-1 (0-0)
Décines-Charpieu (Groupama Stadium) – 13 400 spectateurs
Temps froid (-3°C/Ressenti -7°C) – Terrain en bon état
Arbitres : Maïka Vanderstichel assistée de Violette Le Chevert et Mélissa Rossignol. 4e arbitre : Emeline Rochebilière

But
0-1 Kadidiatou DIANI 87′ (Corner tiré côté gauche par Bachmann prolongé par la tête de De Almeida au premier poteau et repris de volée du droit par Diani au second poteau)

Avertissements : Élisa De Almeida 36′, Amanda Ilestedt 86′ pour le PSG

Lyon
1-Christiane Endler ; 18-Alice Sombath, 21-Vanessa Gilles, 3-Wendie Renard (cap.), 4-Selma Bacha ; 11-Damaris Egurrola (6-Amandine Henry 73′) ; 20-Delphine Cascarino, 26-Lindsey Horan, 17-Daniëlle van de Donk (10-Dzsenifer Marozsán 86′), 28-Melvine Malard (27-Vicki Becho 82′) ; 9-Eugénie Le Sommer-Dariel (24-Signe Bruun 86′). Entr.: Sonia Bompastor
Non utilisées : 40-Emma Holmgren (G), 2-Inès Jaurena, 23-Janice Cayman

PSG
50-Sarah Bouhaddi ; 12-Ashley Lawrence, 13-Amanda Ilestedt, 5-Élisa De Almeida, 7-Sakina Karchaoui ; 6-Oriane Jean-François (24-Jackie Groenen 75′), 14-Kheira Hamraoui ; 21-Sandy Baltimore (22-Lieke Martens 90+2′), 8-Grace Geyoro, 10-Ramona Bachmann ; 11-Kadidiatou Diani (cap.). Entr.: Gérard Prêcheur
Non utilisées : 16-Constance Picaud (G), 18-Laurina Fazer, 19-Estelle Cascarino, 26-Li Mengwen, 28-Yang Lina