Le sport féminin se doit de vivre de stratégies. En effet, les compétitions internationales ne sont pas suffisantes pour créer une dynamique porteuse qui insuffle un bond dans la pratique et sa médiatisation. Aussitôt jouées, aussitôt oubliées sur l’autel des compétitions qui se suivent, chacun ayant l’espoir de remporter le jack pot tant attendu.

Médiatisation égale à adhésion du public et des sponsors, soit une financiarisation de la pratique amenant à la professionnalisation : eldorado attendu et espéré de toutes les fédérations sportives qui intègrent une stratégie féminine autonome de haut niveau.

L’Angleterre avec l’Euro féminin 2022

Le hand ball féminin français en est l’exemple : multi-titrée (un peu moins de vingt titres internationaux) et toujours une forme de confidentialité du championnat, bien que le hand féminin soit dans le trio de tête des licenciées féminines, tout sport confondu.

Déjà, l’idée m’était venue avec la victoire anglaise lors de l’Euro 2022 : je trouvais qu’on avait suffisamment aidé les anglaises, notamment lors de la finale face à l’Allemagne, pour que ces dernières, pas spécialement maladroites, l’emportent à domicile et, à la manière d’un Albert Einstein, nous propose la formule de la relativité nucléaire féminine. Là, médiatique :

  • un championnat exclusivement professionnel,
  • fait des grands clubs professionnels masculins,
  • médiatisé gratuitement,
  • sponsorisé allégrement,
  • intégrant les grands noms de la pratique,
  • pour une réussite des clubs (à venir) et de l’équipe nationale.

J’ai toujours du mal à comprendre l’absence d’Alexandra Popp, juste un quart d’heure avant la rencontre, pour une blessure potentielle que les médias n’ont jamais traitée ni développée.

le Montenegro, pays organisateur de l’Euro

Si on poserait la question à l’équipe de france féminine de hand-ball, tous les yeux brilleraient et celles à la langue et l’esprit plus tendue, ne manquerait pas de hocher de la tête.

RMC sport l’écrit ainsi au début de son article : « C’est une défaite qui passe mal. Après être tombée face à la Norvège en demi-finale, l’équipe de France espérait repartir de cet Euro féminin avec la médaille de bronze. Mais les Bleues ont été battues par le Monténégro (27-25) au terme de la prolongation, et ont regretté des décisions arbitrales qui ont presque systématiquement favorisé leurs adversaires du jour. »

Le coach français en rajoutant avec précision, en zone mixte. D’habitude, lieu de la langue de bois. Là, visiblement, était-ce l’hiver ? Les paroles ont chauffé.

« Quand ils mènent de 2 buts, il y a bien sûr un Monténégrin qui jette un rouleau de papier pour arrêter le jeu ; Jaukovic elle se traîne trois fois par terre pour que tout le monde récupère, a énuméré Olivier Krumbholz, le sélectionneur, furieux en zone mixte. C’était une association entre les arbitres et l’équipe du Monténégro, ce match. Clairement, elles ont joué à 9 en permanence. (…) Je suis très triste pour le handball parce qu’on est tombés très bas dans la qualité de l’arbitrage. Il y en a qui jouent à domicile et peuvent se permettre tout ce qu’ils veulent. »

A chaud, il y a toujours de l’excès. De l’interprétation. C’est le principe de l’humain mais à chaud, il y a toujours de la vérité. On n’interprète à l’excès que ce qui est vrai, sinon, on va directement, en consultation médicale psychiatrique. C’est plus efficace.

Les compétitions féminines coûtent chères à organiser. Par essence, elles ne sont pas équilibrées en termes de budget comme souvent dans le domaine sportif. Donner un coup de mains à la fédération qui organise semble être une possibilité que s’offre le système pour inviter d’autres fédérations à se manifester et organiser les compétitions suivantes.

Les joueuses discutent de l’arbitrage féminin pour une meilleure égalité. « Ca m’énerve parce qu’on mérite d’avoir les meilleurs arbitres, comme il y a les meilleures équipes et les meilleures joueuses du monde qui s’expriment sur le terrain. Je m’en fiche que ce soient des femmes ou des hommes, on veut les meilleurs. »

En même temps, cela ne va pas avec l’idée de la féminisation des arbitres pour lutter contre l’exclusivité de la représentation masculine dans le sport.

Au final, il faut être sage. Les françaises sont quatrièmes, sans médaille. Diificile à accepter pour les vainqueurs des JO. Accepter l’impensable et se motiver à être bien plus forte que l’adversaire pour remporter le match. Le premier match de la Coupe du monde masculine en est l’illustration.

Le Qatar pour la Coupe du Monde masculine en cours

Le Qatar prend un but à la 6e minute qui douche le pays organisateur. Il sera refusé pour un hors jeu inexistant. L’Equateur n’a pas bougé un cheveu, quand ils en avaient. Elle s’est contentée d’être plus forte que son adversaire. La rencontre s’est terminée sur un (2-0) acquit en première mi-temps.

Est-ce possible que des équipes ou l’environnement tiennent compte du pays organisateur ? Le contenu de la seconde mi-temps en est un peu la réponse, pour ceux qui l’ont vu.

Pour les candides, on parlait de la prime à domicile avec les supporters ; pour les stratèges, ils pensent plutôt prime à l’organisation.

William Commegrain Lesfeminines.fr