Dans un point de vue récent, j’avais soulevé l’intérêt du tir de loin chez les féminines. Les buts sont les mêmes que chez les hommes mais les gardiennes ne disposent pas des mêmes atouts que leurs collèguesmasculins.

Elles sont moins grandes et les buts restent les mêmes. La bonne taille féminine se mesure à 1.80 pour une gardienne quand chez les hommes, on est proche des deux mètres. La détente verticale est moins tonique pour aller chercher des balles dans des positions où l’œil humain donne le but qu’une main d’un goal masculin va chercher dans l’impossible.

Enfin, le temps de réaction est différent. Les hommes sont habitués depuis longtemps à des vitesses de balle impressionnantes ; chez les féminines, la puissance commence juste à faire son apparition réelle avec la professionnalisation des entraînements féminins.

Tout cela fait qu’il y a des buts à aller chercher dans une pratique où l’habitude veut que l’excentrée aille perforer sur un côté pour soit centrer, ou amener la balle par un jeu de passes dans les 5m50 adverse et finir, à la puissance ou à la différence de réaction, par un but plat du pied plein d’intentions.

Des buts dits faciles ou alors une action plein centre, la vitesse faisant la différence.

Cette journée a montré que le tir de loin comme la décision d’enclencher immédiatement le tir permettaient à des équipes réputées moins fortes, d’aller chercher les possibilités de points que le début de rencontre ne leur donnait pas.

D1 Arkema, Journée 5 : Tous les buts – YouTube

Le second but de Mathilde Bourdieu pour le Paris Fc (76′) permet une égalisation souhaitée (2-2) face à un Stade de Reims qu’on sent comme fatiguée sur cette action et qui ne peut rien sur la détermination de l’attaquante parisienne qui renouvelle cet état d’esprit, de révolte quand le sort et le jeu sont ceux de l’adversaire. Peut-être une sélection française pour une équipe qui doit apprendre à se révolter face à plus fort sur le plan mondial, comme nous l’ont appris, les défaites face à l’Allemagne (2-1) et la Suède (3-0).

La superbe réalisation de Martens (3′, 1-0), ex-joueuse de Barcelone, perdue un peu avec les Pays-Bas depuis le départ de leur coach Sarina Wiegman, coach des Lionesses et vainqueur de l’Euro 2022, est aussi un exemple de la force de l’instantanée de décision quand le coaching d’aujourd’hui met en valeur les passes réfléchies et organisées. Un contrôle poitrine et une louche qui finit à l’opposée de la gardienne dijonnaise. Un chef d’oeuvre.

Là-dessus, dans la même rencontre, la dijonnaise Madeline Roth (18′, 1-1), envoie une mise à Sarah Bouhaddi, le pied dans la surface, que l’expérimentée, ex-lyonnaise, ne peut que comptabiliser après un plongeon fait pour la forme sans qu’il soit de méforme. Rien à faire.

Face à Soyaux, l’inattendue Slike Demeyere (90’+4) ne se pose pas de questions, sentant qu’elle va être rattrapée sur cette profondeur qui lui est bénéfique. Elle glisse un tir avant la surface et se rend compte de l’immensité des buts, offrant des solutions de puissance, de lobs à exploiter, terminant ainsi la victoire Havraise à domicile (1-4).

Pour Rodez, c’est sur un coup franc de loin, mal relâché par la gardienne de Fleury, Manon Heil, qu’Alexandra Lamontagne offre la première victoire de rodez (-1) et valide son doublé de la journée.

Le tir de loin n’est pas la seule solution mais c’est une bonne solution à utiliser dans un football qui l’exploite assez rarement, faute de puissance suffisante et de qualités pour le cadrer.

William Commegrain Lesféminines.fr