Les buts féminins, d’habitude des buts de passes

La force des tirs en dehors de la surface. En général, les joueuses féminines poussent leurs actions au plus loin de la ligne de but, entrant dans la surface pour que d’une passe en retrait, la coéquipière soit dans la meilleure des positions pour finir l’action collective.

C’est un jeu de passes dans la surface où le tir soudain est toujours une surprise.

Sur la rencontre du HAC faxe au PSG, Groenen (PSG) cherchait à passer Kelly Gadéa (HAC) non pas pour tirer au but mais pour donner le ballon, et le second but de Ramona Bachmann est une suite classique, seule face au but, le ballon à six mètres des cages, apporté par un superbe mouvement collectif parisien de cinq passes consécutives.

Une répétition de passes qui met à l’honneur celle défensive, comme Wendie Renard, attentive et imposante dans la surface, avec une taille supérieure à la moyenne et des longues jambes, pour intercepter la balle.

A ce jeu, les chances des équipes dites « faibles » face aux gros calibres du championnat, étaient réduites à néant. Dans les dix dernières années, le jeu de passes transperçait leurs rangs et les buts s’enfilaient comme des perles. Plus récemment, le niveau tactique et athlétique s’étant étoffés, les résultats devenaient plus serrés.

Cette année, les victoires se jouent bien plus à l’unité quand dans le temps, les manitas étaient nombreuses.

Un bref retour sur ces quatre premières journées 2022-2023 pour le montrer.

Le PSG ne prend le meilleur sur Soyaux que sur un (2-0) en première journée. Si Lyon s’était imposé (1-5) à Reims, la journée suivante, les lyonnaises ne gagnaient que sur un modeste (2-1) face à Soyaux quand le PSG marquait (4-0) à Rodez.

Etait-ce Soyaux qui bousculaient les habitudes ou une nouvelle tendance en D1F Arkema ?

Lyon gagnait difficilement (1-3) à Montpellier et le PSG l’emportait sans garantie sur Fleury (2-1). Rodez dans la 4e journée revenait de l’OL sur un (2-0) inattendu et le PSG se faisait remonter au Havre, équipe montante (2-2) après avoir mené (0-2), grillant au mieux un joker au pire, le titre 2023.

La vidéo des deux buts havrais montre que rien n’est impossible. Les meilleures joueuses du championnat de D1F Arkema ne sont pas hors de portée des autres, nombreuses qui composent le championnat.

Christy Gavory Une nouvelle religion à travailler, les tirs hors surface

Eva Sumo, 28 ans, dont la fiche sur footofeminin nous montre qu’elle a joué dans pas moins de 10 clubs, à l’image de ces joueuses qui naviguent d’une saison à l’autre, au son des propositions, s’élève dans les airs face à Elisa De Almeida, espoir français avec quelques unités chez les A (15) et pas loin de 28 capes en jeunes, et s’impose au physique sans coup férir sur un corner dont l’enjeu défensif est de prendre le ballon (39′).

Christy Gavory bénéfice d’une erreur d’Estelle Cascarino, convoquée aussi ponctuellement chez les Bleues (5 sélections en A, 43 chez les jeunes). Non pas à la première perte haute de balle mais sur la remise où elle va chercher une balle à deux joueuses sans se soucier de celle qui dans son dos, a continué son action.

Christy Gavory prend sa chance. Le but est superbe et nous montre à quel point la longueur des buts et leurs hauteurs sont des chances de marquer pour les joueuses, les gardiennes actuelles n’ayant pas les deux mètres des gardiens masculins ni leurs qualités de détente horizontale.

Le but de Christy Gavory face au Paris Saint Germain, ex-joueuse de Metz (quatre saisons) ayant fait son dernier parcours au RC Lens (D2F) est intéressant, car il montre que pour les équipes dites « petites », le tir de loin est la surprise qui peut faire basculer une rencontre de championnat.

Souvenez-vous de la praline d’Amandine Henry en finale de la Women’s Champions League face à Barcelone. Là aussi, un tir que les gardiennes ne peuvent pas intercepter.

Le tir cadré hors surface, voilà un exercice à faire pour toutes les petites équipes de D1F Arkema.

William Commegrain Lesfeminines.fr