Montpellier s’est fait plaisir en cette fin de septembre.

Ce n’est pas rien dans ce neuvième mois de l’année qui a accouché en France, après une gestation de plusieurs années, du pire des jumeaux : l’argent et sa réalité.

Le football féminin devra apprendre à vivre avec ces deux enfants opposés qu’il a créés : reste à savoir comment il va les ré-éduquer ? Pour l’instant, il faut espérer qu’on assiste au pire.

L’Olympique lyonnais s’est déplacé à Grammont, habituel terrain d’expression du soleil, transformé en une pluie continue et persistante, en cette fin de soirée d’un premier jour de week-end.

La renommée face à l’esprit de famille

Sa coach, Sonia Bompastor alignait un troisième onze différent dans lequel on retrouvait la jeune Sombath aux côtés de Wendie Renard dans l’attente de l’expression de Vanessa Gilles, tout juste recrutée, mais encore indisponible. Perle Morroni se portait à gauche laissant la place de piston gauche à Selma Bacha.

Henry, Horan et Van de Donk représentait la force potentielle de l’équipe championne d’Europe demandant ensuite à Cascarino et Malard de finaliser les coups donnés quand l’équilibre défensif se terminait avec le couteau suisse de marque belge, Janice Cayman, sur ce coup défenseur gauche. Endler sans surprise, assurait le poste de gardien après avoir envoyé à Paris Sarah Bouhaddi. Une habitude pour la gardienne chilienne, s’étant déjà imposée sur Kiedzynek, lorsqu’elle portait les couleurs du PSG.

Si les joueuses de l’OL viennent toutes avec un pedigree, Montpellier joue plutôt l’esprit de famille. Pas un salaire ne doit dépasser la barre des 5.000 € mensuel. L’herbe étant assez verte pour chacune d’un football où elles n’en attendent pas plus que ce que la réalité peut et doit lui donner.

Marion Torrent et Nelia Mondesir ont planté plus d’un arbre dans cette opération annuelle du MHSC pour renflouer, à sa manière, l’équilibre écologique de nos actions. Sept ou dix saisons sous les couleurs du Sud, sur lesquelles viennent s’agréger à chaque saison des profils nouveaux, qui restent ou partent.

Une défense à trois devant Schmitz faite de Lakrar, Gevitz double buteuse surprenante dans les deux premières journées et Deslandes. Au milieu, Torrent est montée d’un cran pour se partager le travail avec Bilbault venue de Bordeaux. Deux internationales expérimentées de Corinne Diacre épaulant un talent revenue au club, Faustine Robert et Boureille. Devant deux joueuses techniques et vives, Mondésir capitaine haïtienne et Mbakem Niaro.

Montpellier pousse, Horan s’impose

Les 45′ premières minutes ont montré une égalité de possibilités entre les deux forces en présence. Quelque chose d’assez habituelle en D1FArkema maintenant vue la montée athlétique et tactique du jeu féminin. Sauf que là, Montpellier arrivait à imposer la carte du jeu à domicile, phénomène assez rare face à l’OL.

Mais le football féminin est fait de différences individuelles dorénavant.

Et personne en France ne peut empêcher Lindsey Horan de démonter une défense individuelle quand un jeu aérien s’annonce. Et encore moins quand la passe vient d’un coup franc de Selma Bacha, déposée au bon moment et au bon endroit, comme une passeuse en volley. La défense constate les dégâts. But de la tête de l’américaine (0-1, 34′). L’Ol prend la tête de la rencontre quand l’émotion donnait l’avantage aux montpelliéraines.

L’expérience s’impose

La seconde mi-temps sera favorable aux lyonnaises. Cascarino adresse un tir puissant que la gardienne détourne dans sa surface. Eugénie Le Sommer, entrée ne rate pas cette occasion qui s’annonce et le second but lyonnais éloigne les montpelliéraines d’un exploit (0-2, 72′).

L’arbitre accorde un pénalty dans la foulée pour une faute sur Torrent. Faustine Robert l’assure. (1-2, à la 74′).

À domicile quand tu réduis le score deux minutes après avoir encaissé un but, le public vibre, les joueuses se trouvent un nouveau moteur et l’adversaire apprend à subir les coups sans défaillir.

Sauf que c’est l’OL. Sur un contre, Van de Donk, expérimentée internationale hollandaise, croit à cette occasion. Elle part ventre à terre pour pouvoir être au niveau de la surface, laissant son adversaire milieu de terrain, commentateur et plein d’espoir : pourvu que rien n’arrive !

La milieue de terrain ne ratera pas la passe qui lui sera donnée et enverra une mine sous la barre. (1-3, 83′).

Les renommées lyonnaises ont justifié de leurs salaires

SI tu regardes en deux lignes le résultat. Tu verras trois buts de trois joueuses aux palmarès incroyables pour Lyon : Horan, vice capitaine des USA et championne du Monde ; Eugénie Le Sommer meilleure buteuse du club en activité et meilleure buteuse des Bleues à quelques encablures de record des 200 sélections, et Van de Donk, internationale hollandaise trentenaire, vice-championne du monde et championne d’Europe 2017, la meilleure lors de l’Euro 2022 pour les Pays-Bas.

Contre cela, peu d’équipes peuvent lutter et sortir vainqueur quand bien même les lyonnaises ont pris leur troisième but de la saison en trois matches.

William Commegrain Lesfeminines.fr

lire le compte rendu sur le site du Mhsc ici

Les résultats de la journée :

  • Dimanche 25 septembre 2022 (3e journée) PSG-Fleury 
  • Samedi 24 septembre 2022 (3e journée) Guingamp-Dijon 0-1 : Roth 50′
  • Bordeaux-Reims 0-1 : Louis 35′
  • Soyaux-Rodez 2-0 : Collin-Rougier 7′, Roux 38′
  • Vendredi 23 septembre 2022 (3e journée) Paris FC-Le Havre 1-0 : Fleury 45′
  • Montpellier-Lyon 1-3 : Robert 74′ ; Horan 33′, Le Sommer 71′, van de Donk 83′