Dans l’affaire Hamraoui, on lit dans la presse spécialisée que le PSG Féminin a décidé de passer à autre chose. Basta. Qui ? Hamraoui. Ah oui ! Elle habitait ici … Où est-elle ? Ah je ne sais pas. Demandez au voisin, peut-être qu’il sait !

Kheira Hamraoui au congélateur

Il y a quelque chose de ferme, définitif comme glaciale dans ces quelques mots, mettant à la trappe « du bureau à côté du placard » la joueuse trentenaire Kheira Hamraoui.

Kheira Hamraoui, vous savez cette joueuse du PSG connue du monde entier, attaquée un soir de novembre 2021, blessée et dont les pistes qu’elle a évoquées l’ont amené au frigo de la vie des professionnelles du football. DIx mois plus tard, le PSG lui propose une autoroute, direction le Groënland du football.

Le grand froid de l’oubli professionnel.

Le motif évoqué est qu’elle ne fait pas partie du projet sportif. Les écrits laissant même supposer qu’elle ne jouerait jamais de la saison.

Il est à supposer que dans le droit du football, cela soit permis ! À l’inverse, dans celui du droit du travail, il est impossible de dire à un salarié qu’il ne pourra pas exercer son travail quand bien même, il est payé selon les clauses d’un contrat.

En effet, l’employeur a l’obligation de lui trouver un travail, en correspondance avec le poste défini dans le contrat. Il n’est pas du tout du ressort du salarié de se chercher un travail.

Cette obligation est plus étendue puisque le salarié doit pouvoir maintenir son niveau de qualification et de compétences afin de conserver sa valeur sur le marché du travail, en cas de recherches d’un autre employeur. Et ce quelque soit les métiers.

Visiblement, le football a des règles spécifiques, sinon cela relève d’une erreur.

L’employabilité n’est pas une valeur d’entreprise, c’est une obligation

Cette obligation de maintenir le niveau du salarié a d’autant plus de réalités que le droit commun a rendu obligatoire l’entretien professionnel. Moment où le salarié peut discuter avec son employeur de ses ambitions et des moyens que l’entreprise peut lui donner pour les atteindre.

Outil de base à l’obligation de formation qu’ont les employeurs envers leurs salariés.

Tout cela forme une chaîne qui désenchaîne le salarié de son seul employeur et lui donne l’espace de liberté et d’autonomie que le marché libéral instaure et oblige, en donnant à chacun le droit à son parcours professionnel. En quelque sorte, la fameuse « main de Dieu » du célèbre Adam Smith, réservée aux salariés.

Je suis libre d’être « mon avenir » et vous devez m’aider à m’y consacrer, et surtout, ne pas me l’empêcher. Voilà ce que l’employeur doit au salarié français.

Je ne vois pas comment un club de football peut s’exonérer en droit de cette démarche souhaitable et utile de rendre le salarié toujours employable sur le marché ?

Ce n’est pas en décidant à l’avance de la mettre au frigidaire que le PSG souscrit à son obligation.

Une annonce qui est un jugement et non pas un constat de niveau

D’ailleurs, dans cet esprit, je ne comprends pas comment on peut affirmer, dès maintenant, que la joueuse ne jouera jamais et donc n’exercera pas son métier sur le motif « qu’elle n’entre pas dans le projet sportif », puisque cela ne peut être qu’un constat, semaine sur semaine, qui pourrait le rendre juridiquement crédible.

A mon sens, affirmer à l’avance que la joueuse ne jouera pas sur la saison est une erreur de droit.

Encore plus si la décision est appliquée au regard d’autres engagements pris avec des joueuses et dont la presse s’est faite écho, là illicites dans la situation.

D’autant que donner ses pouvoirs à des joueuses, à un coach, à un directeur sportif, sans contre-pouvoirs. Ce sont les placer à un niveau tel que même le Droit dans un pays démocratique, avec son histoire et les millions de ses cas à juger, se garde bien de faire.

Pour terminer, sur le plan moral, c’est condamner juridiquement quelqu’un. Prendre la place d’un juge, dans un droit qui intègre à sa base, que le juge professionnel peut faire une erreur, avec le droit à l’appel institutionnel, quelle que soit la juridiction, et la Cassation ou le Conseil d’Etat, en juge de l’application du « bon droit » par les juges.

Le Paris Saint Germain, Dieu du football ?

Le club de la capitale a pour objectif de devenir un club mondial. Il a dans son sein, les meilleurs joueurs du Monde. Il suffit de voir la débandade des gamins d’Haïfa, sanctuarisant l’embrassade avec Neymar, M’Bappé, Messi. Chacun de ses actes est révélé comme révélateur.

Le Paris Saint Germain est aussi une structure organisée de près de 800 salariés, évaluée à plusieurs milliards, leader mondial dans son univers de marché.

On peut attendre qu’elle sache intégrer les anecdotes juridiques qui font partie de l’histoire juridique de toutes les structures de ce niveau ou qu’elle prenne la décision de s’en dédire financièrement.

Je n’ai pas les connaissances de ce droit pour en discuter autrement qu’avec les quelques lignes écrites ci-dessus, mais le pire serait de constater que le PSG fasse encore une erreur.

Après le début de cette affaire en novembre 2021, émaillée de vérités et contre-vérités, cela ferait beaucoup d’erreurs. Trop pour une structure qu’on imagine à un autre niveau.

Affirmer qu’on va geler professionnellement une joueuse toute une saison, cela fait froid dans le dos !

William Commegrain Lesfeminines.fr

source : PSG féminin : « Elle ne fait pas partie du projet », Kheira Hamraoui poussée vers la sortie (msn.com)