L’Olympique Lyonnais se lance dans le nouveau monde du football féminin

Chaque nouvelle compétition internationale crée une nouvelle dynamique. L’Euro 2022 en Angleterre se veut être la signature d’un nouvel eldorado, une sorte de « Route de la soie anglaise », visiblement partagée par l’ensemble des actrices du jeu, qui se plaisent toujours à adorer celles qui mettent des pas avant les autres.

Cela a été longtemps l’Allemagne et ses clubs. Cela est devenu l’Espagne et le FC Barcelona. Aujourd’hui, il convient de parler « anglais » et de s’extasier sur chaque pet réalisé. Comme on a l’habitude de faire quand un nouveau né, un bébé, s’exprime à la manière des grands.

À se demander quand arrivera-t-on à considérer cette pratique comme une pratique adulte.

L’Ol va jouer sa carte après analyse et réflexion.

Cette année, l’OL semble vouloir ouvrir une nouvelle voie, attiré autant par la compétition que cela va obliger à développer que par l’analyse faite par la coach que le football féminin français ne suivra pas la nouvelle dynamique anglaise, obligeant l’OL, avec cet ADN de victoires européennes à respecter, à « être bien plus surprenant » selon les mots de la coach, Sonia Bompastor, sur les comptes twitter des fans lyonnais.

Au menu lyonnais, Une défaite et pas plus !

Si en préparation, la défaite est anecdotique, pour le club, huit fois championnes d’Europe et ayant récupéré le titre 2022 face à son nouveau challenger, le FC Barcelona (championnes d’Europe 2021), il ne faut pas aller au-delà d’une.

Cela a été l’occasion pour les Suisses du Servette de Genève, futur adversaire du Paris FC en phase de qualification pour les poules finales de la WCL version 2023, de marquer le coup avec une victoire (3-0) sur les Lyonnaises. Bien entendu, pas au complet, les joueuses revenants, petit à petit, des vacances décalées pour cause d’Euro, de Copa América, et pour les plus jeunes, parties au Costa Rica pour y jouer la Coupe du Monde U20.

Le voisin stéphanois avait fait le second sparringpartner, tout juste descendu en D2F, et terminant la rencontre sur un score honorable puisque les Lyonnaises n’avaient pu mettre qu’un but au tableau d’affichage (1-0, Eugénie Le Sommer, 33′).

Parties jouer la Women’s International Champions Cup à Portland (Oregon), occasion de mettre en valeur le lien entre l’Olympique Lyonnais et sa franchise américaine de l’OL Reign, elles ont été menées (2-0) dans la nuit de mercredi soir par Chelsea Ladies, prétendante au titre national anglais, dents croquantes bien aiguisées pour gagner cette Coupe d’Europe 2023, dans la lignée du titre européen gagné par l’équipe nationale cet été.

Un magnifique lob dès la 8e, de Sam Kerr, australienne de nationalité, américaine et anglaise dans le jeu, habituée à être leader des buteuses, pose le débat (0-1)

Le second but de Lauren James, juste au retour des vestiaires, pose l’inquiétude (0-2, 55′).

L’Olympique Lyonnais a beaucoup de défauts. D’autant plus qu’on peut souvent dire que l’excès d’une qualité est souvent vu comme un défaut par les autres. Les gens appréciant les gens qui leur ressemblent.

L’essentiel de la qualité lyonnaise est cette habitude de gagner. Ce qui, déjà, suppose de ne pas accepter une défaite.

Lindsey Horan, d’abord formée au PSG, ensuite mise en orbite aux USA à Portland, 28 ans, place un superbe coup franc qui a d’abord d’extraordinaire, le fait de relancer les Lyonnaises (1-2, 76′). L’égalisation se fera à la 88′, sur un cafouillage entre le poteau de Portland, trois défenseures américaines et la danoise Signe Bruun, rarement titulaire, pour un contrôle cuisse et un extérieur qui n’a d’intérêt, que pour le fait d’avoir touché les filets (2-2, 88′) et de lui donner la reconnaissance de la « joueuse du match ».

En quinze minutes, l’Ol vient de marquer deux buts à Chelsea. Il y a là, la marque d’un caractère.

À égalité donc, il reste la séance des tirs au but.

Regardez l’historique lyonnais, elles ratent rarement cet exercice.

Elles ont même repris la Coupe d’Europe sur cet exercice en 2016 (face à Wolfsburg, 4 tab à 3) et 2017 contre le PSG (7 tab à 6). Hier soir, elles l’ont emporté (4-3) et retrouveront en finale de ce tournoi, dans la nuit du dimanche 21 août 2022, l’étonnante équipe mexicaine de Monterrey quia pris le meilleur sur Portland (1-1, 3 tirs au but à 2), actuellement au milieu de son championnat et leader de la NWSL.

Le Mexique pousse pour se faire une place

Coincées entre les USA, première mondiale au palmarès inégalé, et le Canada, pas si loin, médaille d’Or aux JO 2021 et double médaillé de bronze en 2012 (Londres) et 2016 (Rio), le Mexique a du mal à faire respirer son football féminin, d’autant, qu’un peu plus bas, le Brésil truste les copa américa avec huit titres sur neuf.

Passionné du football, à l’image des clubs masculins, sans grands joueurs ni palmarès continentaux, la fédération mexicaine a crée son propre univers en 2017, en ouvrant son championnat féminin d’élite en 2017. Une idée pas si bête puisque certains matches ont atteint plus de 50.000 spectateurs.

La ligue marque l’histoire avec la finale entre CF Monterrey et les Tigres UANL qui a été le match de club à la plus grande affluence de l’histoire du football féminin, avec un total de 51.211 supporters à l’Estadio BBVA.

Le Mexique en 2023 s’ouvre au football féminin, donc après avoir quitté l’accord triparties avec les USA et le Canada pour un championnat commun à la fin de la décennie (2017), et le lancement d’un championnat d’élite à 18 équipes, toutes associées à un club masculin mexicain de l’élite.

William Commegrain Lesfeminines.fr

Feuille de match

Au Providence Park à Portland.

International Women’s Champions Cup : OL – Chelsea 2-2 (0-1), t.a.b. 4-3

Buts : Kerr (8′), Jeames (50′) pour Chelsea. Horan (75′), Bruun (88′) pour l’OL. 

OL : Endler – Cayman – Mbock (60’ Marques) – Henry (25’ Jaurena) – Morroni – Damaris (60’ Benyahia) – Horan – Däbritz (46’ van de Donk) – Cascarino (46’ Bruun) – Le Sommer.D (63’ Bahlouli) – Bacha (46’ Malard). Entr : Sonia Bompastor. 

Chelsea : Musovic, James, Reiten, Eriksson (cap.), Flemming, Mjelde, Kerr, Charles, Cuthbert, Harder, Buchanan.