Le Paris Fc de retour en Europe

Le Paris FC retrouvait l’Europe après l’avoir quitté lors de la saison 2013, au stade des demi-finales, chutant face à l’Olympique Lyonnais.

Qualifié comme second du championnat de France, c’était sous les couleurs de Juvisy que les joueuses essonniennes l’avaient emporté contre le FC Zurich, Stabaek, Goteborg en quart et buté sur l’OL en demi-finale. Des Lyonnaises fortes de deux Coupes d’Europe obtenues (2011 et 2012) et une finale perdue en 2010, qu’elle perdra cependant en 2013, sous l’impact du nouveau Wolfsburg.

La phase de qualifications se faisait avec 32 clubs européens de moindre notoriété, qualifiant les huit premières et deux meilleures secondes, soit un total de dix, pour les insérer dans un groupe de compétition composé de vingt-deux équipes faisant un tableau final de trente-deux équipes, pour des 1/16e, 1/8e, 1/4, demi et finale.

Pour ce club qui avait déjà une réputation européenne dans le football féminin, les joueuses semblaient marcher vers un autel de consécration potentielle, les mettant devant le PSG même professionnel.

Et puis cela a plongé. Tranquillement, sereinement, les joueuses de Juvisy ont joué au football comme on va au travail. Avec certitude, avec habitude, mais sans performance. On attendait des décisions, on espérait des décisions puis ont s’est contenté de voir qu’elles ne venaient pas. Bloquées par d’autres intérêts.

Le nom de Juvisy a perdu de sa saveur. C’est redevenu une ville.

Aujourd’hui, la Coupe d’Europe appelée Women’s Champions League est d’une autre dimension.

Aujourd’hui, soixante équipes se disputent un premier tour de barrage dans des groupes de quatre, où les matches se jouent dans un même lieu. C’est le cas pour le Paris FC, inséré dans le groupe du Servette de Genève, AS Roma et Glasgow, hôte de ce groupe.

Les vainqueurs de ce premier match se rencontrent dans une finale qui qualifiera le vainqueur, pour un second tour qualificatif et enfin entrer dans le tableau final de la compétition fait de quatre équipes avec quatre groupes.

Sorte d’eldorado à atteindre, diffusé gratuitement, par DAZN pour une saison encore.

Là, on a beaucoup plus de matches européens que lors des éliminations directes. Les équipes se rencontrent une première fois dans un aller ; puis une seconde pour le retour sur une période allant de novembre à décembre 2022. Cela fait six matches européens obligatoires, là où il n’y en avait qu’un pour les plus malchanceux.

Les deux premiers de chaque groupe se qualifiant pour les quarts commençant le 21 et 22 mars 2023 et on voit alors un tableau renommé se dessiner. Par exemple, la saison dernière, les quarts opposaient le Bayern de Munich, Paris Saint Germain, Olympique Lyonnais, Juventus, Arsenal Ladies, le Vfl Wolfsburg, Real Madrid et le Fc Barcelona.

Un système récent dont la première s’est fait en 2022, avec pour la France, les Girondins de Bordeaux (3e du championnat de France) qui ont été éliminées par le Vfl Wolfsburg, 3e du championnat de France lors de la saison 2021, depuis redevenues championnes d’Allemagne, futur demi-finaliste de la compétition d’ailleurs.

Mais un système qui a permis à la Juventus comme à Arsenal d’atteindre les quarts de finale !

Une équipe où les jeunes ont pris la parole, encadrées par les plus anciennes

C’est peut-être ce qui attend le Paris FC, complétement transformé depuis que Sandrine Soubeyrand en a pris les rênes (2018).

Ce sera match après match pour cette équipe qui a en son sein, des joueuses d’expérience avec Julie Soyer et Gaëtane Thiney, plus de trente cinq ans chacune, et des joueuses d’expérience internationale récentes, avec Clara Matéo et Ouleymata Sarr, pour comprendre et appliquer le message que la coach ardéchoise, recordwoman à 198 sélections, ne manquera pas d’utiliser sans avoir besoin de le philosopher.

Un groupe varié, formant ainsi des ingrédients dont l’avantage premier et la raison pour laquelle, vous pourriez miser quelque chose sur leur parcours, c’est que la solution vient des jeunes et non pas seulement des anciennes.

Clara Matéo (24 ans) a marqué deux buts et obligé Clemaron, ex-internationale française, diplômée d’architecture, à réaliser un csc. Gaetane Thiney a envoyé du lourd sur un tir où on voit qu’elle aime mettre le poids lorsque auparavant, la frappe était plutôt nerveuse. Ouleymata Sarr, qui devra se battre pour avoir sa place dans le Mondial 2023 à venir, a aussi eu un impact offensif, d’après les commentaires.

Il reste à tester la qualité de la défense et du système défensif face à des équipes qui vont monter en qualité. Une défense qui se connait depuis plusieurs saisons.

On verra, mais c’est plutôt correctement parti, dans l’esprit des victoires des matches de préparation en France et en Allemagne.

Finale de groupe Dimanche face au vainqueur entre l’As Roma et Glasgow ladies

William Commegrain Lesfeminines.fr

La fiche technique (source Paris FC)

Paris FC – Servette Chênois : 3-0

Petershill Park

Buts : Mateo (8′, 85′), Clemaron (csc, 32′) pour le Paris FC.

Paris FC : Nnadozie – Soyer, Butel, Greboval (Laplacette, 57′), Aigbogun – Vaysse (Le Mouël, 69′), Corboz, Thiney – Mateo (Ndongala, 86′), Fleury (Sow, 86′), Sarr (Bourdieu, 69′)