Avec une Autriche rangée à la 21e place mondiale, l’Allemagne aurait pu dérouler dans cette rencontre, habituelle seconde mondiale depuis vingt ans, détrônée depuis peu à la 5e place FIFA.

D’autant plus que depuis l’ouverture de l’Euro, elle additionne les bonnes performances avec 3 victoires, neuf buts marqués pour aucun encaissé.

L’Autriche au football « Fort Alamo »

Hier, deux poteaux (13′ Georgevia, 57′ Puntigham) et une superbe transversale de Dunst (57′) ont confirmé que le football a choisi la Mannschaft et ce n’était pas faute des autrichiennes de bousculer cette équipe qu’elles connaissent par cœur, neuf d’entre elles jouent actuellement en Bundesliga et les deux tiers ont au moins mis leurs crampons à ce niveau de compétition.

C’est la raison essentielle pour laquelle ce match s’est joué comme un DERBY. A l’écriture, on pouvait avoir le sentiment d’assister à un western des années 50, avec l’attaque des indiens sur le fort américains. A se demander qui allait craquer.

Une intensité incroyable exprimée par l’équipe d’Irène Furhman avec en mémoire cette statistique incroyable donnée par l’UEFA : « En neuf matches disputés à l’EURO, l’Autriche n’avait perdu qu’une seule fois, 1-0 face à l’Angleterre ». Les éliminations se sont faites sur le score de (0-0), tirs au but.

L’Autriche a joué à l’opposé de cet adage qui nous promettait un match fermé. Elles ont littéralement agressé l’équipe de Martina Voss-Tecklenburg nous faisant penser qu’à tout instant dans les trente premières minutes du premier acte, elles pouvaient marquer.

Lé defenseuse Georgieva, titulaire et excellente sur ce match, tente même une bicyclette !

Même quand Lina Magull met au fond la première et seule occasion allemande sur une balle récupérée par Bühl qui s’impose sur le côté, centre en retrait. Alexandra Popp, capitaine de cette équipe et tête pensante à son âge quand elle a été, plus jeune, tête brûlante, laisse passer pour un plat du pied de maitrise qui va au fond des filets autrichien (25′, 1-0).

Dans ce genre de configuration où l’équipe la plus faible met son cœur et son physique sur le terrain pour se faire prendre en contre, l’équipe s’écroule.

L’Allemagne prend les coups, s’organise mais tient le ranch !

Cela n’a pas été le cas. D’autant moins le cas que l’Allemagne, dominante et pas spécialement perdue quand elle se fait bousculer, joue mieux mais n’avance pas plus au score.

Zinsberger, la gardienne autrichienne d’Arsenal, était à la parade d’une frappe de Svenja Huth (40′). Revenue des vestiaires avec l’intention de faire mal aux autrichiennes, la Mannschaft fait un jeu à trois qui trouve l’arrière latérale droit dans la surface, côté gauche, pour un brossé intérieur d’école qui frappe le poteau extérieur (46′).

Là, les autrichiennes se disent que le football n’a rien décidé du tout et que l’occasion est bonne de tenter leur qualification en demi-finale. Barbara Dunst (53′) s’exerce à un tir lointain, oblique, qui s’élève dans les airs pour aller chercher la lucarne opposée devant un Frohms qui ne peut la toucher, les yeux fixés sur ce ballon, lourd, vif, frappant la transversale allemande dans un bruit sourd.

Celui-là, s’il entre, il fait très mal aux allemandes.

Quatre minutes plus tard, c’est la capitaine autrichienne, Sarah Puntingam (58′), qui frappe en deux temps sur une balle perdue d’un corner et trouve poteau extérieur de Frohms.

L’Allemagne ne s’inquiète pas, elle essaie de jouer plus vite et plus fort sans réellement y arriver sauf à mieux jouer les ballons dans la dernière passe que ne le ferait ses adversaires, vidées déjà par la récupération et la tension créée par l’implication qu’elles y mettent.

Alexandra Popp s’écrase dans les filets, Zinsberger lui ayant volé le centre au passage. La capitaine allemande en ressort comme dans une gamelle au baby-foot, c’est juste pour vous décrire l’implication des joueuses. Bühl manque tellement l’immanquable qu’elle en rougira, face caméra, lorsque l’écran repassera l’action. Les buts ouverts, servis par Alexandra Popp, un gauche trop ouvert qui sort extérieur.

Un indicateur montrant que les joueuses sont allées au bout d’elles-mêmes. Il faudra l’expérience et le cerveau de la trentenaire Alexandra Popp pour faire basculer définitivement la rencontre côté allemand.

L’intelligence fait la victoire

Elle dira au micro de l’UEFA que le coach des gardiennes de l’équipe allemande lui avait soufflé dans l’oreille que ZInsberger oubliait souvent le côté gauche du terrain quand elle faisait son geste. L’expérimentée se souvient du conseil. Elle part de sa gauche, à toute enjambée, pour se lancer quand la gardienne, transformée en joueuse, est partie pour dégager.

Un contre puissant qui ne lui laisse aucune chance. La balle fait une superbe marche arrière pour terminer dans les buts autrichiens (89′, 2-0). Là, ce n’est pas l’équipe autrichienne qui prend un coup. On est à la 89′ du match, les joueuses sont éreintées. Peut-être même qu’elles ne sont pas mécontentes de cette vérité. A pousser pour marquer sans réussir à le faire, cela crée des regrets. Là, (2-0), aucun regret à avoir sur cette rencontre.

Sauf que la gardienne Zinsberger a le visage qui se transforme. Entre colère intérieure et maitrise de soi.

Zinsberger à la fin de la rencontre (crédit UEFA)

Un souvenir qu’elle gardera longtemps et qui me permet d’écrire, aux futures qualifiées entre la France et les Pays-Bas (1:4 de finale Samedi à venir) …

Attention, si l’Allemagne est une très bonne équipe qui sait prendre les coups adverses, elle aime faire très mal à son adversaire !

William Commegrain Lesfeminines.fr

source footofeminin

UEFA Women’s EURO 2022 – Angleterre – Quart de finale
Jeudi 21 juillet 2022 – 20h00 locales (21h00 françaises)
ALLEMAGNE – AUTRICHE : 2-0 (1-0)
Brentfort (Brentford Community Stadium) – 16 025 spectateurs
Temps nuageux (22°C) – Terrain excellent
Arbitres : Rebecca Welch (Angleterre) assistée de Sian Massey (Angleterre) et Lisa Rashid (Angleterre). 4e arbitre : Iuliana Demetrescu (Roumanie). Arbitres VAR : Bartosz Frankowski (Pologne) assisté de Tomasz Kwiatkowski (Pologne) et Guillermo Cuadra Fernández (Espagne)

Buts
1-0 Lina MAGULL 25′ (Bühl prend le dessus sur Wenninger côté gauche pour récupérer le ballon et s’avancer dans la surface pour centrer en retrait. Popp laisse passer le ballon pour Magull qui ouvre son pied droit pour trouver tromper la gardienne sur sa gauche)
2-0 Alexandra POPP 89′ (Coup de pied aux 5,5 m de Wenninger qui joue sur sa gardienne Zinsberger dans l’axe. Elle s’avance légèrement pour allonger sa relance mais Popp surgit et contre de la jambe gauche à hauteur du point de penalty)

Avertissements : Sara Däbritz 59′ pour l’Allemagne ; Verena Hanshaw 45′, Barbara Dunst 85′ pour l’Autriche

Allemagne
1-Merle Frohms ; 15-Giulia Gwinn, 3-Kathrin-Julia Hendrich, 5-Marina Hegering, 17-Felicitas Rauch (2-Sophia Kleinherne 90+4′) ; 20-Lina Magull (16-Linda Dallmann 64′), 6-Lena Oberdorf, 13-Sara Däbritz (4-Lena Lattwein 64′) ; 9-Svenja Huth (8-Sydney Lohmann 90+4′), 11-Alexandra Popp (cap.), 19-Klara Bühl (22-Jule Brand 83′). Entr.: Martina Voss-Tecklenburg
Non utilisées : 21-Ann-Katrin Berger (G), 7-Lea Schüller, 10-Laura Freigang, 14-Nicole Anyomi, 18-Tabea Waẞmuth, 23-Sara Doorsoun-Khajeh

Autriche
1-Manuela Zinsberger ; 12-Laura Wienroither, 7-Carina Wenninger (cap.), 2-Marina Georgieva, 19-Verena Hanshaw ; 18-Julia Hickelsberger-Füller (3-Katharina Naschenweng 72′), 9-Sarah Zadrazil, 17-Sarah Puntigam (14-Marie Höbinger 81′), 10-Laura Feiersinger, 8-Barbara Dunst ; 15-Nicole Billa (20-Lisa Makas 86′). Entr.: Irene Fuhrmann
Non utilisées : 21-Isabella Kresche (G), 23-Jasmin Pal (G), 4-Celina Degen, 5-Annabel Schasching, 6-Katharina Schiechtl, 11-Viktoria Schnaderbeck, 13-Virginia Kirchberger, 16-Jasmin Eder, 22-Stefanie Enzinger

Drôle de message d’Alexandra Popp à l’intention de Zinsberger