Ce qu’est en train de réaliser Reynald Pedros avec l’équipe nationale du Maroc est une superbe performance. Arrivé en 2021, le voici qualifié pour la Coupe du Monde 2023 en Australie et Nouvelle Zélande et prêt à jouer la finale de la Coupe d’Afrique des Nations, trustée par le Nigéria avec onze titres sur treize délivrés.

Une compétition jouée tous les deux ans quand l’Euro s’organise tous les quatre ans, prise en charge par le Maroc, et dont la dotation a suivi la politique de la FIFA en l’augmentant à 2.400.000 USD quand la précédente édition n’attribuait que 975.000 USD.

Un financement multi parties assuré, outre la part de la FIFA, par le sponsor TOTAL ENERGIES (contrat de huit saisons) et les droits de retransmissions des 60 pays participants.

Le Maroc au féminin n’existait pas

Le Maroc au féminin, comme bon nombre d’équipes africaines, ne jouaient pas souvent de matches internationaux. Un retour sur le site soccerway nous montre qu’en 2010, Les lionnes de l’Atlas avait joué deux rencontres, aucune en 2011, puis deux autres en 2012. Rien en 2013, deux autres en 2014.

Vous l’avez compris, elle ne jouait aucun match amical, les rencontres enregistrées étaient celles de la CAN. Difficile de réussir dans ce cas là,

Les rencontres amicales reprennent en 2015 et 2017. On voit apparaître deux matches amicaux par saison sans CAN, contre la Jordanie ou le Burkina Faso, là où la France, pour avoir un indicateur de comparaison, en compte une douzaine par saison, amicaux et compétitions compris.

Difficile de progresser, d’autant que les voisins se situent au même niveau du classement FIFA. La Tunisie est 72e, l’Algérie 79e. Les meilleures places sont trustées par l’Afrique centrale (39e, 54e) et l’Afrique du Sud (58e).

La volonté présidentielle de Fouzi Lekjaa

En place depuis 2014, le président Fouzi Lekjaa décide de se lancer dans le football féminin. Les coupes du Monde 2015, leur évolution en nombre de participantes, celle de 2019 en France lui donne des raisons à une nouvelle stratégie.

2019 et 2020 verra une amélioration avec sept matches pour l’année ante-covid et enfin en Octobre 2021, le Maroc rencontrera une équipe hors zone africaine, l’Espagne, perdant la rencontre sur le score de (3-0). Rendez vous compte, la précédente remontait à 2008, face à la France (défaite 0-6).

Le football féminin marocain depuis 2020 est devenu professionnel dans un championnat à 14 équipes et deux groupes de D2F, l’un de 14 l’autre de 16 équipes. Selma Amani (32 ans), en D2F française avec Saint Malo, connait bien le football féminin avec de nombreux passages de qualité en D1F (Saint Brieuc, Guingamp, Fleury, GPSO Issy 92, Dijon. Elle a fait ses débuts avec les Lionnes de l’Atlas, en 2012. « Ça fait des années que j’ai la chance de faire partie de cette équipe, rappelle celle qui a grandi dans l’Ouest de la France. J’ai vu son évolution et celle du foot féminin au Maroc, ce qui a été mis en œuvre pour que les choses avancent. Vivre cette compétition aujourd’hui, c’est fantastique pour moi, mais aussi pour beaucoup de joueuses, y compris les futures joueuses ».

Pour qui se souvient, elle disait quelques années auparavant, que le football féminin marocain était totalement laissé à l’abandon. Se rappeler de ces propos mesure l’évolution ! Alors, en plus, jouer une finale de CAN, c’est juste incroyable.

Vidéo de Reynald Pedros après la rencontre face à l’Espagne.

Reynald Pedros fait gagner le Maroc

Reynald Pedros a réussi à réaliser sept matches amicaux avant la compétition officielle. Cinq victoires et deux nuls avec vingt et un buts marqués pour deux encaissés. Il n’est pas allé chercher des signatures africaines ou européennes avec Malte, Moldavie, Gambie, Ghana, Congo, Zambie et Côte d’Ivoire.

L’essentiel des adversaires, plus éloignés que les Lionnes de l’Atlas, au classement FIFA.

L’ex-coach de l’Olympique Lyonnais, double vainqueur de la Women’s Champions League (2018, 2019) et The Best FIFA en 2018 est allé donné de la confiance à son groupe en gagnant le tournoi féminin de Malte (2022), et finaliste de la Coupe Aisha Buhari (2021), sans perdre une rencontre sur ses périodes de préparation.

La qualification à la Coupe du Monde 2023

Normalement, deux équipes africaines se qualifient au Mondial. La nouvelle organisation à trente deux équipes fait que les quatre demi-finalistes sont directement qualifiés : Nigéria, Afrique du Sud, Zambie, Maroc. Les quarts de finalistes Botswana, Cameroun, Sénégal, Tunisie disputeront les barrages intercontinentaux en septembre 2023 (tournoi de dix équipes).

La performance marocaine est d’autant plus forte que dans l’ancien système, elle se serait aussi qualifié puisqu’elle a atteint le stade de la finale qu’elle jouera le 23 septembre à 21 heures.

L’équipe des « Lionnes de l’Atlas », placée à la 8e place africaine (77e mondial) fait une performance incroyable avec cinq victoires en cinq matches, remportés sur des scores serrés, dont la demi-finale avec deux exclusions du Nigéria devant 45.562 spectateurs (record) et un but csc du Maroc :

  • Maroc (1-0) Burkina Faso
  • Ouganda (1-3) Maroc
  • Maroc (1-0) Sénégal
  • Maroc (2-1) Botswana
  • Maroc (1-1) Nigéria (5 à 4).

De plus, sa meilleure buteuse Ghizlane Chebbak (Maroc & AS FAR, 3buts) possède une bonne chance d’être élue MVP de la compétition.

Tout est au vert pour le Maroc, couleur de l’espérance, dans les pays du Maghreb.

William Commegrain Lesfeminines.fr

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Reynald Pedros — Wikipédia (wikipedia.org)

Classement Féminin D2 – FRMF