Barcelone, content que cela ne soit pas sous leur couleur

Dans une blessure, si on retire l’aspect humain alors le regard se porte sur le pragmatisme. Barcelona a juste eu un sourire, à l’annonce de la blessure de Marie-Antoinette Katoto.

Imaginez vous, Jennifer Hermoso, leur meilleur buteuse depuis plusieurs saisons, les quitte pour aller vers le nouvel eldorado mexicain, avec une rupture des ligaments croisés, juste avant l’Euro. Alexia Putellas, star numéro 1 mondial de l’année 2021, revient une semaine plus tard, de l’équipe espagnole, avec le genou à opérer et une année d’immobilisation. Et Marie-Antoinette Katoto, annoncée sous leurs couleurs jusqu’au 30 Juin, se fait le genou, une semaine plus tard.

Hermoso + Putellas + Katoto, blessées sous leurs couleurs. Il n’y a pas mieux comme notoriété et il n’y a pas pire comme publicité.

Avec en plus la perte du titre de championne d’Europe face à Lyon du mois de juin dernier, l’année n’aurait pas pu commencer plus noire.

Les agents de Katoto contents que cela ne soit pas arrivé en Juin

Du côté des agents de la meilleure buteuse du championnat, deux gouttes de sueurs ont failli se promener sur leur visage défait. Et si cette rupture s’était faite avant le 30 Juin !

Date fatidique où la joueuse française devenait libre de tout contrat. Une date si importante quand tout va bien que le salaire mensuel annoncé de la parisienne s’est élevé à 50.000 €, pour une signature faite en toute dernière semaine. Une inflation salariale que même, le meilleur secrétaire général de la CGT, n’aurait pas pu rêver, dans le meilleur des rêves possibles !

Imaginez la blessure au 15 juin.

Et là, ce n’est plus une inflation mais une déflation que la jeune parisienne de 23 ans allait subir. D’un salaire à 20.000 €, elle aurait eu une bonne chance en le conservant.

A quinze jours près, la voilà, blessée certes, mais bien plus sereine sur le plan salarial, avec l’avantage d’un salaire de 50.000 € acquis pendant 36 mois.

C’est pas rien, 20.000 € mensuel ou 50.000 € mensuel sur 36 mois.

Pour les Bleues, qu’en est-il ?

La qualification acquise en deux matches va permettre à Corinne Diacre d’appliquer une nouvelle tactique pour la dernière rencontre de groupe, face à un bon adversaire, l’Islande.

C’est plutôt un point positif car la coache a montré, sur ces cinq années de sélectionneuse, qu’elle aime réfléchir aux aspects tactiques d’un match.

Un point positif d’autant plus renforcé que son groupe de 23 a pris l’habitude de jouer un peu partout sur le terrain. Marion Torrent et Eve Perisset jouent aussi bien à droite qu’à gauche, Selma Bacha monte sans souci au milieu, Delphine Cascarino comme Kadidiatou Diani défendent aussi bien qu’elles attaquent, Melvine Malard entre plutôt bien dans les rencontres et Ouleymata Sarr, si elle ne peut pas garantir un jeu d’appui, s’exprime bien dans la profondeur.

En fait, c’est plutôt bien car les joueuses vont devoir se remettre en question.

Une bonne chose vu le contenu de la rencontre face à la Belgique. Du côté parisien, l’année passée a été celle de l’expérience d’une situation compliquée avec les rebondissements de l’affaire Hamraoui, elles sauront gérer la situation. Idem pour les bordelaises sélectionnées qui ont navigué entre résultats sportifs, vérification de l’alimentation du compte bancaire, à l’écoute des propositions professionnelles de conversion ou de reconversion.

Normalement, mentalement, ce n’est qu’un obstacle pas un problème.

Reste quel est le niveau français ? Pas celui imaginé ou espéré. Celui face à des adversaires qui veulent exactement ce que veulent les françaises. Se qualifier et ensuite, éliminer l’autre. Le seul truc qui peut bloquer les Bleues, c’est le niveau.

Ont-elles le niveau individuel et collectif de leurs adversaires ?

On l’a vu avec la Norvège décevante, le Portugal et l’Autriche flamboyantes, c’est là où une grande différence se fera entre les équipes.

Des erreurs, il y en aura. Soit tu as une équipe qui compense, soit tu as des joueuses qui n’y arrivent pas collectivement.

William Commegrain Lesfeminines.fr