L’homogénéité nouvelle des sélections nationales du Top 10 ouvre les portes des finales et du titre à de nombreuses nations de football féminin.

Avant 2010, les titres s’affichaient quasiment avant la compétition. Les Jeux Olympiques étaient pour les américaines (JO 1996, 2004, 2008, 2012) ; les Mondiaux se partageaient entre le numéro 1 mondial (1991, 1999) et son second, l’Allemagne (2003, 2007) et l’Euro était réservé à la Mannschaft (1989, 1991, 1995, 1997, 2001, 2005, 2009, 2013).

On voyait pointer quelques résultats différents, plutôt rares, et le titre de « SURPRISE » avait alors tout son sens. La Norvège avait pris le Mondial de 1995, les JO de 2000 et dans la foulée deux titres à l’Euro 1987, 1993.

Pouvait on dire que c’était réellement une surprise ? A ce moment, le football féminin nordique tutoyait les sommets mondiaux.

Situons la dernière certitude avec l’Euro 2013 remporté dans la difficulté par l’Allemagne devant la Norvège d’une Ada Hegerberg juvénile et assise sur le banc. Une victoire dans la difficulté puisqu’il avait fallu l’exploit de Nadine Angerer, avec deux pénaltys arrêtés dans le jeu, pour que le titre revienne aux allemandes (1-0) sur une réalisation d’Anja Mittag.

Un exploit qui avait donné la première reconnaissance mondiale et européenne de sa courte histoire à une gardienne : meilleure joueuse UEFA et meilleure joueuse mondiale en 2013.

Depuis cette date, beaucoup de résultats ont changé dans les compétitions attitrées.

Les Mondiaux de 2011 et 2015 changent de propriétaires.

L’Allemagne avait mis la main dessus avec leurs doublés en 2003 et 2007. Recevant le monde du football avec un classement de second mondial en 2011, le premier triplé de l’histoire leur semblait acquit. Il en fût autrement.

En 2011, le surprenant Japon (5e mondial) l’emporte face aux américaines (2-2). 1,60 quasiment pour la plus grande, en mesurant « à la marseillaise » face au 1,80 d’Abby Wambach. Une séance de tirs au but mémorable qui avait fait dégoupiller les américaines (3 tirs au but à 1) avec quatre tirs au but de ratés. Parties à la 13e mondial en 2022, elles seront venus pointer dans un Top 3 jusqu’en 2013, éclairant le Monde d’un nouveau mot à connaître : les Nadeshiko.

Après les USA (1991 et 1999), l’Allemagne (2003 et 2007), la Norvège (1995), un nouveau propriétaire arrive : le Japon.

Aujourd’hui, les USA pour 2023, tenteront de faire le triplé avec trois titres consécutifs (2015-2019). Il faudra avoir du souffle pour y arriver, la compétition s’ouvrant à 24 (2019) puis 32 équipes (2023) , ce sont sept matches qu’il faudra remporter pour le titre.

C’est exactement ce qu’il avait manqué au Japon en 2015 (5-2) et aux surprenants Pays-Bas en 2019 (2-0) ; redorant le blason américains avec quatre titres alors que les Jo leur échappe depuis 2016 (Allemagne) et 2020 (Canada).

Les JO : Après les USA, l’Allemagne, la Suède, le Canada ?

En 2016, le changement se fera avec l’Allemagne pour sa première médaille d’Or olympique et la Suède (8e mondial) surprendra (médaille d’argent). Qualifiées dans dans la difficulté, les coéquipières de Caroline Seger arriveront à bout de souffle en finale à Rio, non sans avoir réalisé l’exploit d’éliminer les USA en quart de finale et Hope Solo, la gardienne historique américaine. Cette dernière les ayant qualifié, elles et surtout leur coach, Pia Sundhage, de « couard ». Un truc qui ne passera pas aux USA, Pia étant celle qui avait validé les Jo de 2008 et 2012 aux USA. Hope sortira inexorablement de la USWNT.

En 2020, ce sera le Canada (8e mondial), inattendu, qui prendra l’Or. Elles aussi, en éliminant les USA en 1/2 finale. Une victoire historique puisque la seule après plus de vingt de compétitions ininterrompu, entre la CONCACAF, les Jo et les Mondiaux. La Suède renouvellera avec l’Argent.

l’Euro : Après l’Allemagne, les Pays-Bas ?

En 2013, c’est l’Allemagne dans la difficulté mais les premiers adversaires pointent avec un Norvège, 8e mondial qui termine en finale. En 2017, pour le dernier euro, ce sont les Pays-Bas (12e mondial à ce moment) qui prendront le titre face au Danemark 15e mondial.

Qu’en sera-t-il en 2022 pour l’Angleterre.

Si on repère quelques indicateurs, le 8e FIFA devient souvent finaliste de la compétition. Là, ce serait l’Angleterre. Pour le titre, il faut aller chercher loin. Cela pourrait faite l’Espagne (7e) ou la Norvège (11e). La vraie surprise serait l’Italie (14e) dans le groupe des françaises.

Reste que la force peut aller à la force. La Suède est alors à privilégier, la France a ses chances et l’Allemagne veut mordre à pleine dents dans son passé qui s’éloigne de plus en plus. Sa dernière médaille remonte à 2016, une éternité pour ce pays du football féminin européen.

William Commegrain Lesféminines.fr