La rencontre de Samedi soir digérée, ne laissera pas de grands souvenirs à l’Equipe de France, appliquée dans un jeu de passes, décalages et solutions courtes dans l’espace, proche d’un entraînement qui décide d’un futur onze de titulaires.

Ouleymata Sarr, le ticket gagnant

On se doit de retenir le doublé d’Ouleymata Sarr (58′ et 63′), entrée à la 46′ en remplacement de Marie-Antoinette Katoto. Invitée de dernière minute de la liste des 23 de Corinne Diacre, oubliée depuis presque trois saisons, la joueuse parisienne y est allée de deux têtes.

Si la première (58′) se constate sans se glorifier, son opposante étant trop peu outillée pour lutter sur cette détente verticale ; le seconde est faite de motivation dans le démarrage, d’intelligence dans la fausse piste envoyée, et de volonté à mettre lucarne opposée, ce ballon offert sur corner par Marion Torrent (63′).

Un doublé qui est venue compléter un premier but de Melvine Malard (31′) et un second de Griedge M’Bock. La défenseur centrale en étant à trois buts sur les sept indiqués au compteur de la fff, face au pays d’origine de sa mère. Une statistique anecdotique.

Les essais français

Les matches de préparation étant faits pour essayer des choses, dans la lignée de la réussite historique d’Aimé Jacquet en 1998, il a été intéressant de noter la certitude dans la prise de main aérienne de Mylène Chavas pour sa première sélection. La possibilité de changement de côté de Marion Torrent, rentrée à la 46′, puis placée côté gauche lors de l’entrée d’Awa Cissoko (82′). L’équilibre de la défense centrale avec Aissatou Tounkara et GriedM’Bock, dans un duo qui était celui des équipes de jeunes.

Le placement, pied inversé, de Delphine Cascarino à gauche qui a soulagé la défense de Selma Bacha et en même temps, lui a donné moins d’impact. L’attaquante lyonnaise étant de mille feux dans ses déplacements, sa partenaire défensive de club n’avait plus à l’esprit, ce besoin de percussion qui peut être une arme face à des équipes fragiles mais un problème contre des équipes de contre de très haut niveau.

De fait, le jeu offensif français était plus équilibré sur les deux côtés.

Les points à améliorer

Le milieu de terrain français est là pour animer le jeu et non plus pour le créer. Dans ce cadre, les tentatives individuelles de chacune n’ont pas été au niveau souhaitée. Delphine Cascarino, au niveau de la surface, rate un but tout fait qui n’est pas à rater. Clara Mateo donne trop de ballons dans la surface quand le choix individuel doit s’imposer, les appels des autres n’étant faits que pour lui ouvrir la défense et Charlotte Bilbault doit choisir dans ses tirs, entre intentions et pragmatisme. C’est à dire un tir dans la niche.

Une piste d’amélioration qui ne s’adresse pas qu’à elle. En dehors de la surface, les tirs cadrés ont manqué au jeu des Bleues.

Hawa Cissoko, au travail

Doit-on noter l’erreur d’Hawa Cissoko, entrée à la 82′ puis sortie sur deux jaunes, à la 94’+1 ? Un record dans le football féminin, les rouges étant rares mais un rouge sur deux jaunes en 12 minutes, c’est un truc qui va lui coûter sa place sur le terrain.

Aucun coach ne pourra la mettre dans un onze de départ et si elle entre sur le terrain, il faudra qu’elle ait fait ses preuves avant, pour que les joueuses comme le staff, ne se pose pas de questions en compétition. C’est son challenge en sachant que si la faute est pardonnée dans les mots du staff, elle ne peut pas être oubliée. Corinne Diacre le fait comprendre : « elle veut gagner même si pour cela, on doit mal jouer ».

Hawa Cissoko, après cette situation anecdotique, doit regagner la confiance.

Le Cameroun, des intentions qui pourraient devenir des puissances dans quelques années.

De son côté, le Cameroun, rencontrée une seule fois dans l’histoire des Bleues en 2018 (6-0 pour la France) a surpris avec sa volonté de repartir en construisant de ses bases.

Quatre ans après un jeu sans consistance, on peut voir que l’intégration progressive de joueuses africaines dans les clubs évoluant dans les championnats élites de l’UEFA, donnent ses premiers fruits offrant un (0-0) aux camerounaises jusqu’à la 31′ et une consistance sur le premier acte.

Sans nul doute, il y a là un potentiel de croissance à retenir, assez proche de ce que le football masculin africain amène aux championnats européens.

Il ne faut jamais oublier que le sport en Afrique est un ascenseur social si puissant qu’il peut se comparer à l’envoi d’astronautes sur la lune. Les candidats sont rares mais quand ils montent au ciel, ils deviennent des Dieux. Voyez Georges Weah, Ballon d’or (1995) et Président du Libéria depuis 2018. Voyez Didier Drogba, Samuel Eto’o, président de la fédération camerounaise. Voyez Mohamed Salah (Egyptien et Liverpool). Sano Mané, sénégalais et maintenant au Bayern de Munich.

Si vous regardez bien, les joueurs qui ont enchanté la planète football proviennent souvent du continent africain.

Le football est quelque chose de sérieux dans la tradition africaine.

Au bilan, la France a produit un jeu d’équipe, tranquillement, sans avoir à se poser des questions existentielles, qui se termine par un (4-0). Au suivant, vendredi 1er juillet face au Vietnam. En direct sur W9.

William Commegrain Lesféminines.fr

sources vérifiées : Fédération Française de Football (fff.fr)/ footofeminin.fr

Match de préparation à l’Euro 2022
Samedi 25 juin 2022 – 21h10 (W9)
FRANCE – CAMEROUN : 4-0 (2-0)
Beauvais (Stade Pierre-Brisson) – 6 348 spectateurs
Temps ensoleillé (17°C) – Terrain en très bon état
Arbitres : Maria Sole Ferrieri Caputi (Italie) assistée de Tiziana Trasciatti (Italie) et Giulia Tempestilli (Italie). 4e arbitre : Maria Marotta (Italie)

1-0 Melvine MALARD 31′ (Dali joue un ballon vers l’avant que Mbengono dévie de la tête. Matéo surgit pour le dévier dans la course de Malard qui entre à droite dans la surface et ouvre son pied droit à 10 m pour marquer sur la gauche de Bawou)
2-0 Griedge MBOCK BATHY 38′ (Sur un long ballon de Bilbault qui retombe aux 5,5m sur Tounkara mais Bawou sort pour repousser. Mbock récupère et reprend d’une demi-volée du droit près du point de penalty. Johnson devant la ligne ne peut que dévier le ballon dans son but)
3-0 Ouleymata SARR 58′ (Corner côté droit de Torrent qui est déposé sur la tête de Sarr plein axe aux 5,5 m qui envoie le ballon dans le petit filet au premier poteau)
4-0 Ouleymata SARR 63′ (Corner côté gauche de Dali qui arrive au delà du point de penalty pour Sarr qui place une tête plongeante et croise sa reprise pour envoyer le ballon dans le petit filet droit)

Avertissements : Hawa Cissoko 88′ et 90+6′ pour la France ; Brigitte Omboudou 33′, Jeannette Grace Ngock Yango 90+4′ pour le Cameroun
Expulsion : Hawa Cissoko 90+6′ pour la France

France
1-Mylène Chavas ; 22-Eve Périsset (4-Marion Torrent 46′), 5-Aïssatou Tounkara, 19-Griedge Mbock Bathy, 13-Selma Bacha (23-Hawa Cissoko 82′) ; 15-Kenza Dali, 14-Charlotte Bilbault (cap.) (2-Ella Palis 62′), 10-Clara Matéo ; 12-Melvine Malard (6-Sandie Toletti 68′), 9-Marie-Antoinette Katoto (18-Ouleymata Sarr 46′), 20-Delphine Cascarino (17-Sandy Baltimore 46′). Entr.: Corinne Diacre
Non utilisées : 16-Justine Lerond (G), 21-Pauline Peyraud-Magnin (G), 3-Wendie Renard, 11-Kadidiatou Diani

Cameroun
16-Ange Gabrielle Bawou ; 2-Easther Mayi Kith (25-Ousmanou Doudou 78′), 6-Estelle Johnson, 11-Marie-Aurelle Awona, 15-Colette Ndzana Fegue ; 17-Brigitte Omboudou (8-Fadimatou Aretouyap Komé 56′), 18-Claudia Voulania Dabda (14-Monique Ngo Ngock 33′) ; 3-Ajara Nchout Njoya (cap.), 10-Jeannette Grace Ngock Yango, 4-Catherine Mbengono (24-Kevine Ossol 56′) ; 9-Alice Flora Kameni Djientieu (7-Gabrielle Aboudi Onguene 78′). Entr.: Gabriel Zabo Toze
Non utilisées : 1-Pauline Alang Ayangma (G), 23-Regine Flore Enyegue (G), 5-Annecy Nguiadem Kamdem, 13-Rose Bella, 19-Doly Diane Wabeua Djiatio, 20-Geneviève Ngo Mbeleck, 21-Eliane Mambo Lamo, 22-Micheala Batya Bisi Abam