Corinne Diacre, en répondant à une interview récente, rappelait la force de Pauline Peyraud Magnin, source de plusieurs succès des Bleues dans les moments « dits faibles » de son équipe. Elle avait réussi des arrêts compliqués et importants.

Pauline Peyraud Magnin, sept clubs de l’élite en dix ans de haut niveau.

S’il est vrai qu’on peut présenter une joueuse avec des statistiques, photographies du passé, sans savoir si elles peuvent se répéter à l’avenir, sinon tous les cours de Bourse monteraient éternellement au ciel ou descendraient en enfer.

Hors, tous les graphiques sont en escaliers, des hauts, des bas, surtout si on se rapproche du moment, de l’instant.

Comme les performances.

A 30 ans, sept clubs de l’élite féminine au compteur, elle semble, -un peu à l’image des artisans qui prennent de la bouteille avec le temps-, avoir en elle, le fruit sur le moment de toutes ses expériences passées avec l’Olympique Lyonnais, Issy FF, Saint-Etienne, Marseille, Arsenal, Atlético Madrid et enfin la Juventus.

Elle était très kamikaze auparavant. Là, je trouve qu’elle a une forme de plénitude entre son mental, ses qualités et les choix adverses.

On ne sort pas d’un tel parcours sans une connaissance de l’autre.

Chez Pauline Peyraud Magnin, il y a comme une évidence qui fait qu’aujourd’hui, elle part, au bon moment, au bon endroit quand une situation inattendue explose, sur un tir ou une projection adverse. Elle a vraiment des horizontales de qualités.

Une intégration réussie, sans bruit et sans heurt

Qui aurait pu la nommer numéro 1 de l’Equipe de France en 2019 ?

A 27 ans, elle venait de connaître sa première sélection le 4 avril 2019 contre le Japon. La réussite de son voyage surprise en Angleterre où elle avait prise la place de numéro 1 à Arsenal, l’a mise devant la scène.

Remarquez avec quelle facilité elle s’est attribuée depuis (25 sélections), ce rôle de numéro 1 chez les Bleues.

J’ai en mémoire la réflexion d’une journaliste dans le dernier match amical face aux USA (13 avril 2021, Stade Océane, Le Havre), dubitative quand une autre suivait mes quelques mots : « Elle a gagné sa place » malgré la défaite (0-2) face au numéro 1 mondial. Aujourd’hui, qui peut dire que Pauline Peyraud Magnin n’est pas au niveau de la première place chez les Bleues ?

Gardienne, un truc à part dans le jeu du football

C’est un truc à part, ce poste. D’abord, à la différence des autres postes qui dépendent de la qualité de la passe, de l’envie, des partenaires, la gardienne est dans une prestation individuelle même si aujourd’hui on lui fait jouer un rôle de premier défenseur, si peu habituel, qu’il nous laisse toujours une goutte de sueur quand le danger s’approche d’elle.

Ensuite, les autres joueuses sont passagers dans leur zone, ils bougent, se déplacent. La gardienne est propriétaire d’une zone de 16m50, où là, elle est la seule à avoir des droits et des devoirs. Comme un artisan, là se trouve, son instrument de travail et sa propriété.

Dans cette zone, elle est la seule à pouvoir avoir dix adversaires potentiels en fin de match, ou huit dans les cas les plus courants. Personne n’a autant de monde sur une si petite surface. Si vous prenez les partenaires, cela fait au minimum seize personnes qui se collent à elles, dans son champ de vision et d’intervention, dont elle doit gérer la performance.

Anticiper, surveiller, réagir.

Visuellement, la gardienne doit aussi bien s’habituer à un duel « solo » pour, dans la même rencontre, avoir huit adversaires dans un pré-carré de dix mètres. Personne d’autres, dans le jeu, n’a cela à gérer.

L’analyse qu’il faut, le temps de réaction, l’expérience pour choisir le bon adversaire, au bon moment, au bon endroit.

Sur corner, on voit des stratégies de dingues pour poser un problèmes à la gardienne. Corinne Diacre, juste après sa nomination, avait fait faire une ronde aux abords de la surface à ses joueuses. Je me souviens d’une équipe du Nord, l’Islande ou la Finlande, dont toutes les joueuses s’étaient mises sur la ligne de but, suivies des françaises et la gardienne ! Du monde sur les 7.32 mètres du but.

Maintenant, on a des blocks qui fait que le coup est joué à deux ou trois. Deux bloquent la défenseur qui suit celle désignée pour marquer, en lui interdisant le passage. Comme au basket ou au Hand.

Gardienne, c’est un truc à part.

Et maintenant, elles sont un peu plus dans le jeu avec les risques professionnels de l’erreur « qui ne pardonne pas » et reste longtemps l’étiquette d’une performance.

Pauline Peyraud Magnin

Elle n’est certainement pas la meilleure gardienne du monde et j’ai le sentiment qu’elle « s’en fout un peu, beaucoup ». Avec ses voyages (France, Angleterre, Espagne, Italie), elle s’est bien amusée avec le football et nous dit qu’elle a trouvé son bonheur.

Que voulez vous de plus sur Terre pour faire confiance à votre gardienne ?

On peut lui faire confiance pour être là.

Une chose importante pour l’Euro. Elle connait le football, anglais, espagnol et italien, les prochains adversaires de la France. Elle a gagné des titres sur le banc, d’autres sur sa ligne de but.

Après « Alea jacta est ! »

William Commegrain Lesfeminines.fr

Sources vérifiées wikipedia : Pauline Peyraud-Magnin — Wikipédia (wikipedia.org) / Source fff : Fédération Française de Football (fff.fr)