Le gain d’un titre européen doit être un enseignement pour les clubs.

Barcelona a signé celui de 2021, en maintenant un style de jeu qui lui a fait monter, année par année, la hiérarchie européenne.

Lorsque les équipes féminines sont fortes, elles l’imposent dans leur championnat national sans que l’on sache si, à niveau concurrentiel identique, elles peuvent être un exemple à suivre pour d’autres.

Seule l’Europe permet cela. Si on analyse le jeu lyonnais face à Barcelone, le premier sentiment qui reste c’est l’énergie qu’avaient les lyonnaises dans cette finale. D’ailleurs, l’éternel Pelé y est allé de son compliment.

Pelé félicite les Lyonnaises pour leur sacre en Ligue des champions / France / Olympique lyonnais féminines / SOFOOT.com

On peut noter d’ailleurs que souvent, le style de jeu correspond à une identité nationale. Le jeu italien féminin ressemble à celui espagnol. Axé sur une qualité offensive avant qu’elle ne soit défensive. Le jeu anglais impose un rythme et un engagement avant toute notion technique et tactique : Chelsea, Manchester City, à un degré moindre Arsenal Ladies jouent ainsi, avec beaucoup de verticalité. Le jeu français, très tactique et posé comme celui de l’OL et du PSG, joue sur les côtés avec des latérales très offensives pour créer les déséquilibres.

La force du milieu

La finale 2022 opposait au jeu offensif barcelonais, celui plus tactique des françaises lyonnaises. Là, où Lyon a donné une leçon aux championnes 2021, c’est l’importance retrouvée du milieu de terrain avec un duo Amandine Henry et Lindsey Horan, clés du succès lyonnais.

Si l’américaine ne peut faire partie des vingt trois de Corinne Diacre annoncées fin Mai pour défendre les couleurs des Bleues à l’Euro 2022 en Angleterre de Juillet à venir, on ne peut pas douter de l’impact favorable d’une Amandine Henry dans une compétition. Elle apporterait l’énergie qu’elle a démontré dans ses parcours. On pense au but en 1/8e de finale face au Brésil en prolongation lors du Mondial 2019. J’ai en mémoire une détente verticale incroyable pour ramener les Bleues dans le droit chemin lors d’une compétition internationale que je ne retrouve pas et nous venons de voir ce but pour l’OL.

Si sa présence dans un onze se discute sur des choix tactiques, celle dans un groupe de vingt trois, beaucoup moins. Pour cela, il faut se placer sur une situation sans passé antérieur pour imaginer positivement un futur antérieur très proche dans quelques mois.

Une clé qui a ouvert trois portes (6′, 23′, 33′) en un peu plus de 30 minutes mais dont la qualité ne s’est pas limitée à cet exploit, puisqu’elle a duré autrement sur la seconde mi-temps. un milieu très agressif offensivement dans le premier acte et très présent défensivement dans le second.

Cette force à réduit l’impact de la force barcelonaise, identique mais sur ce match, inférieure.

Le second enseignement à retirer de cette finale … c’est que les meilleurs plans ne tiennent qu’avec l’essence essentielle qui permet de créer une différence : l’énergie.

L’énergie lyonnaise

Si une grande compagnie de boissons suractivés avait à chercher des ambassadrices ou des vidéos incitant à la consommation de ces produits « identifiés masculins » à destination d’une cible féminine, le jeu d’Ada Hegerberg et sa détermination comme le but d’Amandine henry en finale de la Women’s Champions League auraient le mérite de la vérité.

Celle chargée de donner de l’influx au groupe a été la Ballon d’Or 2018.

Cette énergie, on la trouve dans le combat d’Ada Hegerberg « sur et hors » du terrain. Une présence médiatique visiblement réfléchie par l’institution, interrogée par tous les médias internationaux, communiquant auprès de l’Equipe : « Nous à Lyon, on sait comment c’est difficile de regagner un titre après un premier sacre : on l’a fait cinq fois d’affilée. C’est important de montre qu’il y avait di foot avant Barcelone […]« . Ce qui fait penser que la médiatisation d’une performance est un atout à travailler en l’organisant et la déléguant à un nombre limitée de personnes, pour lui donner un maximum de performance.

Cette énergie on l’a vu sur le terrain en 1/2 finale de la WCL face au Paris Saint Germain. On l’a vu en finale avec Selma Bacha dans ses gestes défensifs sur Hermoso (15′) comme offensifs (23′). On l’a vu avec Amandine Henry sur son but extraordinaire à la 6′. On l’a vu après la rencontre avec les sauts de puce d’ l’australienne Ellie Carpenter, bloquée avec un emplâtre, pour aller à cloche pied traverser le terrain et partager la victoire acquise avec les lyonnaises.

Pour gagner une Coupe d’Europe, il faut organiser le contact avec l’extérieur. Il faut définir la force adverse et construire un outil qui la transforme en faiblesse. Il faut que le groupe est une essence essentielle : l’énergie.

Sonia Bompastor, son staff, le groupe des joueuses lyonnaises, je suis moins convaincu de l’intervention de jean-Michel Aulas faute de besoin, ont réussi à organiser et développer ces ingrédients.

A retenir.

William Commegrain Lesfeminines.fr

DAZN | Football | Final: Barcelona vs. Lyon