Finale de la Coupe de France féminine. Dimanche, 18 h.15. En direct sur France 4 et Eurosport 2.

Le PSG, les seules à bousculer l’OL

Que les parisiennes aient été championnes de France en 2021, stoppant l’appropriation depuis quatorze saisons de l’Olympique Lyonnais, relève de la haute performance.

Une performance commencée en 2018, lors d’une finale pluvieuse et discutée, avec le gain de la Coupe de France face à l’OL (1-0) qui l’obtenait depuis 2012. Un premier titre pour le nouveau PSG commencée en 2012. Le signe que les parisiennes, avec une équipe pas si éloignée de celle d’aujourd’hui, prenait des titres à l’OL qui s’en gavait (7 Coupes d’Europe, 9 Coupes de France, 14 titres de championnes de France).

La seule équipe à bousculer l’Olympique Lyonnais.

Après quatre finales de Coupe de France perdues (2008, 2014, 2017, 2020), deux finales de Coupes d’Europe (2015, 2017) perdues contre les lyonnaises, qui peut raisonnablement dire que la Coupe de France 2022 qui s’offre aux joueuses du Paris Saint Germain est imméritée ?

Donner sa chance aux plus petits, soit pour l’édition 2022, au club exclusivement féminin d’Yzeure Allier Auvergne, présent pendant quelques saisons au plus haut niveau (2009-2014), relève de la logique française.

La refuser au Paris Saint Germain relève de l’incompétence.

Un parcours de vainqueur

D’autant que les coéquipières de Grace Geyoro ont fait un sacré parcours en ne battant que des clubs de D1FArkema. Dijon en apéritif, a d’ailleurs été le plus serré (0-0, 4 tab à 5). Puis la suite est passée par l’Olympique Lyonnais, atomisé (3-0) au Camp des Loges. Les 1/4 se sont joués à Montpellier, (1-3) et le tout, s’est terminé devant l’excellent Fleury, en tête au tableau d’affichage pendant 30′ (2-0), pour se faire rejoindre et battre (2-4).

Du lourd avec l’OL, du difficile avec Dijon et Fleury, de la volonté avec Montpellier, et la victoire.

Un parcours d’ailleurs salué par les joueuses de la D1FArkema en élisant, dans le Top 5 de la saison 2022 aux Trophées UNFP, Kadidiatou DIani, Marie-Antoinette Katoto et Grace Geyoro avec la gardienne Votikova pour les gardiennes, sans oublier la jeune Fazer chez les espoirs.

Le PSG mérite cette Coupe et les féminines parisiennes n’y sont pour rien, si de l’autre côté du tableau et des tirages, la chance a amené Yzeure, 3e de D2F (11V, 2N, 6D, 31 buts marqués pour 20 encaissés), en finale après n’avoir rencontré que des clubs de D2F.

Un contexte de dingue

Le PSG mérite d’autant plus cette coupe après tous les événements de 2022. L’affaire Hamraoui de Novembre, toujours sans piste en mai. Un recommandé sur harcèlement visiblement. Aujourd’hui, une mise à l’écart de la joueuse après d’autres altercations. Les relations délicates dans un groupe qui, à l’habitude, doit jouer sur la cohésion pour performer. Ingrédient essentiel d’un football féminin tout juste professionnel.

Une situation qui n’était jamais arrivée dans le football mondial.

Sans oublier cette malchance avec les gardiennes titulaires ! Constance Picaud, tout juste arrivée du Havre, qui se fait les croisés. La gardienne Stéphanie Labbè, championne Olympique de Tokyo, qui fait un burn out au milieu de la saison. Barbora Votikova, tout juste débarquée, prend correctement le relais, se plante devant Lyon en demi-finale aller avec des buts gags pour se faire les croisés, toute seule, au retour. Charlotte Voll, 3e gardienne qui devient première. Et Constance Picaud qui revient, sans match dans les jambes.

Sérieusement, il y a du vaudou dans cette saison !

Les voilà, tant bien que mal, en finale de la Coupe de France 2022, seconde du championnat de France, demi-finaliste de la Coupe d’Europe, qualifiée pour l’Europe 2023.

A l’évidence, elle mérite cette Coupe.

L’auront-elles ? Normalement, oui ! mais personne ne peut l’écrire à l’avance.

William Commegrain Lesfeminines.fr