En direct sur les chaînes de Canal. Samedi 7 (14h30 et 16h45) et dimanche (14h45). Les championnats, tous formats et sports, délivrent leurs King et reines en cette fin de saison européenne quand les Etats-Unis de la NWSL commencent leur histoire.

Joie dans les vestiaires, champagne dans les verres, chansons sur les comptes sociaux ! Préparez vous à l’incroyable.

Quoi de plus normal, le sport est exigeant. Depuis Septembre, quelque soit le sport pratiqué, le programme de la SHN (sportive de haut niveau) revient comme un 45 tours avec la fonction « back » enclenchée. Le lundi, « OFF » est écrit en rouge, aux rouges à lèvres, sur le miroir de la salle de bains pour être belle ; sur la porte du frigo pour la louche de chocolat, sagement mesurée comme le veut l’exigence féminine.

Ensuite la semaine file à la vitesse d’une Tesla. Mode moto, une fusée dans un silence religieux. Celui de l’avenir de la joueuse. La semaine est faite d’entraînements avec un contrat qui, s’il est bien écrit, ne t’autorise que la télévision comme univers d’échappement.

La sportive est si liée à son club, moyennant salaire, que la vie au quotidien la renvoie à la vie avant le droit de vote des femmes (1944). Survêtement, temps, pensées, toutes tournées vers ce « husband » des années 2000. Le club et sa performance.

Et pour entrer dans le onze titulaire, c’est un peu, à l’image des « Harem », la course aux favorites.

Dans ce combat personnel, la joueuse navigue entre talents des moments à l’image des nominées de la D1FArkema ayant vu l’affirmation de MAK, l’évolution de Sandy Baltimore, l’influence de Catarina Macario, la renaissance de Mathilde Bourdieu, la qualité de Clara Matéo ; fatigues de l’instant pour Baltimore, blessures & disparition ponctuelle, pour Bourdieu.

Aujourd’hui, la maternité deviendrait même quasiment le seul moment d’expression individuelle. Une soupape.

Mais pour certaines, tout cela n’existe pas. Ces quelques lignes ne les émotionnent pas. Elles sont, têtes et jambes, tournées vers le couronnement. Avec la seule question qui vaut pour cette journée.

« L’Olympique Lyonnais, seront-elles championnes 2022 ?

Il fut certainement un temps où les titres se fêtaient dans la pièce principale du club. Avec comme sponsor, l’Auto-école de la proximité, la marraine de la meilleure buteuse et, pour règles de fêtes, nappes blanches, petits fours et canapés venus d’Intermarché, dans une voiture « hors norme » des conditions de protection sanitaire.

Aujourd’hui, ce sont les marches !

The Red Carpet qui attend les Reines 2022. L’Equipe est passée par là. Eurosport a été remplacé par France Télévision. Les chaînes de Canal montrent et diffusent l’esprit féminin à l’écran et chaque PQR (Presse quotidienne régionale) a ses entrechats sur le sport féminin, par des femmes légitimes, laissant les illégitimes à leurs erreurs de droit et de faits. C’est sérieux.

Ne doutez pas que 2022 sera illuminé.

Après avoir été éjectées du tapis rouge en 2021 par le Paris Saint Germain, les habituées lyonnaises de la montée des marches du championnat féminin, capables aux simples touchers des pieds, d’identifier l’originalité du tapis après quatorze couronnements successifs, sont au pied de cette montée.

Dimanche, si les coéquipières de Wendie Renard et d’Ada Hegerberg lèvent les mains au ciel sur une victoire lyonnaise, elles seront championnes 2022. Soyez certains que toutes seront là et même les trois américaines de l’OL, parties faire une pige semestrielle à l’OL Reign, n’en voudront pas à JM Aulas de les avoir convaincu au départ.

Elles pourraient ! Eugènie Le Sommer, Sarah Bouhaddi, Dzsenifer Marozsan, aujourd’hui sur le banc depuis leur retour. En plus Marozsan avec une rupture des ligaments croisés annoncée cette semaine, la privant d’Euro 2022 pour l’Allemagne. Le chat noir, ce séjour aux USA. Aulas va devoir revoir sa palette d’arguments pour la fois prochaine. On le sait, les SHN sont superstitieux.

Donc, les lyonnaises seront en bas des marches. Sauf qu’elles ne seront pas vingt trois, effectif lyonnais, face à leur destin.

Le Paris FC, iconoclaste, irait bien chercher cette médaille en chocolat

Juste à côté, en se baladant dans les coursives du championnat 2022, un coup bien, un coup moins bien mais de mieux en mieux avec 7 victoires et un nul face au PSG sur les huit dernières rencontres, voilà que vient d’arriver le Paris FC, à l’aise dans leurs baskets.

Jeans, motos à l’arrêt, décapotables et bicylettes « cargo » pour l’intendance, elles se disent qu’elles monteraient bien ces marches. Les huit dernières rencontres sont positives et la neuvième n’était pas mal. Une défaite (1-2) à domicile contre l’OL à Bondoufle en décembre 2021.

Thiney (35 ans), l’autre « américaine française », partie améliorer son anglais au NY Gotham, est bien revenue à la maison. Pas de chat noir pour elle, elle joue, rejoue sans déjouer. Clara Mateo postule au 5 des meilleures joueuses de l’UNFP, nommée par les joueuses du championnat et Mathilde Bourdieu, revenue d’un ligament, donne du « Eugènie Le Sommer », à la tête de l’attaque parisienne.

Certes, elles n’ont pas de titres à attendre. Le service « VIP » d’Uber Eats a déjà déposé la 3e place européenne aux parisiennes. Elles seraient plutôt pour un joli pied de nez à l’habitude et aux strass. Histoire d’être iconoclaste.

Un coin dans la mémoire, certaines ont encore le bruit des portes défoncées de Bondoufle ou le bras d’honneur à Gerland ? La coach parisienne actuelle, Sandrine Soubeyrand, invectivant les suiveurs, dans les coursives du stade lyonnais de l’époque, « vous avez vu ! est-ce que vous vu !? » en allant au contrôle anti-dopage.

Nous ce qu’on voyait, c’était les kilomètres avalés et les (3-0) ou (4-1) finaux.

Si nous l’avons en mémoire, peu doivent l’avoir. Le temps passe, les joueuses changent. Sauf, que celles qui l’ont sont encore bien influentes et ne manqueront pas de l’avoir, en tête, dans ce couloir. Et un couloir de stade n’est jamais invisible d’émotions.

Et, sur ce match, le Paris FC a de quoi sortir autrement de l’enfer lyonnais.

Le Paris Saint Germain, doit-il s’habituer à regretter ?

Un « truc » qui n’a d’intérêt que si, la veille, samedi, les coéquipières de Grace Geyoro, arrivent à temps pour se caler, la semaine suivante, comme candidates à la montée parisienne au Parc.

Une victoire du PSG à Bordeaux face à une défaite de l’OL contre le Paris FC et la différence entre le club du Rhône et celui de la capitale, se réduit à deux points entre les deux leaders.

Pour un nouveau duel annoncé avec la 21e journée, PSG-OL, qui aurait tout d’une revanche, à écrire dans le livre historique de la saison 2022.

D’autant plus intéressant que le match se jouera le 28 mai. Trois semaines plus tard et qu’entre-temps, le PSG jouera sa finale de Coupe de France face à Yzeure (D2F) le 15 mai et l’OL sera opposé au Barcelone pour la finale européenne, le 21 mai.

« Revanche contre Reconquête ! ». Revanche pour le PSG, après cette élimination en 1/2 finale de la Coupe d’Europe. Reconquête pour l’OL qui nous a donné le slogan 2022 de leur objectif.

Voilà un titre qui aurait de la gueule ! Même Aulas en saliverait.

Une histoire qui n’aurait de vérité que si les parisiennes « tiennent le verre » contre les bordelaises.

Ce Samedi, sur Canal +, 16h45. Et à Bordeaux, se trouve Patrice Lair, le dernier coach à avoir offert une finale européenne au PSG (2017), double vainqueur avec l’Ol en 2011 et 2012, participant essentiel à la victoire en Coupe de France 2018 face à l’OL, la finale s’étant jouée sous le coaching de Bernard Mendy.

Bordeaux, superbe en début de saison avec ces trois matches européens, sur le fil. Moins bien le reste de la saison, (10V, 2N, 7D) mais plutôt bien face aux gros de la D1FArkema. Le PSG, défaite (1-0) en décembre 2021, même score contre l’OL, février 2022.

On le sait, le PSG cette saison est un électron libre dans les relations humaines. La liste est si longue qu’elle mériterait le mémoire d’un M2 de psychologie sociale. Dans ces conditions, restons sur le terrain sportif et posons la seule question utile et réelle.

La question est simple : « Le PSG doit-il s’habituer à regretter ? »

William Commegrain Lesfeminines.fr