L’affaire du PSG Féminin est complexe. D’une situation privée, ingérable sur le plan professionnel, elle vient de basculer dans le Code du Travail français.

Commencée en Novembre dernier à quelques jours de la rencontre de championnat face à l’OL, perdue dans le Rhône sur le score quasiment impossible à récupérer de (6-1) pour les lyonnaises ; voilà que l’avant-veille de la première rencontre de cette demi-finale française, l’affaire, toujours pas réglée sur le plan judiciaire, rebondit sur le plan humain.

L’ex-joueuse barcelonaise, championne d’Europe 2021, titulaire au milieu de terrain du PSG se fait agresser par des inconnues en revenant d’une soirée organisée par le PSG avec au volant, son amie et concurrente Aminata Diallo, revenue elle-aussi d’Espagne sur un prêt parisien à l’Atletico Madrid.

Kheira Hamraoui, d’après les différentes sources écrites depuis, aurait ouvert des pistes auprès des enquêteurs en s’interrogeant sur Aminata Diallo, un agent détenu en prison qui aurait des libertés téléphoniques ainsi que, plus tard, l’agent et mari de Kadidiatou DIani.

Une tempête médiatique mondiale est tombée sur son ex-amie, mise en garde à vue dans la semaine suivante et libérée après une renouvellement rendu inutile. La femme de l’ex-amant de la joueuse, l’international français et directeur sportif du FC Barcelona, Eric Abidal, s’est vu mis au pilori de la vie par son épouse, engageant une procédure de divorce avec cinq enfants à charge.

Le droit comme outil de gestion de la situation

Entretemps, en application du droit du travail français, et certainement à défaut de clauses spécifiques dans le contrat entre le PSG et Kheira Hamraoui ; la joueuse s’est retrouvée au sein d’une équipe, à jouer sur le terrain, avec des titularisations et remplacements (13 matches joués sans but de marqué) quand Aminata Diallo affiche 15 matches joués, avec moins de minutes mais deux buts marqués (statsfootofeminin).

Le PSG a dû équilibrer sa gestion avec le Code comme livre de chevet ; l’agente Sonia Souid rappelant la durée contractuelle (2024) et le risque d’indemnité quand visiblement, le directeur sportif Ulrich Ramé, ne disposait pas du budget pour l’honorer ou se faisait convaincre de la qualité sportive de la nouvelle parisienne, dans une équipe qui manque de taille et de poids au milieu.

Comme toujours quand une situation de droit est complexe, dans un environnement peu habitué à gérer la situation, ce sont les rapports humains qui ont graduellement grignoté l’équilibre juridique, difficile, recherché par Didier Ollé Nicolle et son adjoint Bernard Mendy.

Des marques d’affections directes de Kadidiatou Diani et Marie-Antoinette Katoto envers Aminata Diallo chez les Bleues, dans l’attente d’un renouvellement de contrat qui ne vient toujours pas. Des tentatives de professionnalisation des deux clans testés au PSG comme chez les Bleues, puis abandonnées par Corinne Diacre en ne sélectionnant pas l’ex-barcelonaise pour le dernier rassemblement et certainement l’Euro 2022. Des mains tendues sur le banc qui ne se tendent pas pour des checks avec la barcelonaise.

Sans maillot bleue sur les épaules en Juillet prochain, les chances de la trentenaire de trouver un nouvel employeur aux mêmes conditions salariales (environ 20.000 € mensuel) s’appauvrissent à vitesse grand V, obligeant la lunatique joueuse à écouter les évolutions du pouvoir d’achat de l’économie française.

Le rare but de la joueuse qui ne se célèbre pas.

Face au droit, l’humain parle.

Des tweets et tweets relancés à qui sont communiqués des informations confidentielles.

Tout cela crée une situation que la joueuse ne maitrise pas et demande à son avocat, d’envoyer une réclamation juridique pour harcèlement moral, à son employeur, le PSG, lui rappelant ses obligations du droit français de protection psychologique de ses salariés.

La stratégie d’attente des deux parties, prend l’eau : attendre l’été pour négocier avec de meilleures cartes respectives. Un peu à l’image du Titanic insubmersible, le bateau se couche et s’enfonce dans une réalité faite d’inconnues.

La situation bouillonne sur le plan humain. Elle bouillonne sur le plan sportif avec des résultats en qualité qui perdent de la qualité dans le money time de la fin de saison. Marie-Antoinette Katoto, meilleure buteuse de l’histoire du PSG féminin met comme clause à un renouvellement contractuel, le licenciement de Kheira Hamraoui, quel qu’en soit le prix et l’examen du renouvellement contractuel d’Aminata Diallo.

Dans cette situation rarement vue sur le plan sportif où les joueuses imposent à une direction des décisions ; voilà que Kheira Hamraoui met le pied dans le droit, jeudi ou vendredi 22 avril, en insultant sa coéquipière Sandy Baltimore, elle aussi en instance de renouvellement contractuel. L’entraînement se serait arrêté et les joueuses auraient failli en venir aux mains.

Une situation interne qui devient juridique à partir du moment où le PSG délivre un communiqué officiel.

« Le club confirme qu’un incident entre joueuses est intervenu lors de la séance d’entraînement de la section féminine, ce matin.

Le club prendra toutes les mesures pour tirer les conséquences de cet incident.

Pour l’heure, les forces vives du Paris Saint-Germain se concentrent sur les objectifs sportifs et le match de dimanche face à l’Olympique Lyonnais. »

L’explosion en vol de Kheira Hamraoui ?

Dans une telle situation, la joueuse vient d’exploser en vol.

Quand bien même la jurisprudence pourrait limiter l’impact d’une telle situation, le PSG serait en droit d’invoquer une faute lourde professionnelle, portant préjudice à son image, à quelques heures d’une demi-finale européenne contre l’Olympique Lyonnais, objectif professionnel premier de la section féminine du PSG.

La joueuse a d’ailleurs été « retirée » de la liste des joueuses convoquées.

Cette affaire est quand même incroyable. Sur la plan anecdotique, elle a commencé face à l’Olympique Lyonnais en novembre dernier ; elle se termine peut-être face à l’Olympique Lyonnais en avril 2022.

Le PSG féminin vit une saison incroyable.

William Commegrain Lesfeminines.fr