Le match nul du Paris FC (0-0) face au Paris Saint Germain aurait pu être une mise en valeur de l’ex-club de Juvisy, repris par le Paris FC en 2017. La première fois d’ailleurs que le PARIS FC ne subissait pas une défaite depuis que l’ex-Juvisy a fusionné avec le club professionnel masculin.

Cela n’a pas été le cas. Même Laurent Pruneta, journaliste suiveur du Paris FC au Parisien, écrit sous l’angle du Paris Saint Germain : D1 féminine : « accroché au Paris FC, le PSG a sans doute laissé s’envoler le titre ! »

Le Paris Fc pointe quand même à la 3e place et une victoire, pas si loin dans le contenu proposé par les coéquipières de Gaetane Thiney, avec un pénalty arrêté par la gardienne parisienne, Votikova dès la 3e, les auraient amenés à seulement 3 points du Paris Saint Germain à quatre journées de la fin !

De quoi écrire des lignes entre un club leader depuis 2012 et son suiveur, éloigné par le temps et la compétence, revenant dans la roue, prêt à sauter dans les derniers instants.

Axer l’écrit sur le gain du futur championnat par l’Ol n’est pas faux mais il serait non professionnel de dire qu’il est exact. Les co-équipières de Wendy Renard ont seulement un peu plus, un championnat gagné puisqu’il l’était déjà de par le règlement faisant qu’en cas d’égalité entre deux clubs, ce sont les oppositions directes qui font la différence. Le (6-1) lyonnais de novembre dernier ne laissait peu de possibilités aux supporters du PSG de croire à un 6-0 du PSG au Camp des Loges.

Cet angle pris me fait dire que le Paris FC suit son chemin en silence.

J’aurais même tendance à dire qu’il existe là la signature de sa coach, Sandrine Soubeyrand, venue dans son équipe de cœur (14 saisons), pour la ressaisir et lui redonner une couleur

Sandrine Soubeyrand avait un jeu régulier. Son équipe prend sa force dans sa régularité.

Le Paris Fc a construit son match silencieusement. Passes après passes. Occasions fleurtant avec déchets techniques.

Tout le monde aura vu la qualité des courses de Mathilde Bourdieu qui avait la vitesse d’une Tesla au démarrage. Laissant Ilestedt et Paulina Dudek, une enjambée à deux derrière, constatant que la jeune attaquante parisienne dispose d’une vitesse inattendue. Passes, toujours précises et inattendues de Gaetane Thiney, dans le style proche de Lindsey Horan face à la Juventus. Un coup à gauche, un autre à droite. De la vitesse de Clara Mateo réussissant à s’imposer à Sakina Karchoui, l’obligeant à planter une tente défensive sur son côté.

Un jeu bien maitrisé dans les couloirs, faisant reculer plus d’une fois des parisiennes du grand PSG, sans solutions autres que de perforer du milieu de terrain par la jeune Fazer, pour une occasion mal terminée. Marie-Antoinette Katoto, sans facilité d’expression n’avait pour seule possibilité, que de marquer sur les corners. Une situation que la défense du PFC semblait avoir prévu. Un combat se jouait sur chaque tentative. Le Paris FC tenait sur le corner comme sur le second ballon.

A court d’essence, le Paris Saint Germain ne bougeait pas. Les pieds ancrés dans un terrain trop grand.

Vu son banc, on a du mal à comprendre le manque de propulsion du club de la capitale. Les entrantes ayant peu apporté, souvent trop tard et les titulaires de cette rencontre, semblaient éloignées à l’idée de se propulser. On parle d’une dépendance Katoto, il est plus juste de parler d’une dépendance Geyoro.

Le Paris FC avait même une superbe occasion cadrée en toute fin de rencontre que Votikova sauvait (87′), montrant à tous, sa qualité. Après une bonne partie face au Bayern, après un pénalty arrêté ce dimanche, après un arrêt en toute fin de match ; on se dit que l’Eldorado du football féminin est peut être à l’Est de l’Europe. Une première star avec Pajor, les polonaises de Fleury, la gardienne Votikova après Kiedrzynek. Il y a quelque chose de l’autre côté de l’ex-rideau de fer.

L’électricité, c’est la mobilité dans le silence.

Mon titre parlait d’électricité alors que le Paris Saint Germain n’avait plus d’essence. L’électricité c’est aussi le monde du silence comme celui de l’avenir. Est-ce que le football de haut niveau peut se conjuguer à de la performance et du silence ? Une vision intéressante.

Le Paris Saint Germain a vingt trois joueuses mais joue sans banc. Par obligation ou par choix tactique. A eux de le préciser mais à l’évidence, avant de savoir si Katoto doit resigner, je me poserais la question de l’intérêt pour Huitema, Estelle Cascarino, Elisa De Almeida à continuer, de cette manière, cette aventure.

Le PARIS FC a fait un bon match. Il reste au Paris Fc, à faire écrire au Parisien, d’abord « sa performance » avant l’effet de celle-ci sur son adversaire.

C’est un objectif qui peut être un bon objectif, pas si facile et en même temps, visiblement réalisable.

William Commegrain Lesfeminines.fr

PARIS FC – PARIS SG : 0-0.

Arbitre : Mme Gerbel.

Spectateurs : 2512.

Avertissements. PSG : Votikova (3e).

Paris FC : Nnadozie – Soyer, Butel, Greboval, Aigbogun – Corbo, Vaysse, Thiney (cap.), Matéo – Sarr (Sow, 74e), Bourdieu (Ribadeira, 84e). Entr. : Soubeyrand.

Paris SG : Votikova – De Almeida, Ilestedt, Dudek (cap.), Karchaoui – Fazer, Hamraoui (Diallo, 46e), Huitema (Baltimore, 70e), Diani (Lawrence, 85e)- Katoto, Bachmann (Khelifi, 70e). Entr. : Ollé-Nicolle.