Un Bayern dominateur est tombé dans le piège d’un Paris Saint Germain, préparé à l’opportunisme, pariant sur ses qualités d’efficacités et sur le mental de ses joueuses offensives, illustrés par une Marie Antoinette Katoto, chirurgicale dans son rôle d’avant-centre.

Les meilleures équipes européennes savent subir

Il est loin le temps où l’équipe la plus forte prenait le ballon de la 1′ à la 95′ minute, passant la quasi-totalité de son temps dans le camp adverse, attendant patiemment que la défense craque. Si près de la formule souvent entendue : « le plus important , c’est le premier but. Après, cela déroule ».

Il est loin ce temps quand le niveau est européen. C’est une évidence et les deux premiers quarts nous en ont montré l’évolution.

Le Paris Saint Germain, ne s’est pas inquiété d’être bousculé dans ce grand stade du Bayern de Munich, occupé par 13.000 spectateurs. Les intentions bavaroises par Viviane Asseyi (9′), Klara Bühl (13′), défendue par Amanda Ilestedt comme l’erreur en début de match de sa gardienne titulaire Votikova (4′) n’ont en rien entamé du mental français, qu’on serait en droit de comparer avec celui du PSG masculin, pour l’anecdote européenne.

En 2021-2022, Le PSG a un vécu extra-sportif hors sol, source d’un mental d’équipe.

Cette équipe a vécu quelque chose que d’autres équipes féminines, souvent protégées, n’ont pas vécu.

Entre l’affaire Hamraoui médiatisée, la défaite lourde à Lyon (6-1), le retour d’Aminata Diallo et les prises de position tranchées de certaines joueuses, l’arrêt surprenant de la médaille d’Or canadienne des derniers JO, Stéphanie Labbé ; l’exigence de professionnalisme entre Diallo et Hamraoui ; le retrait ponctuel du directeur sportif, Ulrich Ramé ; et l’arrivée en toute fin de mercato du nouveau coach, Didier Ollé Nicolle, sans expérience féminine. cela fait un paquet de lignes d’écritures et de médiatisation dans la presse des médias comme des réseaux.

Ce n’est pas facile de passer entre les gouttes d’un tel déferlement d’événements. Il y a là, peut-être ?.. la source d’une certitude, d’une force mentale qui se retrouve sur le terrain.

PSG Chirurgiennes qui pratique un jeu chirurgical

Donc le jeu est dans les pieds du Bayern et le premier but sera parisien. Un corner, Kadidiatou Diani chauffe la transversale, s’en suit un cafouillage offensif où tout Paris n’a qu’une vision, les filets à faire trembler pour que Marie-Antoinette Katoto place un gauche dévastateur, face à une défense bavaroise, bien trop spectatrice (17′, 0-1). Au sortir des vestiaires, la meilleure buteuse parisienne et leader du classement offensif de la D1F Arkema, pistolero rangée, dira « On a souffert au début, mais on marque à chaque fois sur leur temps fort, c’est ce qui leur a fait mal. »

Envoyé, c’est plié.

Seconde mi-temps, de 17′, vous inversez et vous passez à la 71′.

Katoto place une tête et met un second but pour le PSG (0-2). La française a cette qualité rare chez les filles, c’est qu’elle met des buts de la tête en puissance. Avec le corps et les cuisses. A ce niveau féminin, si les défenses centrales savent lire les trajectoires et les anticiper, aucune ne peut encore lutter contre une joueuse de tête qui met l’impact en avançant.

Deux zéros à l’extérieur. Selon l’ancienne formule, c’est plié.

Les allemandes sont redoutables quand elles sont bloquées sur un score.

Le Paris Saint Germain avait déjà gagné sur ce score en 2015 contre le champion d’Europe, le Vfl Wolfsburg (2013-2014). Elles avaient perdu le retour à Charlety pour se qualifier néanmoins en finale européenne. Le coeur « au beau fixe » avec un parcours où elles avaient éliminé l’OL.

La finale sera perdue contre Frankfurt, 2-1, à la 92′ !

De la même manière, comment oublier le (3-1) français à Strasbourg un soir de Novembre 2013, transformé en (3-3) par la volonté d’une seule joueuse, Nadine Kessler.

Donc, il faudra se souvenir que le Bayern de Munich a réduit le score à la 81′, sur un coup franc de Bühl (1-2). Avec la fin du « but qui compte double », à l’esprit très « euromillions » faisant rêver les supporters des années passées, rien n’est joué même si tout s’est bien passé.

Sara Däbritz est sortie sur blessure. Paulina Dudek a laissé sa place à Elisa de Almeida en cours de formation et si les trois titulaires offensives que sont Diani, Katoto et Baltimore baissent d’un cran, le jeu vertical du PSG perd de sa puissance.

Le retour sera passionnant.

De la manière dont le PSG se qualifiera, on pourra écrire qu’une nouvelle puissance est née dans le football féminin français.

William Commegrain Lesféminines.fr

Dans l’autre 1/4, le FC Barcelona a remporté le match aller à Madrid. Menées 1-0, elles ont marqué trois buts en seconde mi-temps.

source footofeminin

UEFA Women’s Champions League – Quart de finale aller
Mardi 22 mars 2022 – 18h45
FC BAYERN MUNICH (ALL) – PARIS-SAINT-GERMAIN : 1-2 (0-1)
Munich (Allianz Arena) – 13 000 spectateurs
Temps dégagé (15°C) – Terrain excellent
Arbitres : Marta Huerta De Aza (Espagne) assistée de Guadalupe Porras Ayuso (Espagne) et Francesca Di Monte (Italie). 4e arbitre : Iuliana Demetrescu (Roumanie).
Arbitres VAR : Ricardo de Burgos (Espagne) assisté de Eliana Fernández González (Espagne)

Buts
0-1 Marie-Antoinette KATOTO 19′ (Corner de Däbritz côté droit repris de volée par Diani dans les 5,5 m. Le ballon rebondit sur la barre puis sur la tête de la gardienne et revient devant le but. Dans une partie de billard entre six joueuses, Kumagai dégage sur Katoto qui reprend du gauche de 5,5 m et place le ballon en force sous la barre)
0-2 Marie-Antoinette KATOTO 71′ (Corner de Baltimore côté droit qui trouve la tête de Katoto au premier poteau. L’attaquante saute plus haut que tout le monde à 4 m et décroise sa reprise)
1-0 Klara BÜHL 84′ (Coup franc à 16 m sur l’arc de cercle frappé par Bühl du gauche en force que trompe Votiková plein axe)

Avertissements : Viviane Asseyi 18′, Giulia Gwinn 44′ pour le Bayern

Bayern Munich : 33-Janina Leitzig ; 5-Hanna Glas, 14-Glódís Viggósdóttir, 19-Carina Wenninger, 4-Giulia Gwinn (30-Carolin Simon 85′) ; 16-Lina Magull (cap.) (10-Linda Dallmann 74′), 3-Saki Kumagai, 25-Sarah Zadrazil (12-Sydney Lohmann 63′) ; 17-Klara Bühl, 11-Lea Schüller (9-Jovana Damnjanović 74′), 18-Viviane Asseyi (8-Maximiliane Rall 63′). Entr.: Jens Scheuer
Non utilisées : 44-Cecilía Rúnarsdóttir (G) ; 6-Lineth Beerensteyn, 23-Karólína Lea Vilhjálmsdóttir, 35-Julia Landenberger, 42-Franziska Kett

PSG : 30-Barbora Votíková ; 12- Ashley Lawrence, 5-Élisa De Almeida, 15-Amanda Ilestedt, 7-Sakina Karchaoui ; 8-Grace Geyoro (cap.) (6-Luana 85′), 14-Kheira Hamraoui, 13-Sara Däbritz (20-Aminata Diallo 41′) ; 11-Kadidiatou Diani, 9-Marie-Antoinette Katoto (23-Jordyn Huitema 85′), 21-Sandy Baltimore (10-Ramona Bachmann 75′). Entr.: Didier Ollé-Nicole
Non utilisées : 40-Charlotte Voll (G), 50-Océane Toussaint (G), 17-Celin Bizet Ildhusøy, 18-Laurina Fazer, 19-Estelle Cascarino, 27-Léa Khelifi