Issy les Moulineaux ne s’est jamais bagarré pour être le second club de la capitale en football féminin mais il pourrait avoir la chance de rester le quatrième parisien de l’élite féminine.

La Capitale en football

Le classement des clubs parisiens chez les pros masculins

« Second club de la capitale », un qualificatif qui, chez les pros masculins, s’est promené entre Créteil (N2), le Red Star (N1) et le Paris FC (Ligue 2) au fil des saisons, bien obligé de constater que Paris, était quasiment la seule capitale à n’avoir qu’un club dans son élite masculine quand Madrid (Atletico Madrid, Real Madrid) et Rome (As Roma, Lazio Roma) en avaient deux, et Londres, six (Arsenal, Chelsea, Crystal Palace, Tottenham, West Ham, Brentford).

Tout bon journaliste suivant le football parisien ne manquait pas d’insérer l’anecdote ou le qualificatif en cas de victoires ou de défaites de l’une des trois équipes. Elles s’étaient retrouvées, lors de la saison 2016, d’ailleurs toutes les trois en Ligue 2, à deux pas de la Ligue 1.

Plus fort, les présidents et joueurs s’en étaient attribués le challenge pendant un moment, comme une médaille à acquérir et à affirmer dans les médias locaux. Depuis, l’idée est retournée dans les grimoires. A croire, qu’elle porte même malheur au club qui se l’approprie.

En football féminin, Paris est la seule capitale à avoir quatre clubs dans l’élite

Les féminines, bercées au son du féminisme lourd des LGBTet+ dans la dernière décennie, se sont évertuées à être différentes en s’habillant des mêmes règles que chez les hommes. Pas bêtes, « les girls », voyant bien la rivière financière dorée masculine d’un côté comparé à l’asséchement que le football leur promettait, sur ce plan, du côté qui lui était réservé.

Le thème de l’égalité lui a permis de faire oublier celui de la réalité. Economique.

Pour autant il leur reste quelques différentes autres que celles de l’anatomie que certaines aurait bien voulues gommer, personne ne peut en douter.

Et dans le chapitre des différences qui soit lisible à toutes heures de la journée se trouve cette particularité, nulle part relevée ailleurs que dans ces lignes, volontairement libres quant à la nature sportive féminine, pas meilleure qu’une autre mais certainement pas inférieure, d’autant quand elle signent leur performance avec leurs valeurs d’abnégations qui font souvent le feu et la flamme de leurs oppositions.

Paris a donc, dans l’élite, le Paris Saint Germain, le Paris FC, Fleury 91 et le GPSO d’Issy 92 soit quatre équipes dans un championnat qui en compte douze. Douze, un chiffre qu’on retrouve d’ailleurs, dans la quasi-totalité des championnats majeurs de football féminin.

Le GPSO d’Issy y est venu par deux fois (2013, 2014), pour redescendre la saison suivante à l’échelon inférieur. Y rester puis remonter en 2020.

Le club fait donc l’ascenseur. Il est en quelque sorte un club qui se situe entre les deux divisions.

Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage

Une montée à 16 rencontres en 2020

Ce poème de Du Bellay illustre bien la période actuelle du club d’Issy les Moulineaux, placée au cœur des sièges sociaux des médias, dans une ville qui s’est voulu la Saint Mère de la profession télévisuelle et cinématographique. L’auteur n’ayant pas peur de qualifier ainsi le truculent André Santini, maire de la ville, réélu maire à près de quatre vingt ans. Un exploit quand on connait le risque de concurrence pour toute activité dans la Capitale.

Voilà donc Issy, engluée dans la D2F pendant quatre saisons, bénéficiant de l’arrêt du championnat en mars 2020 (Cause Covid, 16e journée) les mettant largement première de leur groupe A (+12), monter une troisième fois dans l’élite féminine. Faire le quatrième club de la capitale après que Fleury, montée en 2017, soit le 3e.

La saison 2020-2021 en D1F Arkema, Heureux ou plutôt heureuses puisque nous parlons de football féminin mais, comme d’habitude, Issy les Moulineaux termine le championnat 2021 de l’élite féminine à la 11e place, prête à refaire l’ascenseur, habituées de ce mouvement perpétuel du « je monte, je descends ».

22 matches, 3 victoires, 1 nul, 18 défaites, 11 buts marqués, 77 encaissés, pour bilan en fin de saison. Issy les Moulineaux nous présente les statistiques habituelles de l’ascenseur.

Sa place en D1F sauvée faute de deux candidats à la montée en D2F en 2021

Sauf que dans cette saison, seule la D1F a joué. La D2F s’est arrêtée au bout de la 6e journée et, constat fait, il n’y a personne pour monter à l’échelon supérieur. En effet, difficile de trouver un gagnant légitime dans chaque groupe avec si peu de rencontres quand le championnat en demande vingt deux à l’usage !

La chance d’Issy sera double. Le premier du groupe A, Orléans, est un anonyme du football féminin quand la Présidente d’Issy fait partie d’une sororité bien exprimée dans la fédération ; le second, Saint-Etienne est une ancienne équipe de D1F et elle s’est vue refuser la montée la saison précédente pour 0.04 point de différence avec le Havre.

Le Comex s’est réuni, et comme le Comex est le centre des cerveaux et décisions du football, il a été décidé qu’exceptionnellement, il n’y aurait une seule montée de D2F (Saint-Etienne) et donc une seule descente de l’élite (Le Havre). Issy (11e) sauve ses fesses et pour la première fois de son histoire fait deux saisons en D1F Arkema.

L’Histoire s’écrirait au passé si elle devait s’arrêter là.

Pour la saison 2021-2022, comme d’habitude, Issy pointe à la dernière place en D1F pendant les dix premières rencontres, accompagnées de Saint-Etienne, montée avec six journées de D2F dans les jambes comme dans la tête, mais pas assez de joueuses de D1F dans l’effectif.

Cette saison, Issy et Saint-Etienne étaient les bons candidats à la descente.

Issy sort de la zone rouge et s’envole en fin de championnat en 2022

Le GPSO Issy 92 saison 2021-2022 source fff.fr

Descendre. Pour Saint-Etienne (12e, 6 points), cela semble le cas malgré un (1-1) historique face à l’Olympique Lyonnais lors de la 16e journée. Pour Issy, voilà trois matches consécutifs qu’elles gagnent, face à des concurrentes directes, et sur des scores d’équipe qui justifie son maintien en D1F Arkema.

  • 15e J : Issy FF – Soyaux (5-1)
  • 16e J : Dijon – Issy (0-1) à l’extérieur
  • 17e J : Issy – Saint-Etienne (4-1)

Le classement actuel de la D1F Arkema montre bien qui est concerné par la descente. Reims avec 20 points marque une différence.

Il s’agit de Dijon (13 points), Issy (13 points), Guingamp (11 points), Soyaux (10 points) et Saint-Etienne (6 points). Comme la descente se joue au goal-average particulier en cas d’égalité, Issy aura fait la différence avec deux de ses adversaires directs (Soyaux et Saint-Etienne) si le décompte final des points s’avère identique.

Quel pourra être ce décompte ?

L’atterrissage se fera en D1F ou en D2F ?

  • Le programme d’Issy (13 points) est lourd : Bordeaux, PSG, Fleury, Montpellier, Lyon.
  • Celui de Dijon (13 points) : Saint-Etienne, Bordeaux, Guingamp, Reims, Paris FC. Dijon devrait se détacher, et à égalité avec Issy, a un meilleur goal average particulier que le club de la capitale. Avantage Dijon.
  • Celui de Guingamp (11 points) : Lyon, Saint-Etienne, Dijon, Soyaux, Fleury. Deux clubs adversaires au maintien qui peuvent bloquer les bretonnes. Goal average particulier en faveur de Guingamp :
  • Celui de Soyaux (10 points) : Fleury, Reims, Montpellier, Guingamp, Saint-Etienne. Même remarque sauf qu’il y a plus de trois point à rattraper car Soyaux n’a que 10 points quand Issy en a treize et un goal average particulier qui lui est bénéfique.
  • Celui de Saint-Etienne (6 points) : Dijon, Guingamp, Reims, Fleury, Soyaux. Trois adversaires au maintien. Saint-Etienne a sept points de retards sur Issy, c’est beaucoup.

Si Issy arrive à grapiller des points pour l’un de ces cinq adversaires, l’atterrissage se fera en D1F Arkema et ce sera un exploit. Une sacré performance pour une équipe qui vit depuis plusieurs saisons, la tête en D1F et les pieds en D2F. Si elles y arrivent, l’exploit de la saison. A saluer.

A défaut, sa situation dépendra des performances de Saint-Etienne et Soyaux. Notamment de l’autre dernier club féminin de l’élite de la Charente. Historique, descendu, revenu en D1FArkema depuis neuf saisons.

Structurellement, pas calme, très ballonné comparé à un GPSO Issy bien plus calme.

A voir sur les cinq dernières rencontres.

William Commegrain lesfeminines.fr

Fleury l’emporte sur Bordeaux (2-0) pour le dernier match de la journée.