Dans un monde où les expressions écrites du passé font principalement partie du Larousse, expliquons « qu’avoir du chien », c’est avoir du tempérament, de la différence. Quelque chose de dit ou non-dit qui fait qu’on sort de la masse pour être différent.

Avoir du chien, pour les féminines, c’est très français.

Quelle équipe nationale pourrait se targuer d’avoir une équipe aussi forte dans cette finale face aux Pays-Bas, équipe star des dernières années, et lire sur les réseaux, que la célébration faite par Marie-Antoinette Katoto et Kadidiatou Diani doit être perçue comme un signe de mésentente dans l’équipe nationale. Un problème de vestiaire.

D’autant que ladite célébration est le signe des deux meilleures offensives de la partie face au numéro 5 mondial, vice-championne du monde 2019 et championne d’Europe en titre 2017, dont on peut se demander, au vue de la rencontre, si les médailles n’étaient pas en chocolat ou tout simplement, de leur conseiller de bien les mettre au chaud, tellement tout cela risque d’être à ranger au rang des souvenirs plutôt que des faits à reconquérir.

Parler d’un problème de vestiaire, c’est …

Oublions ce match où Sakina Karchaoui a touché à la grâce de la reconnaissance mondiale, boule de vitesse et de nerf sur le flanc gauche, demandant à être payée double, tellement elle a joué autant devant, joueuse excentrée à gauche que latérale, défenseur. Tout cela face à la 5e équipe mondiale.

Oublions le conseil que chacun devrait donner à Kadidiatou Diani d’apprendre l’anglais, en version Babel accéléré, tellement son jeu physique laisse sur place, l’expérimentée Van Dongen, ramenée à une simple joueuse de football quand ses 29 ans, aurait du garantir à Mark Parsons, une défense moins perméable.

Là, affirmons le, la parisienne de 26 ans a ouvert une autoroute à elle toute seule.

Oublions les deux buts de Marie Antoinette Katoto, copie conforme de ce qui se fait dans le football masculin, où tout se joue à quelques centimètres près. Un jeu que la parisienne a dominé sur Van Der Gragt, una armoire normande au physique qui pourrait postuler au rugby et qui n’a pu que constater, la force de l’avant-centre de l’équipe de France, toujours le centimètre devant et deux buts de plus au palmarès international.

Oublions le jeu volontaire et puissant des Bleues, soumises à la pression du résultat, après avoir été repris par les Pays-Bas sur une pichenette de la joueuse du Bayern de Munich, Beerensteyn (2-1) dès la 50′, pour réussir à marquer un but en contre, à deux françaises seulement, sur une défense qu’elles ont mangé, alignée, concentrée, professionnelle, mais dévorée d’une seconde Madjer de Katoto, sur un service en confiance de Grace Geyoro, entrée en cours de jeu et donc remplaçante.

Oublions les images vues qui feraient dire à un enfant, « elles sont copines », ne croyant pas que cela puisse être la guerre. Ne voyant rien de Poutine dans ces accolades.

Cette équipe est imparfaite diront les contradicteurs.

C’est un gag que de le dire puisqu’il n’existe aucune équipe parfaite dans le champ international. Comment être parfaite quand vous trouvez vingt cinq joueuses venues de clubs différents, à joueur ensemble pendant dix jours, et qui par le jeu des sélections, sont, ou ne sont pas présentes ?

Evidemment imparfaite. Mais à l’évidence, cette équipe est une équipe et sa différence en fait une équipe qui a du chien.

Kadi et Mak ont salué Aminata Diallo. Elles lui ont dit qu’elles l’aimaient, et qu’elles pensaient à elle.

Tant mieux. Tant mieux qu’il y ait cette expression de liberté. Tant pis si cela pose indirectement un problème à Kheira Hamraoui ou à Corinne Diacre. Kheira Hamraoui a été prise par Corinne Diacre, tant mieux pour elle. Et tant pis si cela pose un problème à Kadi et Mak.

Cela fait partie de la liberté de chacun. De leur droit à la différence.

L’Equipe de France féminine a gagné son tournoi de France. Elle se constitue pour prétendre au gain de l’Euro voire plus et mieux avec le Mondial 2023 et les JO à Paris.

Le match face aux Pays-Bas était risqué. Elles l’ont emporté. Bien emporté (3-1).

Que demander de plus ? A part, pour le Paris Saint Germain, de valider le futur contrat d’Aminata Diallo. C’est la moindre des choses. Il parait que les deux joueuses ont le même agent. Le mari de l’une, amie de l’autre.

C’est peut-être ce qu’ont demandé les deux parisiennes avec ce baiser en direction aussi des dirigeants ? Enfin, ce qui est sûr, c’est qu’elles apprécient Aminata Diallo. Et qu’elles sont au-dessus des Autres.

William Commegrain Lesfeminines.fr

Tournoi de France – Deuxième édition – Troisième journée (source footofeminin.fr)
Mardi 22 février 2022 – 21h10 (W9)
FRANCE – PAYS-BAS : 3-1 (2-0)
Le Havre (Stade Océane) – 5 231 spectateurs
Temps clair légèrement nuageux (10°C) – Terrain bon
Arbitres : Marta Huerta De Aza (Espagne) assistée de Guadalupe Porras Ayuso (Espagne) et Eliana Fernández (Espagne). 4e arbitre : Savina Elbour (France)

Buts
1-0 Wendie RENARD 20′ s.p. (Sur un centre de Diani, main de van Dongen. Penalty tiré par Renard qui ouvre son pied droit et trouve la lucarne gauche de van Veenendaal)
2-0 Marie-Antoinette KATOTO 25′ (Diani déborde sur l’aile droite et centre au sol pour Katoto qui marque d’une Madjer du droit à 5 m et place le ballon côté opposé)
2-1 Lineth BEERENSTEYN 49′ (Spitse à gauche centre au premier poteau où Snoeijs prolonge sur Beerensteyn démarquée à 7 m qui talonne du gauche)
3-1 Marie-Antoinette KATOTO 74′ (Geyoro servie côté droit et centre à ras de terre pour Katoto qui conclut d’une nouvelle talonnade du droit à 5 m au premier poteau)

Avertissement : Katja Snoeijs 83′ pour les Pays-Bas

France
21-Pauline Peyraud-Magnin ; 2-Eve Périsset (4-Marion Torrent 83′), 19-Griedge Mbock, 3-Wendie Renard (cap.), 7-Sakina Karchaoui ; 22-Clara Matéo (8-Grace Geyoro 63′), 14-Charlotte Bilbault, 6-Sandie Toletti (10-Kheira Hamraoui 75′) ; 11-Kadidiatou Diani (20-Delphine Cascarino 83′), 9-Marie-Antoinette Katoto (12-Melvine Malard 75′), 17-Sandy Baltimore (13-Selma Bacha 63′). Entr.: Corinne Diacre
Non utilisées : 1-Solène Durand (G), 5-Aïssatou Tounkara, 15-Kenza Dali, 23-Hawa Cissoko, 24-Julie Thibaud, 25-Ouleymata Sarr

Pays-Bas
1-Sari van Veenendaal ; 15-Caitlin Dijkstra (19-Marisa Olislagers 64′), 3-Stefanie van der Gragt, 2-Aniek Nouwen (18-Kerstin Casparij 46′), 4-Merel van Dongen (22-Jill Baijings 76′) ; 14-Jackie Groenen (24-Samantha van Diemen 76′), 10-Victoria Pelova, 8-Sherida Spitse ; 21-Lineth Beerensteyn, 9-Vivianne Miedema (12-Katja Snoeijs 46′), 11-Lieke Martens. Entr.: Mark Parsons
Non utilisées : 16-Daphne van Domselaar (G), 23-Barbara Lorsheijd (G), 5-Kika van Es, 6-Kayleigh van Dooren, 17-Lisa Doorn, 26-Esmee Brugts, 27-Romée Leuchter