Un esprit collectif unique

« Le contrat de confiance », le slogan avait fait la richesse de Darty, issu d’une collaboration de cinquante années avec la célèbre agence HAVAS.

Les militaires développent la confiance d’un groupe selon les principes suivants, extraits du Code du Soldat : « Placer le bien du service et de la collectivité au premier plan de ses préoccupations et avant la satisfaction de son intérêt personnel. Avoir confiance en ses chefs, en soi et dans le groupe auquel on appartient. Être attentif aux difficultés des autres, demeurer à leur côté et leur venir en aide dans les situations de détresse ou de danger »

Les coaches, en entreprise, la mesure en prenant les salariés un à un, leur demandent de se laisser tomber en arrière afin d’être amorti par leur manager. L’exercice est plus difficile quand vient le tour des managers, ayant toujours une bonne raison de penser qu’un collaborateur se souviendra d’un ordre trop directif, d’une « engueulade dans une réunion » ou d’une prime attendue, repartie dans le monde des rêves, pour avoir le sentiment qu’elle se retrouve dans le rétroviseur dernier cri de la nouvelle BMW électrique de son (n+1) …

Le contrat de confiance. Dans les faits, une opération pas si simple.

Le contrat de confiance, la signature du football féminin.

La 14e journée, soit les deux tiers d’un championnat qui se termine à vingt deux journées, a montré à quel point les clubs français ont su développer un contrat de confiance entre les membres du team, du coach et du club qui les anime.

Le Paris FC s’est sorti d’un piège stéphanois en jouant sur le mental, ayant totalement intégré la stratégie de Sandrine Soubeyrand. Une présence depuis plus de vingt quatre mois qui a su intégrer le retour des USA de Gaetane Thiney. Redevenue capitaine. Son adversaire stéphanois, avant-dernier du championnat, a failli créer l’exploit en menant à Paris (0-1). Une belle performance qui a demandé un sacré contrat de confiance, pour une équipe forte d’une seule victoire et deux nuls.

Sur le même état d’esprit, GPSO Issy 92, dans un seul match, a marqué trois buts à l’extérieur ce qui doit remonter à plus de dix saisons en arrière de la part d’un relégable, appelé à encaisser (29 buts) plutôt que le contraire (3 buts marqué à la 13e). Trois buts, revenu à égalité à la 81′ (3-3) c’est un signe de contrat de confiance d’une équipe, mais que dire alors des quatre buts de Reims, pour se maintenir à flots dans cette rencontre, avec un quatrième but vainqueur à la 90′ !

Autre histoire, même contrat. La tête rageuse de la capitaine Siga Tandia pour une victoire à l’extérieur de Soyaux (0-1) laissant Dijon dans la difficulté. Un club habitué à descendre avant la 1ère journée pour se retrouver toujours présent la saison suivante. Là encore, un contrat de confiance, renouvelé pour leur neuvième saison continue dans l’élite.

Fleury, sous l’excellente plume de Claire Gaillard (lire ici), nous montre que tout est dans la relation entre les joueuses, le club, les coaches. Le ressenti de l’instant qui se répète, de matches en matches, formant un contrat de confiance, leur permettant de réussir l’exploit d’une victoire face à Montpellier (1-0), même sur un csc pour une 4e place, quasiment européenne. Un exploit pour une présence commencée en D1F lors de la saison 2017.

Même l’Olympique Lyonnais doit faire appel à cette force mentale (1-0 contre Bordeaux) pour maintenir sa première place en championnat. Le contrat de confiance qui permet de « prendre les trois points ». Un message qu’on avait oublié d’entendre de ce côté du Rhöne.

Enfin quelque chose de différent avec le football masculin

Le contrat de confiance, un ciment humain qui fait la différence avec le football masculin.

Un truc que les hommes n’utilisent plus ou quand ils le font, on parle alors d’un super coach. Il y a longtemps qu’on a pu remarquer que chacun fait sa prestation, joue son rôle, dans l’attente d’un résultat collectif.

Le football féminin est souvent critiqué.

Je suis heureux d’écrire qu’il a une grande différence avec celui masculin. Les clubs ont tous signé, en leur sein, un CONTRAT DE CONFIANCE. C’est dans l’ADN du football féminin.

William Commegrain Lesféminines.fr