L’Ol joue en challenger.

Le Paris Saint Germain a dominé cette première mi-temps sans pour autant avoir des occasions nettes, sauf une puissance plus conséquentes, des transmissions fermes et rapides, un jeu qui tourne rapidement alors que l’Olympique Lyonnais, s’est mis en position de challenger, n’arrivant jamais à s’imposer dans la partie parisienne, jouant avec des contres en verticalité, jamais bien terminés, toujours hors cadre.

Qui aurait vu la rencontre sans connaître l’historique de la domination nationale et européenne lyonnaise aurait pu croire que l’Olympique Lyonnais était le challenger du match alors que le Paris Saint Germain en était le champion.

Lindsey Horan exposée au stade. Une erreur ?

C’est certainement la vérité qui a du exploser à l’expérimentée vice-capitaine américaine, Lindsey Horan, dont on se demande qui a eu l’idée de la promouvoir aux yeux de tous. On la voyait mal entrer sur le terrain. On n’imagine pas que cela ait pu être l’idée d’une déstabilisation, elle qui a joué quatre ans au PSG (2012-2016).

Une idée que le PSG a rendu passéiste. Les lyonnaises ont trop peu existé pour que cela ait donné des envies ou plutôt de nouvelles envies à l’américaine dont on se souvient que, lors de la Coupe du Monde 2019, malgré quatre années en France, elle ne parlait pas un mot de français, et surtout ne tenait surtout pas qu’on lui en rappelle le souvenir.

Qu’a-t-elle vu Lindsey ? Elle dont on aurait pu penser qu’avec Griedge M’Bock au milieu, elles formeraient une paire incomparable en puissance ? Rien ou pas grand chose tellement l’internationale française, sa future teammate, a été inexistante dans cette rencontre.

Une véritable surprise, sous les yeux de la sélectionneuse, Corinne Diacre, quand face à Montpellier la semaine précédente, elle avait faillé marquer quatre buts pour deux validés. Ce qui montre bien les limites actuelles des joueuses nationales et toute la difficulté de la sélectionneuse, comme un indicateur de réserve que nous devons prendre, nous qui écrivons sur le parcours des Bleues.

Un milieu lyonnais dont on n’a pas reconnu la puissance, jouant de la vivacité de Selma Bacha. Une force qui suppose que derrière, se trouve une puissance.

La défense lyonnaise craque devant les attaquantes parisiennes.

Or, les quatre joueuses lyonnaises derrière ont mangé leur football face à un trio parisien qui a pris, assez souvent et au score, une force bien supérieure à la back Line de Sonia Bompastor. Janice Cayman, placée à droite cette fois, a pris le vent devant Sandy Baltimore, Kadeisha Buchanan et Wendie Renard ont subi la pression de Marie-Antoinette Katoto et Perle Morroni n’a pas la vitesse, ni la puissance pour s’opposer à Kadidiatou Diani.

Les trois attaquantes parisiennes ont marqué. Un signe de confiance, de force et de résultat.

Une défaite historique

Le score final de (3-0) est dans l’histoire des oppositions entre les deux clubs puisque jamais, le PSG n’avait gagné face à l’OL sur un tel résultat. Qui plus est, sans avoir pris de buts. Un résultat qui est dans l’histoire du football féminin français car depuis quinze ans, jamais l’OL n’a pris un tel score. Et l’Histoire s’écrit aussi sur le plan européen. En Europe, jamais l’OL n’avait pris une telle différence.

Le match s’est joué, non pas sur la sortie d’Endler qui a sorti un superbe ballon de Marie-Antoinette Katoto. Sa remplaçante ne peut rien sur les buts qu’elle prend et elle sort même une superbe tête de Kheira Hamraoui, une minute avant le premier but parisien.

La défaite se trouve dans les dix joueuses lyonnaises qui ont subi la force parisienne. Un Paris Saint Germain, vif, puissant, prêt à prendre des coups, à en donner et à ne pas rater le peu d’occasions que le jeu pourraient lui donner. La défaite est dans les tirs hors cadres lyonnais dont, de mémoire je ne vois que l’occasion de la 4′ d’Eugénie Le Sommer, plutôt bien joué d’ailleurs qui puisse faire but et une transversale de Dzsenifer Marozsan. Les corners lyonnais ont été mal joué car bien bloqué par les parisiennes. Wendie Renard n’a jamais pu placer sa tête. A l’inverse, ceux parisiens ont souvent été excellents et même déterminants.

La force collective parisienne unique

La défaite lyonnaise est due à la force collective qui a animé les dix parisiennes, toujours première ou seconde sur le deuxième ballon quand une erreur de contact venait à le faire perdre à ses couleurs. La défaite lyonnaise est due à la qualité de l’arrêt de Votikova quand Melvine Malard, partie en contre sur une passe arrière de Kheira Hamraoui, récupérée par Delphine Cascarino, et sauvée par la gardienne parisienne.

La défaite lyonnaise est due à cette force collective que les parisiennes ont eu. L’erreur des unes a toujours été compensée par les autres.

Du côté de Paris, il y avait une équipe. Du côté de l’OL, il y avait des joueuses.

Au niveau où évolue le PSG, cela donne (3-0).

Les parisiennes meilleures individuellement

Si vous examinez les oppositions « poste par poste », Ashley Lawrence avait la charge d’Eugénie LE Sommer. La médaille d’Or canadienne a fait en sorte que cela soit le contraire. Melvine Malard n’a rien pu sur l’envie de l’arrière gauche parisienne. Pauline Dudek et Ilestedt avaient Ada Hegerberg qui n’a plus la force de sa jeunesse. Pour qu’elle soit dangereuse, il lui faut des centres. Elle n’en a pu eu et à disparu. Sakina Karchaoui avait Delphine Cascarino. Peut-être la meilleure joueuse lyonnaise mais dont la qualité de Sakina, l’a empêché de déborder sur la droite.

Au milieu, Grace Geyoro, Sara Dâbritz et Kheira Hamraoui avaient Mascarino, l’américaine, Griedge M’Bock et Salma Bacha. Les lyonnaises n’ont jamais pu empêcher le trio parisien de dominer de la tête et des épaules cette rencontre. Les parisiennes avaient la tête haute de celles qui dominent le jeu quand les lyonnaises n’avaient que la verticalité comme solution.

Sandy Baltimore, Marie-Antoinette Katoto et Kadidiatou Diani ont montré, dans le courant de la rencontre, à Janice Cayman, Kadeisha Buchanan, Wendie renard et perle Morroni qu’elles pouvaient, à un moment, leur passer devant et leur faire mal. C’est ce qui s’est fait.

Sur le plan individuel, les parisiennes ont été meilleures. En plus, elles ont développé une force collective. Le résultat est là. L’OL s’est transformé en challenger.

L’OL interrogatif ? Le PSG a de l’avenir ?

Mon opinion c’est que Jean-Michel Aulas se fiche de la Coupe de France. Ce n’est pas sa priorité. Il veut le titre et l’Europe. Sauf que, l’Olympique Lyonnais qu’on a vu contre Montpellier, l’Olympique Lyonnais qu’on a vu contre le Paris Saint Germain, ne lui garantit pas, ni le championnat, ni l’Europe.

Le Paris Saint germain a joué une très bonne rencontre. Elles peuvent être fières. Au bilan, elles ont souvent éliminé l’OL depuis un an. En Coupe d’Europe la saison dernière (1/4 de finale perdu par l’OL). En championnat la saison dernière avec le titre 2021 pour le Paris Saint Germain. S’il n’y avait pas eu cette aventure médiatique de novembre 2021, trois jours avant la rencontre entre les deux clubs, qui aurait pu certifier d’une victoire lyonnaise ?

Pour l’instant, si les joueuses veulent bien y croire, le Paris Saint Germain a la main.

Qu’elles n’oublient pas qu’elles auraient pu être en finale de la WCL en 2021. La différence avec le FC Barcelone s’est joué à un ou deux détails près.

William Commegrain Lesfeminines.fr

Samedi 29 janvier 2022 – 14h00 (Eurosport 2)
PSG (D1) – LYON (D1) : 3-0 (0-0)
Saint-Germain-en-Laye (Stade Georges Lefèvre) – 420 spectateurs (jauge restreinte pour raisons sanitaires)
Arbitres : Victoria Beyer assistée de Clothilde Brassart et Clémentine Dubreil. 4e arbitre : Aurélie Efe

1-0 Sandy BALTIMORE 48′ (Suite à un corner, le ballon ressort sur Däbritz côté droit qui centre sur Baltimore à l’entrée de la surface plein axe, où elle enchaîne contrôle et reprise de demi-volée du gauche en force)
2-0 Kadidiatou DIANI 76′ (Lawrence lance Diani dans la profondeur qui s’avance dans l’axe et se présente face à la gardienne qu’elle fixe avant de conclure du plat du pied droit de l’angle des 5,5m)
3-0 Marie-Antoinette KATOTO 85′ (Diani sur la droite délivre un centre qui rebondit dans les 5,5 m avant la déviation de Katoto qui devance Buchanan et se jette pour tendre le pied droit)

Avertissements : Geyoro 45+1′ , Katoto 90+4′ ; Morroni 26′, Cascarino 69′, Bacha 78′

PSG
Votíkóva ; Lawrence, Dudek, Ilestedt, Karchaoui ; Geyoro (De Almeida 88′), Hamraoui, Däbritz (Diallo 83′) ; Diani, Katoto, Baltimore (Huitema 90+2′)
Banc : Voll (G), Bachmann
17e et 18e : Bizet, Buchanan
Blessées : Khélifi, Cascarino, Picaud
Choix : Luana

Lyon
Endler (Holmgren 44′) ; Cayman, Buchanan, Renard (c), Morroni ; Macário (Marozsán 59′), Mbock, Bacha ; Cascarino, Hegerberg, Le Sommer (Malard 52′)
Banc : Sombath, Laurent
17e et 18e : Sylla, Horan
Sélection : Carpenter
Blessées : Egurrola, Henry, Majri, van de Donk
Maternité : Gunnarsdóttir
Choix : Bouhaddi