L’affaire Hamraoui aura-t-elle une incidence sur la rencontre ?

Inutile de revenir dans les détails dans cette histoire rocambolesque qui a tout d’un scénario de théâtre avec l’amant, la maitresse, la femme, le divorce promis et sur le plan factuel, l’agression de Kheira Hamraoui, ses déclarations à la Police fuitant dans la presse, suspectant Aminata Diallo, puis des agents lyonnais et enfin ceux de certaines joueuses du Paris Saint Germain. Et pas des moindres, c’est à dire Marie-Antoinette Katoto et Kadidiatou Diani.

Un jeu du Cluedo où on recherche les auteurs, le ou les commanditaires et la fin de l’histoire.

Une affaire sortie trois jours avant le premier duel entre l’Olympique Lyonnais et le Paris Saint Germain, terminée par une raclée sonore (6-1), mettant quasiment le titre de championnes de France dans la poche du club de Jean-Michel Aulas.

Un Olympique Lyonnais au féminin qui l’avait laissé aux parisiennes sur un exploit du PSG en 2021. Rebelote puisque le PSG les avaient éliminé de la Coupe d’Europe sur un autre exploit en 1/4 de finale. Le dix de der était donc restés dans les mains lyonnaises.

Aminata Diallo et Kheira Hamraoui côte à côte, à 90% possible.

Sauf que le football a décidé qu’il fallait un gagnant dans cette histoire. Le sort ayant, au stade des huitièmes, remis dans la partie les deux clubs leaders du football féminin, pour une opposition qui se jouera en Coupe de France, Samedi à 14h30 sur Eurosport 2.

L’affaire Kheira Hamraoui aura-t-elle une incidence sur la rencontre ?

Didier Ollé Nicolle, nouveau coach du PSG, pour sa première année dans le football féminin, a remis les deux joueuses dans le onze titulaire dimanche dernier pour un (5-0) parisien sur un triplé de Marie-Antoinette Katoto. Les deux joueuses ont joué toute la rencontre à leur poste de milieu de terrain, puisque Aminata Diallo n’est sortie qu’à la 84′.

C’était la troisième fois (PSG-Guingamp, Dijon-PSG, 7e journée) que les deux joueuses étaient alignées titulaires dans la saison, mais elles ont souvent été alignées ensemble dans les autres journées, au fil des entrées en cours de match.

Elles ont donc l’habitude d’évoluer côte à côte. L’habitude a été reprise.

Didier Ollé Nicolle est un coach de football. Il teste et met des solutions qu’il a jugé sans préjuger d’une réaction psychologique particulière. Un coach français est avant tout un coach pragmatique.

Sur le match de Samedi, si on le déconnecte de l’environnement passé, Didier Ollé Nicolle se donne la possibilité de les faire évoluer côte à côte. Car il les aura testé au préalable.

Le football est un jeu d’équipe collectif

C’est une évidence que face à l’Olympique Lyonnais, il faut mieux être fait d’un état d’esprit collectif, qu’individuel. Montpellier nous l’a très bien démontré dans son match face aux lyonnaises, les poussant à la victoire dans les dernières minutes de jeu (88′) pour un résultat valorisant de (2-3).

Le PSG de la huitième journée nous l’a montré à l’inverse, subissant une déroute rare dans le passé récent des parisiennes. (6-1, 13 novembre 2021), qui avait laissé un commentaire désobligeant de Nadia Nadim, internationale danoise à la dimension internationale, subissant cette défaite comme une parisienne. Elle qui a déclaré son amour à la capitale.

Dix semaines plus tard, que reste-t-il des larmes évoquées par Didier Ollé Nicolle, rappelant sur le site Culture PSG, « Le lendemain du match du Real au Parc des Princes, on a appris la mise en examen d’Aminata… Il y a des filles qui ont été très affectées, le lendemain du match du Real et la veille du match de Lyon qui étaient sur la table de massage et qui pleuraient, elles n’arrivaient pas à comprendre. Elles étaient traumatisées.« 

Normalement tout cela est évacué.

A supposer que rien n’arrive dans les quelques jours qu’il reste avant la rencontre, le match se jouera sans environnement spécifique nouveau.

Quelle sera la prestation des joueuses ? De faire le job. Avec des qualités individuelles dans un esprit collectif. Elles sont professionnelles. D’autres l’ont fait avant chez les filles. C’est l’habitude chez les gars. Puisqu’elles aspirent à vivre la vie des hommes au football avec leurs avantages, voilà une manière de prouver qu’elles en ont, une des armes.

Le PSG n’est pas rien

Habitué du football féminin sur une période d’une dizaine d’années, si j’ai à regarder en arrière, la première idée qu’il me vient dans cette opposition entre les deux clubs est la suivante : « on a le sentiment que contester la supériorité lyonnaise est un crime de lèse-majesté. Il y a une sorte de Présidence de la République qui s’est crée, mettant l’Elysée du football féminin, dans le Rhône. Et tout club qui viendrait à la contester devrait passer par le pilori pour disparaître. »

Je ne parle pas des joueuses bien que pendant une période, elles semblaient animer de cette idée. J’évoque l’environnement.

J’ai fait l’acquisition du livre blanc traitant du travail sur la marque « Paris Saint Germain ». Ce qu’elle évoque et ce que les propriétaires, dirigeants et directeurs artistiques ont souhaité qu’elle évoque. La conclusion est évidente : le Paris Saint Germain, c’est quelque chose.

D’ailleurs, sur le même site Culture PSG que vous aurez en référence, lorsque Didier Ollé Nicolle recherche des avis sur la proposition qui lui a été faite de s’occuper de l’équipe féminine, les coachs sollicités lui disent : le Paris Saint Germain. Visiblement, on ne refuse pas une proposition du PSG.

Si vous portez un regard uniquement sur la section féminine, au niveau des internationales étrangères qui sont venues y jouer depuis 2012, vous aurez : Linda Bresonik, Annike Krahn, Shirley Cruz, Tobin Heath, Lindsey Horan, Kosovare Asllani, Katarzyna Kiedrzynek, Sara Gama, Ann-Katrin Berger, Josephine Henning, Fatmire Alushi, Caroline Seger, Erika, Lisa Dahlkvist, Rosana, Cristiane, Anja Mittag, Irene Paredes, Vero Boquete, Andrine Hegerberg, Formiga, Christiane Endler, Emma Berglund, Alana Cook, Jennifer Hermoso, Daiane, Signe Bruun, Nadia Nadim, Hanna Glas, Karina Saevik.

Il y a quelques beaux noms mondiaux. Sans compter ceux de l’effectif actuel.

Il y a eu des noms, des risques, de l’argent investi. Des paris et des objectifs.

Une marque employeur, c’est facile à écrire mais la faire est réservée aux meilleurs des meilleurs.

Quelque soit le onze titulaire de Samedi, il y a une évidence à imposer : Le Paris Saint Germain est quelqu’un dans le monde du football féminin. On ne peut pas rester sur un (6-1) subi pour une histoire de fesses, d’actualités, et de mots mal dits ou trop dits.

Si on est professionnelles, ce n’est pas possible.

Lorsqu’il y a une marque employeur aussi forte, on se retrousse les manches et on s’oublie.

William Commegrain Lesfeminines.fr

source culture PSG et statsfootofeminin pour la liste des joueuses.

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