L’interview donné par Corinne Diacre au journal l’Equipe confirme le sentiment actuel du travail de la sélectionneuse française en poste depuis 2017. Pour reprendre une formule qu’elle aime bien utiliser lors de la présentation de ses sélections « c’est le sentiment qu’elle nous laisse à un instant T ».

Chacun son job. Voilà en quelques mots ce qui me vient à l’esprit quand elle parle de cette rencontre face au Pays de Galles, qui en cas de victoire, qualifierait quasiment les Bleues (+5) pour la Coupe du Monde 2023, direction l’Australie et la Nouvelle-Zélande.

Après avoir organisé ses sélections autour de profils nombreux et différents « l’idée c’est que le groupe soit le plus performant possible avec le plus de joueuses possibles », elle gère son groupe en montrant bien que la solution se trouve aussi chez les joueuses « Les filles sont concentrées, elles savent ce qu’elles ont à faire. Elles savent compter et regardent le classement. Elle savent pertinemment qui si on veut garder la première place, il faut battre le pays de Galles demain (mardi) ».

La coach assume sa part de choix, précisant qu’elle a 23 joueuses à sa disposition, rappelant que si des joueuses titulaires habituels comme Grace Geyoro, Perle Morroni et Kadidiatou Diani, sur le banc face au Kazakhstan (6-0) l’ont été, c’était aussi pour reposer des organismes que par décision personnelle.

C’est dans le cadre de ce pouvoir que la coach française, souvent soumise à la question médiatique, veut être jugée. Ce sentiment quelle nous fait partager, une forme de confiance affichée dans le travail réalisé, lui donnant même le goût du risque maitrisé, attendant, sans pression, un match bien plus animé et vivant face au Pays de Galles. Une équipe qui ne ferme pas le jeu avec des atouts offensifs.

« Je pense que cela va donner de belles actions de part et d’autre »

Corinne Diacre, parlant du match face au Pays de Galles de Mardi soir. Essentiel pour la qualification à la Coupe du Monde 2023 à venir.

Il y a le Haka de la Nouvelle-Zélande, il y a l’hymne gallois.

Dans un match où le tempérament des galloises est tel qu’elles ont adoré jouer leur match face à la Grèce sous une pluie diluvienne faisant résonner leur hymne national comme une nouvelle énergie verte appelée, nation, cœur à l’ouvrage, paradis du souffle court et des poumons qui brûlent, pour exploser quand la balle passe cette ligne blanche qui signifie « but ».

Ecoutez cet hymne chanté par les galloises contre la Grèce, quasiment seules dans un stade, et qui semblent des milliers voire des millions dans ce cœur appelé à l’ouvrage. Elles aiment ce temps, cet effort et ce chant.

Il est temps d’exister

Au lendemain d’une remise du Ballon d’Or féminin, machine à rêves, comment comprendre que les joueuses puissent accepter une contre-performance qui les enverraient en enfer ?

Il est temps d’exister dans une compétition internationale avec ce nouveau groupe, dont la sélectionneuse n’a eu pour vocation première, que de lui donner la confiance qui cimente la cohésion. Bravant les critiques sur ses choix et ses positions.

Il est temps d’exister pour ces joueuses, face à un adversaire qui le conteste au classement de son groupe, pour une qualification directe au Mondial.

Ce n’est que le Pays de Galles (34e FIFA) mais c’est le Pays de Galles.

Un bon test pour oublier la déconvenue inacceptable du match entre l’OL et le PSG (6-1), devenu premier fournisseur de la sélection nationale.

WIlliam Commegrain Lesfeminines.fr