Tout le monde se souvient de l’allemande, Annika Schleu, en tête avant cette dernière épreuve d’équitation, en larmes aux Jo de Tokyo, subissant les rebuffades de sa monture, Saint Boy, incapable de vouloir avancer, reculant même à chaque demande de la cavalière.

Enfin, elle arrive à le faire avancer, espérant que la candidate russe qui partageait avec elle, cette monture donnée par tirage au sort, avait finalement eu moins de chance qu’elle. Après quatre sauts parfaits, l’athlète essuie un premier refus, suivi de sept points de pénalité. Malheureusement pour elle, la suite a été pire puisque le cheval lui a fait multiplier les points de pénalité (plus d’une soixantaine en tout) pour obtenir un triste zéro pointé. Elle aura donc eu plus de 4 minutes de retard…

La récompense d’un travail de cinq ans s’éloignait.

Un dernier plan l’avait montré, assise sur une marche, désespérée, la tête enfouie dans ses mains. On pouvait deviner son désespoir. Elle avait terminé à la huitième place. De la première à la huitième, en moins d’une minute.

Les condamnations avaient été nombreuses.

D’abord, sur la cavalière de 31 ans, qui cravachant de désespoir Saint Boy avait ému les associations humanitaires. Dans la foulée, tandis que l’athlète était dans une situation très inconfortable, son entraîneuse Kim Raisner est intervenue. Derrière la barrière, l’ancienne pentathlète moderne allemande s’est mise à crier en poussant la jeune femme à « frapper » davantage l’animal pour qu’il écoute et se calme. L’histoire aurait pu s’arrêter là, mais sur la vidéo, la coach a donné un coup de poing sur le flanc gauche du cheval. Un geste qui lui aura coûté sa place puisqu’elle a été disqualifiée de la compétition, étant donné qu’il est strictement interdit de toucher l’animal. Il s’agit d’une règle internationale du pentathlon moderne.

Enfin, les commentateurs, spécialistes de ce sport, relevaient l’imbécilité de ce mode de sélection de ce sport olympique. Les chevaux étant tirés au sort par les athlètes, à croire qu »il n’existe aucun lien entre l’animal et son ou sa cavalière ! Une ineptie, d’autant qu’il est demandé une performance en saut, vitesse, et concurrence olympique.

L’annonce est tombée, communiquée par The Guardian. L’équitation sera remplacée par un autre sport après les Jeux de Paris sur décision, encore secrète, de l’Union internationale de pentathlon moderne. La question du choix du sport de remplacement est en cours de discussion d’après l’Equipe. Joël Bouzou, champion du monde 1987, vice-président de l’UIPM, confirmant la décision dans leurs colonnes, précisant qu’elle n’est pas liée à l’évènement de Tokyo mais aux coûts et aux limites de la pratique de l’équitation pour le développement de son sport, et finalement, niant le choix définitif du cyclisme, comme sport de remplacement.

Attendu au début pour être réorganisé (L’Equipe du 12 Août 2021), elle est donc retirée.

Un choix qui va bouleverser la hiérarchie de ce sport et son élitisme.

William Commegrain Lesfeminines.fr

source : Modern pentathlon votes to ditch horse riding after Tokyo Olympic turmoil | Olympic Games | The Guardian