Qualifications pour le mondial se conjuguent avec victoires.

Le football féminin européen se conjugue avec victoires. Sur les quarante-six matches, on compte quarante-trois victoires et seulement trois matches nuls.

De plus, les seconds matches de cette quinzaine n’ont pas dérogé à la règle où le perdant, perd en général, sans pouvoir marquer un but à son adversaire.

Sur les vingt trois matches restants, seuls sept matches ont vu l’adversaire marquer avec pour cette quinzaine faite de quarante-six matches seulement, trois matches nuls.

Un Pologne-Norvège (0-0) surprenant montrant l’évolution du football polonais, leader dans cette longue liste des anciens pays de l’Est. Une seconde équipe de l’Europe de l’Est, là slovène (1-1), opposée au Pays de Galles, nous ayant déjà montré leur évolution, puisque dans notre groupe, pouvant très bien terminer à la seconde place. Et un Irlande du Nord – Autriche (2-2), obtenu par les autrichiennes à la dernière minute de jeu (92′).

Chacun revient à la maison avec le sourire.

Ce fait soulève la question de l’homogénéité.  Si on prend l’exemple du championnat français où les matches nuls étaient rares, il a fallu un peu moins d’une dizaine de saisons pour que l’homogénéité se fassent entre 2013 et 2022.

La solution viendra sans nul doute d’un renforcement de niveau des équipes de l’Est de l’Europe, très nombreuses avec le parcellement politique d’après-guerre, la fin de l’hégémonie soviétique du début des années 90 et les événements de l’ex-yougoslavie.

Les Bleues dans cet ensemble.

La France assure un (0-5) face au Kazakhstan qui donne du crédit à cette équipe au sang vif de la jeunesse.

Des joueuses arrivées sur le tard en sélections ou venues et reparties, sans être véritablement titulaires et qui ont montré beaucoup d’envies et d’application.

Un tel investissement qu’elles sont en droit de nous poser la question de leur confirmation comme étant l’équipe A de la France. Leur vivacité dans le jeu compensant les doutes et interrogations quant à leurs capacités de bousculer des équipes du Top 5 mondial. Un niveau qui est celui de la mesure française avec plus de quinze ans dans le Top 5 du classement FIFA.

Il y a là, de la graine de talents. Capables d’aller chercher l’impossible, dans l’esprit de ce qui a fait l’Histoire du sport français. Toujours placé, rarement vainqueur mais toujours avec une forme de panache quand il l’était.

Sans préjuger de ce que Corinne Diacre construira dans le futur proche, on peut dire que la France, avec ces joueuses, a un groupe. Au sein duquel l’équilibre entre esprit commun de jeu, esprit de groupe et projet de vie est atteint.

On a même le sentiment que ce groupe peut surprendre, jouer et obtenir un titre, tellement on y retrouve le feu follet des années 2010-2015 qui ont fait la signature du jeu français.

Voire même qu’il le mérite, si tant est, qu’une joueuse peut mériter d’être sélectionnée. Une pratique que Bruno Bini et Philippe Bergerôo appliquaient quand Corinne Diacre montre bien que ses choix sont ponctuels, sans garantie pour le futur proche ou lointain.

Un bilan donc plutôt positif qu’il faut encadrer par des réalités.

A l’évidence, la seconde mi-temps face au Kazakhstan a montré les limites de cette situation. Aucun coup franc de cadré quand on sait que Camille Abily, dans le passé, a montré l’utilité de cette arme, pour passer des obstacles difficiles. Une situation dont les hommes connaissent l’utilité et dont le football féminin, copie conforme souvent, ne peut que s’imprégner.

Le poste d’avant-centre détenue par Marie-Antoinette Katoto, assurée dans la quinzaine face à la prestation en neuf de Melvine Malard, excellente au demeurant, montrant les limites au vue de ses occasions ratées par excès de bonnes intentions.

Les tirs au-delà de la surface sont aussi rarement cadrés. Je n’en ai vu qu’un seul, dans la niche de la gardienne casaque alors que les tentatives ont été nombreuses.

Enfin, une animation de jeu en seconde mi-temps, bien inférieure à la première, montrant d’une part que l’équipe a encore de la marge pour le maintenir à un niveau constant, mais surtout qu’elle a du mal à se remettre en mouvement quand la tendance descend. Une erreur en entraînant souvent une autre, puis une autre, faisant baisser, au fil du jeu, le niveau.

Au bilan

Au bilan collectif, un groupe est là au potentiel prometteur. L’idée d’un titre n’est pas à exclure. On pourrait même en faire un objectif si on devait travailler au sein du groupe.

C’est au groupe de venir en Bleue avec l’idée de s’améliorer à chaque performance.

En fait, si la France devient un club, elle sera gagnante soit en 2022 (Euro), en 2023 (Mondial) ou en 2024 (JO).

William Commegrain Lesfeminines.fr

source fff.fr et footofeminin.fr pour la fiche technique.

0-1 – Marie-Antoinette Katoto (passe de Kenza Dali, 9e). Centre de Kenza Dali au-dessus de la défense du Kazakhstan, reprise de volée instantanée de Marie-Antoinette Katoto qui devance Kozhakhmet.

0-2 – Kenza Dali (passe d’Eve Perisset, 17e). Côté droit, débordement d’Eve Perisset qui centre dans la surface pour Kenza Dali dont la frappe du droit trompe Saratovtseva.

0-3 – Marie-Antoinette Katoto (passe de Kenza Dali, 23e). Corner côté gauche tiré par Kenza Dali. Marie-Antoinette Katoto pique sa tête et marque son 18e but le soir de sa 21e sélection.

0-4 – Melvine Malard (passe de Delphine Cascarino, 37e). Débordement côté droit de Delphine Cascarino dont le centre trouve dans la surface la tête de Melvine Malard pour son premier but en bleu.

0-5 – Melvine Malard (passe de Sandie Toletti, 54e). Centre de Sandie Toletti qui dépose un ballon sur la tête de Melvine Malard. L’attaquante signe un doublé.

Kazakhstan : 12-Irina Saratovtseva (cap.) ; 14-Aisha Sadykova, 2-Kundyz Kozhakhmet, 9-Bibigul Nurusheva, 20-Alexandra Burova, 23-Anastassiya Vlassova ; 13-Svetlana Bortnikova, 17-Karina Zhumabaikyzy, 7-Madina Zhanatayeva, 16-Asselkhan Turlybekova ; 5-Assel Kubessova (21-Ksenia Khairulina 28′, 19-Fatima Satygaliyeva 90+2′). Entr.: Kaloyna Petkov
Non utilisées : 1-Nazym Ismailova, 18-Angelina Portnova, 4-Aigerim Aitymova, 8-Begaim Kirgizbaeva, 10-Zhansaya Koziyeva, 11-Saule Karibayeva

France : 21-Pauline Peyraud-Magnin ; 2-Eve Périsset, 5-Aïssatou Tounkara (13-Hawa Cissoko 46′), 22-Élisa De Almeida, 23-Perle Morroni ; 15-Kenza Dali (18-Viviane Asseyi 68′), 14-Charlotte Bilbault (cap.), 6-Sandie Toletti ; 20-Delphine Cascarino (19-Kessya Bussy 68′), 9-Marie-Antoinette Katoto (17-Sandy Baltimore 46′), 12-Melvine Malard. Entr.: Corinne Diacre
Non utilisées : 1-Solène Durand, 16-Mylène Chavas, 3-Océane Deslandes, 4-Marion Torrent, 7-Sakina Karchaoui, 8-Naomie Feller, 10-Aminata Diallo, 11-Kadidiatou Diani
Absente : Grace Geyoto (rage de dents)