La France (5e Fifa) se sauve d’un match nul face à la Slovénie (49e) dans les arrêts de jeu (2-3), pour son second match de qualification à la Coupe du monde 2023 en Australie et Nouvelle-Zélande.

Un match intéressant qui a mis en valeur les limites défensives des Bleues qu’elles devront travailler dans leur club comme dans leur parcours pour se mettre au niveau des enjeux d’un Euro 2022 qui s’annonce en fin de saison prochaine.

Sur le plan offensif, les Bleues ont du mal à renouveler la même efficacité (0-10 face à la Grèce), sur deux rencontres espacées de quatre jours.

Un second match, face à la 49e équipe FIFA -ce qui est loin pour une équipe européenne-, qui ne calmera pas les commentaires répétitifs sur les choix de sélection de Corinne Diacre. Des Bleues, parties enfin dans un axe médiatique positif avec le retour du capitanat de Wendie Renard, validé par une victoire dynamique (0-10) face à la Grèce Vendredi. Soumises de nouveau, à l’interrogation après cette victoire difficile face à la Slovénie, éloignée au classement FIFA. Décidément, les Bleues sont vouées à l’interrogation médiatique.

La France, gênée par le physique et la vitesse des attaquantes slovènes. 

Les slovènes auraient pu même revendiquer le gain du match ou du moins, un score de parité qu’elles avaient obtenu d’ailleurs sur un pénalty à la 88′, pour une faute légère de Sakina Karchaoui sur l’entrante Milović, un physique.

L’ex-montpelliéraine et maintenant parisienne, 1m60, montre les difficultés de nos latérales face à des poids lourds physiques. Elles n’arrivent pas à les bouger et subissent leur protection de balle. Le premier but slovène se réalise sur le même constat. La grande Begić, dos au but, aux vingt mètres, maitrise son contrôle et sa protection, marquée pourtant à la chaussette, par Sakina. Elle peut, avec une marge de sécurité, délivrer une passe décisive à Prašnikar qui s’infiltre pour marquer le premier but de la rencontre (20′, 1-0).

Autant Sakina Karchaoui est excellente dans les prises de balle en mouvement, autant dans le jeu physique, elle est limitée par sa taille. Perle Morroni, sa suppléante en sélection, au même physique, a les mêmes difficultés.

La seconde difficulté relevée dans cette rencontre se situe au niveau de l’intensité défensive des Bleues, mise à mal par la vitesse de l’excellente Mateja ZVER, capitaine de la sélection.

Elisa de Almeida, se plaçait mal sur le premier but encaissé, trop loin du ballon. Dans un jeu de couverture, utile dans son milieu de terrain, mais qui n’existe pas dans sa surface. Imposant la proximité avec le ballon et le duel. Dans les duels et dribbles, la joueuse du club autrichien SK Pölten a toujours eu la pointe d’avance face à Marion Torrent comme Aissatou Tounkara, au centre. Il a manqué à ces deux joueuses l’impact défensif qu’elles ont déjà été capables de réaliser. Ceci explique les contres et les deux duels des attaquantes slovènes (41′, 84′) face à la gardienne de la Juventus, Perrine Peyraud-Magnin. Deux duels, en contre, à deux doigts de donner des buts, sans oublier un gauche de la latérale qui a frôlé le poteau des Bleues.

Les joueuses étaient visiblement averties. Corinne Diacre, s’exprimant ainsi en conférence de presse : « On a relevé (chez les Slovènes) des atouts offensifs avec des joueuses intéressantes, un collectif qui va vers l’avant. » 

Un tel jeu, une telle volonté adverse de le maintenir sans s’en démunir tout au long de la rencontre, habitant les joueuses, pourtant classées 49e FIFA face à une France descendue récemment à la 4e place, montre que cela relève d’une volonté stratégique de son coach, Borut Jarc. Les matches étant maintenant télévisés, nul doute que l’analyse a été retenue par les adversaires de la France, tant dans son groupe de qualification que lors de l’épreuve à venir.

Il conviendrait que la défense française l’infirme au fil des prochaines rencontres, sans que cela ne soit difficile à le faire. Le niveau des adversaires le permettant. Le contraire serait le signe d’une difficulté inattendue.

Sur le plan offensif, la France a joué avec une arme : le jeu de tête de Marie-Antoinette Katoto

Kaja Eržen (Slovenia), Marie-Antoinette Katoto (France) during the football match, Slovenia vs France, Fifa Womens World Cup 2023 Qualifiers, Murska Sobota, Slovenia 21.09.2021, (Photo by Icon Sport) – (Slovenie)

La France a survolé ce match par ses tentatives de construction offensives. Toutes pénétrantes, de qualité mais un peu trop répétitives avec une excroissance du côté gauche, où les deux gauchères, Karchaoui et Amel Majri ont dominé les débats. Autant en début de rencontre, les jeux en triangle proposaient des diagonales surprenantes et de qualité, laissant les slovènes, spectateurs du jeu ; autant, au fil de la rencontre, on a vu des profondeurs pour des centres, ne surprenant pas une défense slovène volontaire et adepte du combat. A dégager de la tête, du pied, du corps. Les Bleues cherchaient alors « la meilleure dernière passe », forçant le geste, pour des occasions qui à chaque fois, ne se terminaient pas.

Le jeu de tête étant une faiblesse récurrente chez les féminines, les Bleues ont pu se reposer sur la qualité de Marie-Antoinette Katoto dans ce domaine. Deux buts, le premier pour égaliser sur un coup franc d’Amel Majri (28′, 1-1) ; le second pour mener sur un centre très précise de Sandy Baltimore (60′, 1-2). Deux centres déposées par les joueuses, quasiment arrêtées, permettant une précision que les Bleues possèdent.

A comparer les deux jeux offensifs, le déchet a été énorme du côté français face à des occasions plus prégnantes pour les slovènes. L’Histoire est habituelle en football féminin, l’équipe qui domine a toujours un déchet important ou alors on tombe dans les (10-0) des scores vus quelquefois et que les Bleues ont réalisé face à la Grèce, lors du match précédent.

On peut donc en conclure que les Bleues ont du mal à renouveler une même efficacité offensive, quatre jours plus tard.

L’aspect psychologique de la rencontre. 

Amel Majri, après son pénalty réussie, à la 93′ face à la Slovénie (2-3) source fff

Pour les slovènes, elles ont cru dans le plan de jeu proposé et l’ont appliqué parfaitement. Elles n’avaient rien à perdre, tout à gagner. Cela explique certainement leur insouciance et concentration, sentant que le match pouvant basculer en leur faveur.

Pour les Bleues, elles sont allées chercher cette victoire, le feu aux fesses.

Le pénalty dans les arrêts de jeu, joué par Amel Majri, est un bon exemple de cette volonté de gagner, et surtout de ne pas faire match nul. Amel Majri, devant son ballon, soufflait, soufflait, puis soufflait pour dégager la pression qu’elle ressentait monter, associée à la fatigue mentale d’un match, pouvant faire à la tête, le blanc ou le rouge qui font une balle extérieure ou finissant dans les bras d’une gardienne, main et tête levées face à des yeux restant désespérément sur ses chaussettes.

Une technique profitable montrant que la lyonnaise savait dans l’état physique et mental où elle se trouvait. Cette prise de conscience lui fait faire une pichenette, plein centre, à éviter les côtés, là où le tir peut être extérieur ou la main de la gardienne, dans une horizontale, peut arrêter ce ballon, aux trois points de la victoire. But, la France prend les trois points à vingt seconde près.

Les Bleues, dominatrices mais bousculées, sortent avec les trois points. Voilà un point positif, mais avec le feu aux fesses.

Une bonne douche, et tout cela fera partie du passé.

A travailler pour que cela ne fasse pas partie de l’Histoire. 49e FIFA, c’est quand même loin pour une équipe UEFA.

Prochaines rencontres de qualification en Octobre 2021.

Classement
1. France, 6 points (+11) ; 2. Pays de Galles, 6 pts (+7) ; 3. Slovénie, 3 pts (+3) ; 4. Grèce, 3 pts (-9) ; 5.  Estonie, 0 pt (-5) ; 6. Kazakhstan, 0 pt (-7)

William Commegrain Lesfeminines.fr

(source footofeminin.fr) Qualifications à la Coupe du Monde 2023 – Zone UEFA – Groupe I
Mardi 21 septembre 2021 – 21h00 (diffusé sur W9)
SLOVÉNIE – FRANCE : 2-3 (1-1)
Murska Sobota (Mestni Stadion Fazanerija)
200 spectateurs environ
Temps nuageux (14°C) – Terrain abîmé
Arbitres : Riem Hussein (Allemagne) assistée de Katrin Rafalski (Allemagne) et Sina Diekmann (Allemagne). 4e arbitre : VAngelika Soeder (Allemagne)

Buts :
1-0 Lara PRAŠNIKAR 20′ (Zver déborde à gauche et trouve dans l’axe Begić à 20 m dos au but marquée par Karchaoui. Elle glisse sur la gauche de la surface pour Prašnikar qui part dans le dos de De Almeida, contrôle du gauche et pique son ballon du gauche à 8 m au dessus de Peyraud-Magnin)
1-1 Marie-Antoinette KATOTO 28′ (Coup franc complètement excentrée côté droit que Majri enroule du gauche pour trouver la tête de Katoto à 7 m plein axe qui place le ballon sur la gauche de la gardienne dans le petit filet)
1-2 Marie-Antoinette KATOTO 60′ (Baltimore élimine son adversaire, Eržen, côté gauche et délivre un centre pour la tête de Katoto à 5 m qui place le ballon au premier poteau dans la lucarne)
2-2 Mateja ZVER 88′ s.p. (Karchaoui tape le pied d’appui de Milović à l’entrée de la surface. Zver le frappe de l’intérieur du droit pour le placer à mi-hauteur sur la gauche de Peyraud-Magnin prise à contre-pied)
2-3 Amel MAJRI 90+4′ s.p. (Rogan vient jouer un pied haut sur Majri à l’entrée de la surface plein axe. Penalty tiré du cou du pied gauche par Majri plein axe)

Avertissements : Kristina Erman 50′, Manja Rogan 90+2′ pour la Slovénie ; Charlotte Bilbault 58′ pour la France

Slovénie : 1-Zala Meršnik ; 16-Kaja Eržen, 2-Lana Golob, 3-Sara Agrež, 7-Kristina Erman ; 10-Dominika Čonč (9-Adrijana Mori 81′), 6-Kaja Korošec ; 14-Špela Kolbl (19-Ana Milović 46′), 20-Pamela Begić (18-Manja Rogan 59′), 8-Mateja Zver (cap.) (15-Sara Makovec 90+3′) ; 11-Lara Prašnikar. Entr.: Borut Jarc
Non utilisées : 12-Nika Šapek, 4-Evelina Kos, 5-Anja Prša, 13-Zala Kuštrin, 17-Izabela Križaj, 21-Zala Vindišar, 23-Nina Predanič

France : 21-Pauline Peyraud-Magnin ; 4-Marion Torrent, 5-Aïssatou Tounkara, 22-Élisa De Almeida, 7-Sakina Karchaoui ; 6-Sandie Toletti, 14-Charlotte Bilbault (cap.), 8-Grace Geyoro (17-Sandy Baltimore 56′) ; 11-Kadidiatou Diani (20-Delphine Cascarino 71′), 9-Marie-Antoinette Katoto, 10-Amel Majri. Entr.: Corinne Diacre
Non utilisées : 1-Solène Durand, 16-Mylène Chavas, 2-Océane Deslandes, 3-Wendie Renard, 12-Melvine Malard, 13-Valérie Gauvin, 15-Kenza Dali, 18-Viviane Asseyi, 19-Kessya Bussy