Faut-il être payée pour faire rêver les gens ? Ou pour être meilleure ? Les médias nationaux courent après l’argent, les transferts, la valeur marchande pour assurer et s’assurer de la qualité d’un championnat. Aujourd’hui, ils ont les yeux de Chimène sur l’Espagne et l’Angleterre. Ne sont-ils pas en train de commettre une erreur dans laquelle le football féminin, un pied dedans, risquerait à s’engouffrer plus avant ?

Depuis l’annonce en 2015 de la Coupe du Monde 2019 en France, la fédération a bousculé le football féminin. Organisée un cahier des charges rigoriste, obligeant les clubs professionnels à s’engager. Les joueuses ont été mieux payées, bien mieux. Ont-elles été meilleures ? Le football féminin a-t-il avancé ? Les questions qui se posent aujourd’hui sont les mêmes qu’en 2015, voire même qu’en 2012.

L’écart est le même avec le football masculin. Le niveau reste différent. Les résultats ne sont pas meilleurs. Les contradicteurs argumentent de la même manière. Le footeux masculin n’est pas celui féminin.

Les spectateurs au féminin attendent du beau jeu, s’exclament positivement quant à la différence avec les habitudes masculines, pardonnent les erreurs et s’enchantent des gestes réussis.

Ils regardent autrement le football.

Faut-il de l’argent pour qu’une équipe soit meilleure ?

Le Canada gagne l’Or olympique sans championnat. La Suède prend l’Argent (Tokyo 2021) sans championnat significatif comme les Pays-Bas, vice-championne d’Europe (2017) et du monde (2019). Toutes ces joueuses jouent un autre football quand elles sont avec le maillot national.

C’est bien que, dans le sport collectif féminin, il faut qu’il y ait une âme identique pour que la performance se réalise : l’état d’esprit des joueuses.

Connaissez-vous une joueuse qui dise : »payez moi plus et je serais meilleure ? ». A supposer que moins payée, elle joue moins bien. Le groupe l’exclurait, directement ou indirectement.

Le jour où cela arrivera, alors le football féminin sera le même avec le football masculin. Il sera totalement professionnel.

L’état d’esprit des joueuses !

Je pense qu’une joueuse qui s’entraîne, le fait pour être meilleure, pour avoir le plaisir de gagner contre un ou une plus forte, avec le sentiment d’avancer, de prendre confiance, de se développer humainement. D’être « fit » par rapport aux obstacles de la vie, de ne pas douter, de prendre les bonnes décisions au bon moment, de ressentir cette reconnaissance des autres quant au capital de confiance et de forces qu’elle possède.

De l’utiliser dans tous les axes présents et futurs de sa vie. D’être plus forte. De ne pas subir la vie mais d’agir dans celle-ci.

Je ne crois pas qu’une joueuse s’entraîne pour plus d’argent. L’argent n’est que la conséquence.

Elles seront un peu plus de deux cents cinquante joueuses à porter le maillot de la D1FArkema pour cette saison 2021-2022. Une moyenne de vingt deux joueuses pour douze clubs en compétition. Un peu plus pour le Paris Saint Germain, l’Olympique Lyonnais ; beaucoup moins pour Guingamp, Issy GPSO 92 ou Saint-Etienne.

Elles transpirent, suent, courent, sautent, depuis mi-juillet. Heureuses pour les plus jeunes d’être participantes à la préparation, adeptes du snapchat ou de l’instagram pour envoyer à sa famille la photo, l’émotion qui leur donnera le sentiment de fierté au quelle la jeune aspire, après avoir maintes fois entendues, dans les réunions familiales, « alors, toujours en Equipe de France des jeunes ? ».

Elles ont le sentiment d’être entrées dans le monde du football, encore plus depuis que les sections féminines sont collées aux clubs professionnels masculins renommés : Saint-Etienne, Guingamp, Dijon, Montpellier, Paris FC, Stade de Reims, Paris Saint Germain, Olympique Lyonnais. Quant aux autres, Soyaux, Issy GPSO 92, Fleury FC 91, membres d’un club moins identifié pour le grand public, elles connaissant la valeur de leur couleur, « well-know » dans le football féminin et se préparent pour s’imposer aux plus gros, aux plus forts.

Un challenge qui leur tient à cœur. Une gloire sportive et humaine à portée de jeu. La juste et vraie rémunération du sport. Celle du regard des Autres, embué par la fierté de connaître la joueuse, transformée en David, sortant le Goliath du match.

La joueuse est prête pour Vendredi, samedi, dimanche suivant le jour de son match. Les chevaux vont être lâchés, les premiers buts marqués, la défense intransigeante qui donne du corps et de l’âme à l’équipe, le coach sur le banc, être choisie, entrer, aider, soutenir, vaincre.

Il y aura six rencontres. Sur une première journée, il y aura six victoires. Le nul, c’est pour la fin de l’automne, l’hiver.

Les zones mixtes seront faites de rires d’un côté, de déceptions de l’autre.

Dans les deux équipes, il y aura de l’espoir.

Chez les filles, avant de toucher le fond de l’espoir, il faut aller loin et très profond dans la difficulté.

La descente, en fin de saison, n’est pas la fin d’une Histoire. Le club souffle même à l’échelon inférieur. En football féminin, les conséquences sont sportives, celles de l’orgueil. Sur le plan économique, l’adaptation est la règle.

C’est pour cette raison que la D1F Arkema est intéressante à suivre. Elle exprime l’essence du sport de haut niveau, se mettre au niveau, ne pas reculer, avancer, se ressourcer par les victoires, lutter après la défaite. Avec la difficulté de le faire sur une saison, en équipe, avec ses hauts et ses bas.

En bout de ligne, le maintien ; mieux, une place européenne ; plus mieux, un TITRE. Encore plus mieux ? Une sélection dans le groupe France pour jouer l’Euro 2022.

Plus, plus mieux ? Le podium ou le titre européen.

Qui connaissait Amandine Henry avant sa lucarne contre le Mexique en 2015 (Coupe du Monde) ? Qui connaissait Van de Sanden avant sa folie sur le côté droit des Pays-Bas à l’Euro 2017 ? Qui connaissait Ashley Lawrence avant son arrivée au Paris Saint Germain ? etc …

Si j’étais joueuse, en entrant dans les vestiaires vendredi, samedi ou dimanche, je n’aurais rien d’autre en tête.

Qui fait 2022, se donne de bonnes chances de faire 2023 (Coupe du Monde) et 2024 (JO à Paris).

William Commegrain lesfeminines.fr

Journée 1 :

  • Vendredi 27 août 2021 (1re journée)
    • Lyon-Reims
  • Samedi 28 août 2021 (1re journée)
    • Saint-Étienne-Bordeaux
    • Paris FC-Guingamp
    • Dijon-Montpellier
    • Soyaux-Issy
  • Dimanche 29 août 2021 (1re journée)
    • PSG-Fleury