Bordeaux a mis le temps mais Bordeaux a décidé. Après le départ inattendu de Pedro Martinez Losa comme sélectionneur de l’équipe nationale féminine d’Ecosse, l’arrivée confirmée du nouveau propriétaire des Girondins ; l’équipe 3e du championnat a choisi son technicien pour son équipe de l’élite.

Il s’agit de Patrice Lair (61 ans), BEPF, ex-entraîneur de l’OL (2010-2014), consultant pour Eurosport pendant un temps, redevenu coach du Paris Saint Germain féminin (2016-2018), et parti ponctuellement dans le milieu masculin avec les équipes de Niort (L2) et de Guingamp (L2).

Si dans le milieu masculin, il a rarement réalisé plus d’une année, parti ou démissionné sur des conflits, habituels dans cette profession mais peut-être trop présents dans le CV du breton ; pour ce qui est du domaine féminin, il a toujours tiré partie du maximum de l’équipe qui lui était  donnée de gérer. Une équipe lyonnaise qui a commencé sa domination européenne sous son coaching (deux titres européens en 2011 et 2012, finale en 2013) et confirmé sa domination nationale avec les titres de championnes de France (2011, 2012, 2013, 2014) et Coupes de France (2012, 2013, 2014) qui s’échappaient au palmarès des fenottes.

Deux saisons après, au PSG, il a confirmé ses succès européens avec une finale en 2017 face à l’OL, une finale de Coupe de France … face à l’OL et un titre en championnat contre …. l’OL. Une trajectoire récemment bâtie (2012) par son prédécesseur, Farid Benstiti et Pierre-Yves Bodineau, responsable des U19, doubles championnes de France, que le technicien a su imposer en équipe première, devenant par exemple, Grace Geyoro pour la plus renommée d’entre elles.

A l’inverse, il a sur son CV, la ligne rouge d’un « abandon de poste » pour les médias, un arrêt de travail pour le droit, lors d’une finale de Coupe de France 2018, pour divergence avec les dirigeants parisiens, remportée par son adjoint, Bernard Mendy. Ce caractère lui a certainement coûté le droit à avoir une sélection nationale.

Si vous discutez avec lui, son plus gros coup d’éclat est le recrutement externe de Kadidiatou Diani, venue du Paris FC pour une somme supérieure à 100.000 € et devenue une des attaquantes phares de la capitale et de l’équipe de France de Corinne Diacre. Il sait voir les joueuses, leurs potentiels et les amener au haut niveau.

Il connait bien la mentalité féminine de l’élite, a conforté son bagage avec d’autres expériences. Faire de lui le portrait du passé est une erreur ; comme beaucoup, son management a changé. Il a deux qualités principales : il identifie bien ses forces et, à contrario, les faiblesses de ses adversaires.

Son recrutement est une arme qui pourrait faire de Bordeaux, un candidat à la bagarre pour le titre comme pour la seconde place. Dans un environnement 2022 où L’OL est en phase de reconstruction, le PSG se découvre une nouvelle identité, Montpellier a changé de coach. La seule équipe stable du Top cinq est le Paris FC.

Bordeaux a montré qu’il avait des joueuses de qualité.

William Commegrain Lesfeminines.fr