Certains évoquent les chaussures, d’autres le stade, on pourrait terminer sur la performance des athlètes, un peu moins sur le dopage, dès lors que des contrôles sont constants et que la raison nous impose de ne pas penser à un système généralisé multinationalité. Ceci étant dit ou précisé, les records tombent, sans excès, sur le sprint à Tokyo.

Les JO se jouent tous les quatre ans, voire cinq pour ceux de Tokyo. A l’évidence, en si peu de temps, les performances se sont améliorées dans des sports où la performance se mesure à des centièmes ou dixièmes. Une larme de temps, et le record de l’olympiade précédente saute.

Thompson-Herah Elaine (JAM), reine des JO de Tokyo et de Rio

Au second jour de la semaine d’athlétisme, le 100M féminin a vu le doublé en Or olympique de la jamaïcaine Thompson-Herah Elaine (10’61), améliorée d’un centième (10’62). Un centième pour un exploit puisque ce record datait des JO de Séoul en 1988, soit ancien de sept olympiades précédentes ! L’américaine Florence Griffith Joyner avait fait une année 2008 extraordinaire, posant le record du monde encore plus bas (10’49) alors que le précédent était de (10’79, 1984).

Là, ce fut une explosion, encore plus conséquente avec le triplé jamaïcain et une surprenante médaille de bronze pour Jackson Shericka, venue dans l’année 2021, au 100M en individuel.

Pour autant, le 200 M n’a pas pu atteindre cette cible historique, établie lors de la même compétition par Florence Griffith Joyner (1988, 21’34). Thompson-Herah Elaine réalise le doublé avec Rio (2016) en (21’53) établissant le record national de la Jamaïque, une référence dès lors qu’on a connaissance du capital sprint de l’île des Caraïbes ! La performance de 1988 ne pouvant être touchée, ce 200MF a été excessivement rapide, Rio (2016) s’était gagné en 21’78 par la même athlète.

La piste, favorise les courses à impact

La qualité des matériaux utilisées pour les pistes d’athlétisme peuvent être des sources de la qualité des records.

Il suffit de noter les records olympiques et mondiaux sans cesse battues dans la journée du cyclisme sur piste en ce mardi olympique. Un total de sept dans la journée, sans compter ceux nationaux ! Effectivement, les matériaux ont un effet sur les records des athlètes. Est-ce là où il faut ranger l’envol de la vénézuélienne Rojas Yulimar (15,61) au triple saut. L’athlète, déjà championne du monde explose le record olympique (15,39) et celui du monde (15,50) dans un envol impressionnant, les yeux exorbités à l’atterrissage dans cet immense bac de sable, incrédule quant à la performance établie pour son dernier saut de la compétition.

Le triple saut demandant trois puissants impacts.

Une base de raisonnement si on associe les deux performances mondiales et olympiques du 400M haies, course à impacts constants.

La compétition masculine a explosé le record mondial et olympique, allant sous la barre infranchissable des 46′, avec le norvégien Warholm Karsten (45’94) battant son précédent record mondial (46’70, 2021) quasiment d’une seconde ! Une course où les deux premiers sont descendus sous le précédent record du monde (Benjamin Rai, 46’17), et que le troisième butait dessus pour deux centièmes (46’72, Dos Santos). Incroyable et une nouvelle fois incroyable alors que le record olympique datait de 1992 (46’78).

L’épreuve du 400MF a connu la même trajectoire. Les deux premières, américaines, ont battu le précédent record mondial (51,46, 2021) et olympique (2008, 51’58). Mc Laughlin Sydney prenant l’Or (51’46) et établissant les deux nouveaux records (monde et olympique).

Les chaussures de l’exploit

Tout a démarré avec le 100 mètres masculin. La victoire inattendue de l’italien Jacobs Lamont (9.80) a surpris tout le monde. Le Monde écrit un article complet à ce sujet, notant que « Les deux Américaines du 400 mètres haies, par exemple, étaient bien chaussées du dernier modèle de Nike, comme les Jamaïcaines aux 100 et 200 mètres ou l’Italien Jacobs, et même la triple sauteuse Yulimar Rojas, qui a effacé à Tokyo le record du monde (15,67 mètres). »

Une chaussure qui fonctionnent avec une technologie de coussin de mousse, intercalé entre la semelle et la plaque de carbone, détaille Pierre-Jean Vazel. L’épaisseur de la semelle est très haute, on gagne presque deux centimètres de longueur de jambes. Cela fait basculer vers l’avant du pied. Les genoux montent plus facilement. ». Toujours dans le même article, le journaliste rappelle l’interview en 2020 de Wolfgang Potthast, membre du laboratoire de biomécanique de l’Université allemande du sport à Cologne, décrivant ainsi les apports de ces chaussures : « Légèreté, amorti, stockage et renvoi de l’énergie, rigidité en flexion. »

Bien que l’on ne puisse pas attribuer une performance uniquement au fait qu’un ou une athlète porte des chaussures de nouvelle génération, une chose est certaine : celles-ci envahissent le sprint après s’être imposées en endurance.

William Commegrain Lesfeminines.fr