Pour la seconde fois de l’histoire de la D1FArkema, le PSG est devant l’OL.

Dimanche 30 mai, on y est. Sans présager de la dernière journée, l’ensemble des médias ont titré cette rencontre décalée de la 16e journée, comme « la finale du championnat de France ». Un point sépare le Paris Saint Germain, leader de l’Olympique Lyonnais, son dauphin. Une position plus qu’inhabituelle puisque, de mémoire, l’unique fois où le club de la capitale est passé devant l’Ol et en tête du championnat remonte à la saison 2017. Les parisiennes étaient passé devant l’Ol avec une victoire au Camp des Loges (1-0) sur un magnifique but de Delie.

Au retour de la trêve de Noël, le règlement était passé par là, et elles avaient pris quatre points en moins pour une faute sur la feuille de match de la première journée face à Albi. Une erreur de manipulation alors que venait de se lancer les feuilles de match numériques par la FFF. Trois points pour un match gagné qui s’était transformé en match perdu et un point de pénalité. Le tout avait donné au PSG un moral en berne. Elles avaient fini la saison troisième et laissé, pour la première fois depuis 2012, la seconde place européenne à Montpellier.

Sinon dans l’histoire de ce championnat de football féminin, l’Olympique Lyonnais aligne quatorze titres de suite.

A deux doigts de le réaliser déjà en 2020.

Sans contestation serait une erreur si on se souvient de celui de la saison dernière. Un championnat stoppé à la 16e journée, juste avant la rencontre avec le PSG prévue, le week-end même, un 14 mars. Dont le résultat aurait pu donner la tête de la D1F Arkema aux troupes d’Olivier Echouafni puisque les différences entre équipe à égalité de points ne se font pas au goal average total mais à la différence de but particulière.

Les parisiennes n’avaient perdu que sur le score de (1-0) au Groupama Stadium. Une victoire (1-0) au Camp des Loges ou au Parc aurait remis les équipes à égalité. Deux buts parisiens et elles prenaient la première place. Au retour de la saison actuelle, Olivier Echouafni n’avait pas caché qu’il avait eu cet arrêt en travers de la gorge. Non pas pour une intention malhonnête, mais tout simplement pour ne pas avoir pu jouer sa chance légitimement. Chance au quelle il croyait.

En 2021, le PSG a un bilan comptable et un contenu très positif face à l’OL

Pour cette saison la situation s’est retournée puisque le retour se jouera avec le PSG fort d’une victoire (1-0) acquise au Parc sur un but de Marie-Antoinette Katoto (11′) dont elle peut s’octroyer la totale paternité, dribblant en profondeur Sarah Bouhaddi pour finir par glisser un tir en coin qui trompera Kadeisha Buchanan, plantée sur son retour.

Le contenu avait été dominateur des parisiennes en ce mois de Novembre 2020. Une rareté telle qu’elle était à souligner. Une rareté devenue une réalité avec les deux matches de Coupe d’Europe qui avaient opposé les deux équipes françaises en mars et avril 2021. Un quart où Paris avait tellement dominé que la victoire lyonnaise avait été un hold-up flagrant (0-1, Renard sur pénalty à la 86′). Une situation rectifiée par le PSG sur un but égalisateur de Grace Geyoro (1-1, 25′), sélectionné par l’UEFA parmi les cinq plus beaux buts de la saison européenne. Et une élimination lyonnaise validée par Wendie Renard, sur un csc (61′) ravageur.

Pourtant la jeune américaine Macario avait ouvert la marque dès la 4′, rendant quasiment la tâche impossible aux parisiennes. Sur les deux rencontres, le score cumulé était à leur avantage (2-0).

En revenant au score, et en marquant deux buts, les parisiennes avaient réalisé l’impossible. En coupe d’Europe, seul le Turbine Potsdam avait réussi cet exploit identique. C’était en 2013. Depuis personne n’avait marqué deux buts à Lyon dans la capitale du Rhône en les éliminant. Une réalité qui s’ajoutait aux sept coupes d’Europe gagnées et qui donnait de la qualité à l’exploit parisien.

Mentalement, avec cette « remontada », les parisiennes avaient passé un cap.

Les lyonnaises ne leur reconnaissent pas cela. 

Wendie Renard s’explique devant la presse à la veille de cette rencontre. Pour elle, il faut y voir la quarantaine due au Covid qui avait bloqué les joueuses chez elle pendant une dizaine de jours. « Lors du dernier match, ça a été compliqué dans la préparation car on a été obligé de respecter la période de quarantaine. » Quatorze joueuses et une personne du staff avaient été testées positives repoussant le 1/4 retour au 18 avril 2021.

Je ne la rejoins pas dans cette analyse. Je pense que ce décalage avait été une chance supplémentaire pour l’OL de passer ce tour européen mais elles n’ont rien pu faire face au Paris Saint Germain qui marchait sur l’eau pendant cette période alors que l’OL surprenait tout le monde avec des statistiques de second. 70 buts de marqués quand le PSG pointe premier avec 80 unités. Six buts encaissés quand les parisiennes n’en ont pris que quatre.

Cette saison aura donné un contenu très difficile du côté lyonnais ; un jeu chatoyant pour les parisiennes.

Sonia Bompastor, arrivée depuis peu, modère ce langage.

« C’est une très bonne équipe collectivement et elle possède des individualités performantes. Elles méritent d’être à la place où elles sont. » L’ex-internationale française, porteuse des valeurs initiales de l’OL, replace l’église au milieu du village. Rappelant que l’OL « a des atouts à faire valoir ». Rugissant à l’ancienne « La fin de règne de l’OL n’est pas encore pour maintenant ! » titre l’Equipe qui a reçu sa position.

Logique. Sauf qu’on est incapable d’affirmer que l’Ol 2021 peut s’imposer face au Paris Saint Germain 2021.

Les indicateurs sont nettement pour le PSG

On pourrait même penser le contraire. Grace Geyoro, jeune joueuse du PSG mais avec une forte expérience a ce mot simple qui posait beaucoup de problèmes aux adversaires de l’OL : « Maintenant on sait qu’on peut les gagner. »

A partir du moment où tu ne regardes plus l’OL en levant la tête mais avec le même regard. A partir du moment où les jeunes joueuses du PSG ont pu s’affronter et se côtoyer dans les matches de l’Equipe de France pour mieux se mesurer ; que tu t’es aperçue que tu apportes autant voire plus, alors ce que tu sais n’est pas intellectuel. Il est ancré en toi. C’est une vérité.

Une vérité partagée puisque les pairs des joueuses ont élu trois parisiennes aux trois Awards de la D1F : Kadidiatou Diani comme meilleure joueuse ; Sandy Baltimore comme meilleure espoir ; Christiane Endler comme meilleure gardienne. Que les techniciens de l’UEFA n’ont mis aucune joueuse de l’OL dans 23 de la saison européenne. Là encore une première, pour nommer quatre parisiennes : Endler, Paredes, Lawrence, Geyoro.

Tu peux penser que le PSG est devant l’OL.

Il reste à mesurer l’apport de Sonia Bompastor dans la remise en question lyonnaise. Est-ce possible, est-ce suffisant ? Face au trois années de travail titanesque d’Olivier Echouafni et son staff, qui résume parfaitement ce match : « Aller chercher ce titre ! »

C’est la seule vérité qui s’imposera.

William Commegrain Lesfeminines.fr

  • CFP Olivier Echouafni. Katoto serait incertaine, Luana est blessée et Formiga, seconde milieu défensif est incertaine.
  • Les rumeurs affirment que Endler et Bruun sont lyonnaises pour 2022.
  • Côté OL, Kumagai est partante pour le Bayern. Bouhaddi, Le Sommer et Marozsan vont jouer six mois aux USA pour l’OL Reign.
  • Bompastor est arrivé après que l’OL et Vasseur se soit séparé à cinq journées de la fin. Elle a signé un contrat jusqu’en 2024.
  • Olivier Echouafni, après trois saisons au PSG, n’a pas encore discuté de renouvellement.