La finale de la Challenge Cup 2021 s’est jouée Samedi, à 11h00 dans la matinée (heure USA).

Portland, à domicile, recevait NJ/NY Gotham

La rencontre opposait le vainqueur de la Conférence Ouest à celui de l’Est. Portland avait pris la tête de son groupe de cinq, fort d’un bilan de trois victoires pour un nul. L’Ol Reign de Farid Benstiti finissait bien et terminait à la seconde place (2 victoires, 1 nul, 1 défaite).

Pour l’Est des USA, on trouvait le nouveau nom des joueuses de New York, NJ/NY Gotham qui venait juste d’intégrer Allie Long, sur le banc, dans un deal convenu avec l’OL Reign.

Portland devant, mais pas assez, l’emporte finalement aux tirs au but.

Le club de Portland où évolue la star canadienne Christine Sinclair et l’ex-parisienne Lindsey Horan a remporté la rencontre après avoir dominé le match très tôt en score (1-0, 8′) et contenu ; mais pas assez pour se mettre à l’abri. Carly Lloyd égalisant à la 61′ (1-1) d’une tête puissante.

Comme pour la plupart des Coupes jouées en football féminin -l’exception de la finale de la Women’s Champions League de l’UEFA-, les tirs au but arrivent juste après les 90′ attribués au jeu. Le score ne bougeant pas, les deux équipes ont joué cette série de cinq avec un seul échec. Le premier venant de Portland pour être suivi, dans la foulée par une transversale de NJ/NY Gotham.

World Class Players, essentiels à la victoire.

Une évidence qui en chasse une autre. Les footeux comme footix ont été élevés à l’esprit des remontadas de l’impossible. Le plus faible l’emportant sur le plus fort. Les amateurs éliminant les professionnelles. Les sans-grade l’emportant sur les nantis du football.

En football féminin, il faut oublier. Si tu veux jouer, il te faut des bonnes joueuses. Si tu veux gagner, il te faut des world Class Players.

Si on doit analyser le match des deux équipes, excellement diffusé sur Twitch, on s’aperçoit de la réalité américaine. Les joueuses « world class players » ont explosé devant l’écran.

  • Christine Sinclair, recordwomen mondial actuel, des buts en sélection a marqué dès la 8′ sur sa première occasion. Elle en aura peu et touchera le poteau sur la seconde. Son tir au but fera mouche sans souci.
  • Pour Portland, Lindsey Horan n’a plus rien à voir avec la jeune joueuse qui jouait au Paris Saint Germain. La championne du monde est une numéro huit-dix avec un physique de déménageuse qui impacte son adversaire avec force et détermination. Elle est essentielle au jeu de son équipe.
  • Du côté de NJ/NY Gotham, dominé dans cette rencontre, Allie Long, déjà trentenaire a manqué de souffle pour impacter plus le jeu de cette équipe qu’elle découvrait. Son manque de matches s’est ressenti. Elle n’a pas failli lors de son tir au but.
  • La World Class Player Carly Lloyd, double meilleure joueuse FIFA en 2015 et 2016, championne du monde 2019 à l’orée de ses 38 ans. Proche de la quarantaine, a égalisé avec une tête puissante, au combat d’un adversaire. Elle a été le danger permanent de son équipe. Ne parlons pas de son tir au but. Sans souci.

« World Class Player », voilà un bagage technique, mental, physique qui démontre sa différence avec de jeunes joueuses prometteuses. Sophia Smith et Simone Charley, les deux attaquantes du vainqueur du jour, Portland, le savent maintenant.

A noter d’ailleurs que le coach de Portland, Mark Parsons n’a pas hésité à la sortir dès lors que manifestement, Sophia Smith pourrait avoir dix occasions qu’elle n’arriverait pas à la mettre une fois au fond. Une décision devenue rare maintenant où les coaches laissent les joueuses en difficulté avec leurs problèmes à gérer.

World Class Player, exact mais plutôt américaines.

Nahomi Kawasumi, 35 ans, vainqueur de la Coupe du Monde 2011 et finaliste aux JO de Londres en 2012 donc japonaise, est venu au ballon en le tournant pour le présenter sur sa meilleure face. Sixième tireuse. Un mauvais signe que de ressentir qu’une face du ballon, pourtant rond, avait une finalité quant à la réussite de son tir.

Cela n’a pas raté, l’émotion lui a fait tirer trop clairement, la gardienne avait les yeux sur le ballon. Partie du bon côté, elle a eu le temps de chercher à stopper la balle avec la main opposée. Arrêt. Titre pour Portland avec la réussite suivante.

Quels enseignements ? On comprend l’OL Reign

Première moralité : quand le tireur cherche la meilleure face du ballon, c’est une chance de plus pour la gardienne et un risque de plus pour la tireuse. La commentatrice américaine l’a assez bien dit. Les pénaltys … ton regard transforme les gardiennes. Tout d’un coup, elles peuvent devenir immenses.

Seconde moralité : Le soccer américain se joue et sa gagne avec des world class players. A défaut, tu finis dernier comme Kansas City, tout juste arrivé dans la franchise. Tout cela explique la montée de Sarah Bouhaddi, Dzsenifer Marozsan et Eugénie Le Sommer aux USA pour la période à venir (Juin -décembre 2021). L’OL Reign a besoin de joueuses, et les world Class Players sont toutes sous contrat. Dont à Lyon.

Lyon, maison-mère de l’OL Reign. Cela aide. Pas de transferts. Pas de nouvelles charges. Un atout à retenir pour l’OL Reign. A faire valider néanmoins par Farid Benstiti.

William Commegrain Lesfeminines.fr