Le Paris Saint Germain maintient son avance face à l’Olympique Lyonnais comme elles peuvent. Des pieds et des mains s’il le fallait.

Le leader du championnat n’est pas tonitruant mais il est leader et cela reste mathématiquement le principal.

Un Paris Saint Germain qui vit une fin de saison tourmentée !

Au loin, les orages s’annoncent. Vont-elles craquer ? Nul ne le sait mais la sortie de Marie-Antoinette Katoto pour blessure musculaire, entrée à la 75′, buteuse au physique à la 79′, sortie à la 82′ restera dans les annales de la performance parisienne si elles tiennent jusqu’au bout !

Cela craque à gauche ; avant c’était à droite avec Kadidiatou Diani, amenée à regarder ses coéquipières de son canapé depuis le retour gagnant face à l’Olympique Lyonnais, un certain 21 mars. On entame sa troisième semaine de convalescence. Une absence qui a certainement coûté une qualification européenne face au Fc Barcelona, l’un des objectifs parisiens totalement légitime au vue de ses prestations.

Déjà avec une jambe en moins, le PSG semblait claudiquer. Alors si MAK est indisponible, on va où ?

Marie-Antoinette Katoto, co-meilleure buteuse avec Khadija Shaw (21 buts) … , la voir contrainte de rester sur le banc lors du match retour face à l’OL, pour le titre du championnat, prévu – que personne ne dise coup de chance- le 30 mai, heureusement dans trois semaines pleines !

Deux world Class Players en moins, NJ/NY Gotham Fc nous l’a montré hier. C’est mission impossible pour passer.

Il faut que les Nadim, Bachmann, Brunn, Huitema fassent beaucoup plus.

Il va falloir que le banc s’invente une histoire. D’un autre ton que celui vu face au Havre.

Bloquée à (1-0) depuis la huitième, sous le coup et le risque d’un retour du HAC, équipe classée dernière du championnat avec 1 victoire et 2 nuls, le reste étant soldé par des défaites ; le Paris Saint Germain a besoin de voir des joueuses exploser !

On le voit, Sandy Baltimore au jeu lunaire est en phase de redescente sur la terre. Son impact à gauche est moins déterminant. Inutile de lui en demander plus à son âge et avec ce tempérament. Ce serait aller à la rupture !

Mais pour les autres, on se doit de leur dire qu’elles ne doivent pas faire moins. Qu’elles ne peuvent pas faire moins. Et qu’il est urgent qu’elles fassent plus ! Beaucoup plus.

Il est anormal que la meilleure occasion de la seconde mi-temps vienne de Perle Morroni avec un tir qui fracasse la transversale, sortie par chance par la gardienne remplaçante havraise.

On aime bien Marie-Antoinette Katoto mais lui donner le rôle de Superwomen, si puissante qu’à elle seule, elle renverse les montagnes c’est surtout constater que les autres ne font pas assez le job pour gagner.

Si le Paris Saint  Germain perd le titre, il ne faudra pas chercher plus loin les raisons et les causes.

Dans ce cas, le banc, présent en tant que banc ; n’aura pas réussi à passer le cap et à l’être en tant que titulaire.

Les autres équipes

Le Havre aura joué un rôle sérieux qui, dans un univers masculin, aurait donné la surprise d’un nul ou d’une victoire à l’arraché. Là, dans le monde féminin, il est très difficile d’avoir dans son équipe DES joueuses de contre quand on est parmi les six dernières équipes du championnat. Le réservoir n’est pas assez conséquent, on ne peut que se reposer sur une volonté défensive hors pair et espérer Dieu ou tout autre divinité qu’il vous plairait de susciter.

GPSO Issy FF a joué son rôle de onzième du championnat et premier relégable. Elles se sont battues pour exister et s’opposer et reçoivent un (0-4) lyonnais fait de forces lyonnaises et d’erreurs de leurs joueuses. Un classique quand une équipe de bas de tableau rencontre les trois premiers du championnat.

Bordeaux a imposé à tout le monde sa 3e place européenne. Y compris à Montpellier. Assurant à l’extérieur le (0-1) qui montre la supériorité. Peu importe que le contenu montpelliérain ait pu donner le contraire. Au niveau où les deux équipes s’opposent, seul le résultat est une vérité. Incroyable ce qu’aura réussi Bordeaux en football féminin. Le club est en difficulté, à l’évidence, placez Ulrich Ramé au bon endroit.

Le Paris FC est l’exemple type de la démonstration que ceux qui écrivent sur le football sont limités par leur intuition. Je les voyais au fond du trou après avoir vu des matches à des périodes toutes différentes des autres. Aujourd’hui, elles sont là où leur objectif leur imposait d’être. Quatrième. Avec Bordeaux, elles sont deux équipes sur une dynamique positive.

Maintenant est-ce de l’incompétence de ma part ? Je ne le pense pas. Il faut juste retenir qu’il suffit d’une bonne période pour se relancer en football féminin. Peu de matches et une série de cinq vous envoie en haut du tableau aussi facilement qu’une fusée d’Elon Musk.

D’ailleurs, son voisin de quelques kilomètres, Fleury suit exactement la courbe inverse, donnant du crédit à cette réalité. 4e au premier tiers du championnat ; les voilà neuvième, battues sur le fil par Soyaux à la 90′ (1-0).

Soyaux a tout vécu mais sera quasiment là la saison prochaine. Pour un but à la 90′.

Ces filles pourraient vous écrire un livre sur ce qu’est la course au maintien. Depuis neuf saisons qu’elles sont revenues en D1F, à chaque fois elle se sortent d’une situation qui, en début de saison, les emmenait dans le gouffre de la D2F. Peut-être que la direction devrait juste éviter de se donner pour objectif une place européenne ? Il suffit de s’intéresser précisément au football féminin pour en connaître les ingrédients. Soyaux ne les a pas et aura du mal à les avoir dans la configuration actuelle et dans celle de son évolution professionnelle. C’est déjà une superbe performance que de réussir ce challenge perpétuel du maintien.

Dijon, Reims et Guingamp réussissent une saison structurée et structurante. Jamais en haut, jamais trop bas et surtout avec la capacité d’en ressortir. D’où vient cette dernière d’ailleurs ? La cohésion et la force de certaines joueuses de marquer leurs différences. Une forme de talent. Une saison doit faire ressortir du talent sinon, les équipes ne tiennent pas sur la durée d’un championnat.

L’Olympique Lyonnais gagne facilement mais sans surprise (0-4). Sa performance n’est pas interrogative, voilà un des avantages. Les cinq buts de l’internationale américaine sont un plus à encadrer face aux deux dernières équipes du championnat. Ils sont là mais uniquement là.

La seule question qui se pose concerne le Paris Saint Germain. Dans quel état les joueuses parisiennes se présenteront pour le match du 30 mai ? Avec un banc fait de titulaires potentielles ou avec un banc fait de remplaçantes ?

William Commegrain Lesfeminines.fr