La Women’s Champions League a atteint sa maturité. Vingtième édition, l’âge des décisions. Il fût un temps récent où on se surprenait à se dire que les féminines avaient leur Ligue Des Champions.

Avant, on apprenait la géographie et la geopolitique avec la WCL

On apprenait la géographie avec des clubs comme Tyresö, commune du Comté de Stockholm, la capitale suédoise, de 50.000 habitants. Ce qu’on appelle communément une banlieue en France.

Finaliste en 2014 de la compétition et « dernier village » du football féminin arrivé à ce dernier stade de la compétition. Avant la Suède, nous avait déjà offert Umea (vainqueur 2003 et 2004, finaliste 2007 et 2008) à 600 kilomètres de Stockholm en plein Nord de la Suède et, gentiment, pour nous, français, limités en géographie, Djurgårdens (banlieue de Stockholm) en 2005. 

Que dire du finaliste danois Fortuna Hjorring de 2003 comme du club russe de Zvezda 2005 de 2010 ?

Merci l’internet ! Sinon, voyez l’angoisse du journaliste à situer le finaliste sur un globe mondial …

On apprenait aussi la géopolitique avec le club allemand Turbine Potsdam. Vainqueur en 2005 et 2010, finaliste en 2011, pour une revanche perdue face à l’OL ; on retrouvait les prismes historiques de l’Allemagne de l’Est face à l’Ouest.

Le Turbine Potsdam, à quelques enjambées de Berlin, siège du contre-espionnage soviétique nous dit wikipédia quand la ville reçue la Conférence historique de Potsdam qui partagea l’Allemagne entre les Alliés. Une RDA (République Démocratique Allemande), ayant développé une politique sportive de l’excellence, à la manière soviétique de Brejnev, reprise par la Chine lors de l’obtention des JO de 2008 au début du millénaire. Passant en huit ans de 58 médailles (3e) au record de 100 médailles Olympiques (1er).

Le sport féminin n’est pas rien dans ces anciennes démocraties. Duisbourg (RFA), gagnait la WCL 2009. Francfort trompait son monde en étant un club autonome exclusivement féminin (vainqueur 2002, 2006, 2008)

Seul Arsenal, vainqueur en 2007, permettait de souffler.

Hier, la WCL a suivi la notoriété des clubs masculins. « Easy » pour les journalistes et le public.

L’Olympique Lyonnais (finaliste 2010 et 2013), vainqueurs (2011, 2012, 2016 à 2020) du côté français ; le Vfl Wolfsburg, club de la bundesliga masculine allemande, vainqueur en 2013 et 2014, finaliste en 2016 et 2018 mettaient une touche masculine forte dans cette compétition féminine. Une période qui pourrait avoir un terme prochain.

Aujourd’hui, ce sont les meilleurs clubs européens masculins qui s’opposent !

Paris Saint Germain, Fc Barcelone, Bayern de Munich, Chelsea FC pour les 1/2 finalistes. Est-il besoin de rappeler leur historique dans l’univers du football masculin professionnel …

D’où, plus qu’un regain d’intérêt des médias et surtout des joueuses pour le gain du titre. Des joueuses qui auparavant regardaient peu du football féminin, ne s’occupant que de leur prestation et commençant maintenant à s’intéresser à la prestation des autres dans les matches où elles ne sont pas directement concernées.

Les joueuses du Bayern, leader en Allemagne mais sans grande histoire en Coupe d’Europe, ne disent pas autre chose : « Pour moi personnellement, l’importance est très grande. La Ligue des Champions est une compétition très spéciale et nous sommes très fières, que nous -l’équipe-, avons atteint la demi-finale. Je me réjouis de pouvoir jouer les deux matches contre un adversaire extra. Surtout -dans l’offensive- Chelsea a beaucoup de vitesse et de technique et au cours de la saison, elles se sont trouvées comme équipe. Nous aussi, nous sommes une bonne équipe. En tout cas, cela sera des matches très captivants. Les mots traduits par Gerd Weidemann, sont ceux de la capitaine Lina Magull.

Le coach, Jens Scheuer, livre sa vision : « Définitivement un match attractif pour lequel l’équipe a  travaillé dur et quelle a mérité. Pour moi personnellement les deux compétitions, la  Bundesliga aussi bien que la Ligue des Champions sont d’une importance similaire. Chelsea a vraiment une super qualité, pour cela nous voulons minimiser le risque, sans pour autant reléguer nos forces au second plan. Naturellement nous voulons ici -sur notre propre terrain- réaliser un très bon match à domicile, pour mettre la base qui construira une possible qualification pour la finale. »

Les joueuses se mettent en parenthèse pour ce match.

Le Bayern a gagné difficilement contre le Turbine Potsdam mercredi dernier. Turbine (2-3) Bayern. Bien sûr, l’entraîneur a ménagé nombres de joueuses qui n’ont pas joué un match complet comme : BÛhl, Dallmann, Asseyi, Beerenstteyn.

Chacune des quatre teams a sa chance pour obtenir ce titre et ouvrir son histoire avec un premier titre européen.

William Commegrain et Gerd Weidemann pour Lesféminines.fr

  • Paris Saint Germain – Fc Barcelone. Dimanche 25 avril 2021 – 15h00 –
  • Bayern de Munich – Chelsea FC. Dimanche 25 avril 2021 – 17h00.