La star du Mondial 2019 est née civilement le 5 juillet 1985 à Redding (Californie). Sa naissance médiatique a explosé au Mondial 2019. Telle une César au féminin, elle a encensé d’un geste auguste, la notion de but que le football masculin salue autrement.

La célébration de Megan Rapinoe avec Alex Morgan. Crédit FIFA.

Une femme ambitieuse

Rien pour cette femme n’est innocent quand il s’agit d’une posture professionnelle. Tout est réfléchi, installé dans une stratégie de conquête puis d’image qu’elle conduit avec détermination, performance et distinction. Ne voyez rien de critique dans cette description, c’est son droit le plus profond et sa liberté. Diplômée en sociologie et sciences politiques de l’Université d’Oregon, elle applique à la perception ce qu’elle a appris et compris.

Exister en dehors du football 

Beaucoup se serait contenté des deux plus grandes reconnaissances individuelles existant dans le football. Un titre de meilleure joueuse mondial délivré par la FIFA en 2019n et dans la continuité, celui du Ballon d’Or de France Football. Deux lignes qui la placent définitivement dans l’Histoire de ce sport. Définitivement collés à sa carte de visite. Un bonheur inattendu à 34 ans quand la plupart éteignent leurs lumières et partent à la retraite.

Aller au litige devant les tribunaux est toujours un signe de professionnalisme. 

La joueuse de l’Ol Reign s’est placée sur trois terrains distincts. Le premier est celui du conflit se transformant en litige face à sa fédération dont elle porte haut les couleurs dans les compétitions internationales. Une demande de 50 millions de $ pour différence de traitement entre les américaines et l’équipe nationale masculine. Avec cette action, elle représente l’équipe nationale féminine ; chacune se voyant rétrocéder par part l’indemnité à recevoir. Un petit cadeau de 2 millions de $ en moyenne pour chacune. Cela entretient l’amitié, montre l’utilité et se termine par  de la reconnaissance légitime.

Elle prend ses choix en main.

L’égérie LGTB et beaucoup +

Je ne sais plus où je l’avais lu mais elle a précisé dans un journal américain que ses études l’avaient transformé à être elle-même. Sans concession sociale particulière. L’OL en avait eu un avant-goût en 2014 lorsqu’elle était repartie en milieu de contrat du club de Jean-Michel Aulas. Elle s’ennuyait de son amie et visiblement posait un problème sportif à Patrice Lair, le coach de l’époque.

En 2016, elle a été la première à s’agenouiller lors de l’hymne national américain pour marquer sa désapprobation face à la situation des noirs américains sur la terre de l’Oncle Sam.

En 2020, elle fait un appel du pied à Joe Biden, lui disant qu’elle était disponible pour un poste de vice-présidente. Sur le ton de l’humour pour faire passer la pilule mais demande dite pour qu’elle soit entendue. Avec le sourire diplomatique qui sied à une telle démarche. Esprit d’entreprendre qui ne peut qu’être compris par l’univers américain même s’il n’est pas entendu.

En 2021, la voilà qui témoigne mercredi dernier devant le Congrès américain sur les inégalités salariales entre hommes et femmes, appelant à agir sans « attendre » pour combler les différences encore criantes à tous les niveaux de revenus. Un combat soutenu par le président Joe Biden, qui devait la recevoir avec d’autres footballeuses dans l’après-midi pour marquer le « jour de l’égalité salariale ».

Business Re-inc

Dans la lignée du Mondial 2019, elle créée une marque éthique Re-inc dont la vocation est s’identifier auprès des autres avec quelques produits à forte identité. Se faire reconnaître, et pas spécialement par une communauté mais plus par une démarche. Un (+) qui prépare et entraîne la jeune femme à exister financièrement après le football. Un football qui a dû lui donner une très beau chèque lyonnais pour rester à l’OL Reign, apportant au club américain de Jean-Michel Aulas, la puissance médiatique qu’il cherche dans ses relations d’affaires. Parions qu’avec une bourse américaine qui a quasiment doublé, la star américaine a une assise financière sécurisante.

Aujourd’hui elle travaille les couleurs : Purple pour elle. Blanc et noir pour ses produits.

Existe toujours dans le football 

Difficile de savoir ce qu’elle sera dans dix ans. Business ? Politique ?

En attendant, meilleure buteuse de la sélection américaine en 2021 (5 buts) ; elle continue à placer ses intelligences et sa roublardise sur le terrain du sport. Avec Alex Morgan, elles nous montrent ce que sont les Diamants aux USA.

Elle n’a pas spécialement aimé la France lors de son passage court dans le Rhône. Ce qui est certain c’est que la France les ont fait Reine(s) lors de la Coupe du Monde 2019 organisée dans l’hexagone. Le football a montré toute sa puissance ; les propulsant à l’image d’un Elon Musk, au plus haut de ce qui se faisait en football féminin.

En France, on mesurerait l’ombre qu’elle fait. Aux USA, on y verra l’intérêt de l’utiliser ou pas. C’est plus direct.

La fille aux cheveux Purple sait travailler son image.

En attendant, elle sera sur le terrain le 10 avril. Elle, comme Alex Morgan, on ne les reverra pas avant longtemps.

Visiblement, elle n’a pas aimé son séjour en France, partant de l’Ol au bout de six mois de contrat. Si la jeune femme sait compter, elle verra que la balance est plutôt positive. Le mondial 2019 l’a consacré Star ou Tzar.

Seront-elles reconnaissantes en brillant au stade Océane ? On veut voir des diamants dans ce sport.

William Commegrain Lesfeminines.fr