Mon premier titre était « La ch**** lyonnaise !». Je l’ai trouvé provocateur dans la période actuelle, bien que l’Equipe l’ait souvent utilisé pour Didier Deschamps, signifiant la « chance » d’un sportif.

Dans un sport féminin, avec le vocabulaire populaire qui lui donne un autre sens, cela peut porter à confusion. Mais si juste dans le domaine sportif, quand se marque le dépit de la victoire adversaire sur un coup du sort, que je ne m’en suis séparé qu’à l’écoute du conflit entre l’âge et la vérité. Cette dernière ayant plusieurs réalités, j’ai laissé le temps me faire une autre proposition plutôt que de laisser l’émotion d’une écriture tardive à 22h30.

Pourtant la réalité est bien là.

Dominées, les lyonnaises repartent vainqueur pour la première fois depuis 2012 du Parc des Princes, sur un (0-1,86’ pénalty) prometteur d’une qualification sur le plan statistique.

Un fait de jeu qui ne mérite pas un titre provocateur, sauf que ce pénalty est consécutif à une main parisienne sur un dégagement parisien. Là, c’est quasiment « unbelievable ! ».

Une balle dans la surface, à quatre minutes de la performance parisienne (0-0) face à l’OL. Jonglée par Eugènie Le Sommer devant Irène Parèdes et Formiga. Un jongle dans la surface, cela excite toujours le défenseur. Pourtant les chances de le voir au fond des filets est proche des statistiques du Covid sur une population. 0,004%, c’est peu comme risque. Mais c’est comme cela, cela fait monter la pression sur la défense.

D’autant qu’Irène Parédes, capitaine du PSG, est en pleine ébullition. Elle porte le mental de son équipe avec son brassard au bras droit. Défenseure centrale : si but il y a, la responsabilité n’est pas loin.

Elle vient de sauver un tir de Saki Kumagai, cinq minutes auparavant, en se prenant une fusée pleine tête. Puis, dans la continuité de l’action, sans avoir moufté sur ce direct du jeu, elle plonge, tête la première, pour sortir de cette surface, une balle centrée ras de terre par Sakina Karchaoui.

Elle est chaude bouillante. Depuis que l’OL est monté d’un cran, l’internationale espagnole est au combat.

Alors, à la 86’, il ne faut pas lui demander du calme et de la sérénité. Quand elle voit cette balle jonglée à portée de son pied, elle envoie un exocet pour la catapulter hors de la surface.

Formiga est là (43 ans, 7 Coupes du monde sur 8, 6 Jeux olympiques sur 6). La quadragénaire du football féminin mondial n’a plus ses réflexes de 20 ans. Sa partie le montrera. Elle n’a pas le temps d’écarter sa main.

A deux mètres de l’arbitre suisse, la sanction est immédiate. Pénalty.

Superbement transformé par Wendie Renard qui vient tranquillement au point du pénalty. (0-1, 86’). Seulement deux actions olympiennes devant Endler. Un auto-pénalty donné par l’adversaire. Victoire au bout à l’extérieur. Qualification pas loin de la poche.

Si ce n’est pas de la « ch**** ! », qu’est-ce que c’est !

L’incongru s’est vécu au Parc à 18h00

L’Olympique Lyonnais, 14 titres nationaux, série en cours, 7 Coupes d’Europe dont cinq consécutives, nouvelle série en cours, s’est fait « balader » dans ce premier acte d’une compétition qui se joue en deux rencontres.

Un fac-similé de la rencontre de championnat qui avait donné la position de leader au Paris Saint Germain en novembre dernier (1-0, 9e journée).

Dans toutes les oppositions précédentes, depuis 2012, on comptait sur les doigts de la main les présences parisiennes dans le camp lyonnais à chaque rencontre. Là, c’est la seconde fois consécutive que l’on voit l’Ol courber l’échine devant le PSG.

Une domination si forte en première mi-temps qu’elle laisse toutes ses chances aux parisiennes pour un retour gagnant mais, en même temps, si infructueuse au score qu’elle donne aux lyonnaises l’avantage et la quasi-certitude de la qualification avec ce pénalty obtenu et validé par Wendie Renard.

L’Ol dominé, une tactique ?

Les 45’ premières minutes ont été tellement parisiennes que la question peut se poser. Jano Resseguié et Sarah M’Barek aux commentaires, le proposait à la reprise du deuxième acte. Tellement le jeu avait marqué cette différence.

L’Ol se faisait chiper la balle dès la construction. Saki Kumagai se transformait en vétéran du football avec un temps de réaction si long que Grace Geyoro ou Marie-Antoinette Katoto s’amusaient à piquer ce ballon pour lancer un contre qui faisait reculer la défense lyonnaise devant une Sarah Bouhaddi, éblouissante de certitudes et de présence. Dzsenifer Marozsan, plusieurs fois meilleure joueuse de la D1FArkema, semblait être un train Corail quand les parisiennes étaient dans un TGV qui leur indiquait la destination lyonnaise. Kadidiatou Diani transformait Sakina Karchaoui en un des premiers modèles de voiture électrique alors qu’elle, roulait avec le moteur d’une Tesla dernier cri.

Et quand l’attaquante lyonnaise, Delphine Cascarino envoyait la sauce, on cherchait à l’écran et sur le terrain, des coéquipières qui n’arrivaient dans la surface de vérité, qu’au minimum dix secondes plus tard. Une éternité dans le sport. Inqualifiable en haut niveau quand tu contres.

Un Ol vraiment bousculé

La buteuse et capitaine lyonnaise, présente depuis 2007 sur le pitch des fenottes, signant sa 29e réalisation en Women’s Champions League le disait sur OLTV « Heureusement pour nous, Sarah a été présente parce qu’il y a eu des situations où l’on se retrouvait à 4 contre 2, 3 contre 2 et des fois, à 3 contre 3. Des situations très intéressantes pour le Paris Saint Germain. Sarah a réussi à nous tenir dans le match ».

Amandine Henry, à la fin de la rencontre au micro de RMC sport, ne se cachait pas derrière une tactique : « On a raté notre première mi-temps. On n’arrivait pas à imposer notre jeu. » Delphine Cascarino, à la mi-temps, n’avait pas dit autre chose.

Le PSG devant un exploit

Le résultat (0-0) à la mi-temps malgré une telle domination montre toute la difficulté que les parisiennes devront renverser. Si dominer l’OL est une performance. Lui marquer un but est toujours une très grande difficulté.

Et ce constat est la force de Jean-Luc Vasseur qui aura appris aux championnes d’Europe, à garder confiance quand bien même, elles doivent courber le dos.

Souvenez-vous d’ailleurs, cela avait été le leitmotiv d’Olivier Echouafni, actuellement coach du PSG, quand il avait été le sélectionneur des Bleues en 2017. Plus facile à faire quand tu disposes des joueuses au quotidien.

Bilan

L’Ol l’emporte en ayant été plus présente en seconde mi-temps, personne ne pourra le contester. Sauf que de la même manière, elles n’auront produit aucune occasion réelle face à Christiana Endler qui aura sauvé un contre olympien (10’)

D’où la sensation légitime de dépit pour un pénalty sorti de nulle part, subi à la 86’ par le PSG.

Vraiment, quelle « ch***** lyonnaise ! ». Lisez « quelle chance lyonnaise ! »

William Commegrain Lesfeminines.fr

Retour Mercredi 31 mars 2021, 18h00. Groupama stadium. En direct sur RMC sport et Story.

Résultats ¼ de finale aller Women’s Champions League

  • Paris Saint Germain (0-1) Olympique Lyonnais
  • Fc Barcelona (3-0) Manchester City
  • Chelsea Ladies (2-1) Vfl Wolfsburg
  • Bayern Munich (3-0) Rosengard.