La sélection américaine a été annoncée par Vlatko Andonovski, le coach des numéro 1 mondial, installé au poste à la fin du Mondial 2019, le 4e titre américain (1991, 1999, 2015, 2019). Un record.

Sa mission est claire : être la première nation à doubler les titres de championne du Monde et celui des Jeux Olympiques dans la foulée. Tokyo 2021 s’annonce, et les « Stars & Stripes » en sont d’ailleurs les favoris, après quatre médailles d’or (1996, 2004, 2008, 2012) obtenues sur six. Il reste que l’objectif est difficile à atteindre. Les JO, avec seulement 12 équipes en compétition, présentent le gratin du football mondial.

La Suède et les USA, des comparses qui se connaissent !

Les américaines ne sont pas de grandes voyageuses. Elles ont choisi de rencontrer deux équipes chargées de leur poser des problèmes : la Suède (5e au classement mondial), et la France (3e mondial).

Les suédoises qui les avaient éliminées, à la surprise de tout le monde en 1/4 de finale des Jo de Rio (2016). Une compétition appartenant quasiment à la bannière étoilée (quatre médailles d’Or sur six). La gardienne Hope Solo, au caractère bien trempé, à la sortie du match, avait ruée dans les brancards en traitant les suédoises, future médaille d’argent de la compétition, de « couards ».

Deux lignes de bus serré,s façonnés par la respectée Pia Sundhage, suédoise mais ex-coach des américaines avait eu raison d’une nouvelle médaille d’Or potentielle. Elle les connaissaient bien. Une colère qui avait couté sa sélection à la tempétueuse gardienne américaine.

Les suédoises sont les habituées des adversaires de groupe des américaines.

L’anecdote de 2016 n’est pas la seule à rappeler quand un match s’annonce entre les deux nations. Les suédoises, de manière surprenante, sont souvent tombées dans les groupes de qualification des américaines. Au Mondial 2015, aux JO 2016, au Mondial 2019.

Troisième du dernier Mondial, à ce titre, elles sont qualifiées pour les JO 2021. Nul ne serait surpris de les voir ENCORE se retrouver en phase de groupe (trois groupes de quatre pour une compétition à 12 équipes). Ou, tout du moins, dans la suite de la compétition.

La Suède devra avoir les mêmes qualités défensives qu'offensives. Crédit FIFA. Lesfeminines.fr

Sofia Jakobsson remuant Megan Rapinoe. Crédit FIFA. Lesfeminines.fr

Elles les recevront à Stockholm (10 avril), avec deux médailles obtenues lors des récentes compétitions : l’Argent aux Jo 2016 de Rio, la 3e place au Mondial 2019.

Une américaine connait excellement les suédoises : l’attaquante trentenaire Christen Press, explosive depuis peu. Un jeu subtil, vers l’avant, bonifié par l’expérience.

C’est incroyable cette force américaine de sortir des joueuses au Top mondial après 30 ans. Carli Lloyd (33 ans en 2015 et meilleure joueuse FIFA en 2015 et 2016). Megan Rapinoe (meilleure joueuse FIFA en 2019 à 34 ans). Les deux encore en sélections en 2021, quelques six saisons plus tard. Carli, bientôt 39 ans, 3e au record mondial de sélection avec 299 caps. sera célébrée à l’évidence pour sa 300e. Une rareté en football.

La Suède, sera un adversaire sérieux. Mais ne nous trompons pas, les deux équipes ne se livrent jamais à fond en match amical. Les joueuses savent que les places du onze titulaire sont souvent déjà dessinées. On les attend en compétition. Elles le savent.

Les Bleues et les USA.

Les Bleues n’ont pas un mauvais bilan face aux USA. Si on le démarre en 2011, naissance des Bleues telles qu’elles sont présentées aux médias et au public, on note deux périodes et une constance.

La constance malheureusement, c’est qu’on a toujours perdu en compétition officielle face aux américaines, sauf pour le Tournoi de la ShebelievesCup remportée en 2017 avec Olivier Echouafni.

Sinon, se dessine une première période difficile de 2011 à 2015 avec trois défaites et un nul. Une statistique sans concession. Puis un renversement de tendance avec cette victoire inattendue à Lorient (2015, 2-0) avec un but d’Eugénie Le Sommer et Jessica Houara d’Hommeaux. Deux joueuses d’un mètre soixante-deux qui avaient renversé les USA. A cette époque, à quelques encablures du Mondial 2015 au Canada, cela avait remué le petit monde du football féminin français.

Les Bleues sont présentes face aux USA.

Elle a enclenché cette seconde période (2015-2021). On note 3 victoires américaines pour 1 nul mais deux réussites françaises. Réussir face aux USA n’est pas monnaie courante. Emotivement, la tendance est forte à donner un coefficient multiplicateur aux réussites des adversaires des américaines.

Il reste que ces victoires s’obtiennent en matches amicaux, mettant en exergue le problème de base des joueuses au coq qui n’arrivent pas dépasser le 1/4 des compétitions qu’elles jouent. Pourtant pointées à la 3e place mondiale. Et reconnues, dans le passé, comme une équipe au Talent de la première place mondiale.

Pour la rencontre prévue au stade Océane du Havre le 10 avril prochain (en direct sur W9), il s’agira d’une revanche, puisque la dernière rencontre est dans l’armoire à souvenir des françaises. Une élimination (1-2) au Parc des Princes dans un 1/4 de finale de la compétition organisée par France, qui s’était gagnée par les américaines dans la première mi-temps (0-2). A l’intox.

2019, c’est loin, mais l’intérêt et son lien avec le Mondial ne sont pas loin. Les USA viennent avec une excellente équipe ! Dans laquelle se trouve un très grand nombre de mondialiste 2019, et beaucoup de joueuses ayant évolué en France, à l’exception de Tobin Heath (ex-PSG).

Alex Morgan

On connait la gardienne Casey Murphy (Montpellier) mais surtout le génie médiatique et la roublardise de Megan Rapinoe avec l’intelligence et l’honneur d’Alex Morgan. On a vu jouer Lindsay Horan au PSG (quatre saisons) et on découvre Catarina Macario, qui n’a peut-être pas signé la bonne année avec l’OL. Alana Cook a gagné un ticket récemment et en Angleterre, brillent Rose Lavelle et Samantha Mewis. Toutes ces joueuses vivent, chevillées au cœur, avec « la bannière étoilée ». Une fédération qui prend d’ailleurs une grande partie de leur rémunération en charge, en contrepartie d’une disponibilité totale pendant la saison. Elles jouent peu en club.

La liste concoctée par Vlatko Andonovski comprend du très beau monde. Un match à ne pas rater.

Corinne Diacre, elle, communiquera sa formation et sélection le 1er avril 2021. Les Bleues rencontreront en plus, l’Angleterre un peu plus tôt (9 avril) à Caen. Elle aussi, sous les couleurs du Royaume-Uni, qualifiée pour les JO à venir.

La France, sparring-partner de luxe pour les Jo de Tokyo.

William Commegrain Lesféminines.fr

GOALKEEPERS (3): Jane Campbell (Houston Dash; 5), Casey Murphy (North Carolina Courage; 0), Alyssa Naeher (Chicago Red Stars; 67)

DEFENDERS (8): Alana Cook (Paris Saint-Germain, FRA; 2/0), Abby Dahlkemper (Manchester City, ENG; 65/0), Tierna Davidson (Chicago Red Stars; 28/1), Crystal Dunn (Portland Thorns FC; 109/24), Kelley O’Hara (Washington Spirit; 134/2), Margaret Purce (Sky Blue FC; 6/1), Becky Sauerbrunn (Portland Thorns FC; 182/0), Emily Sonnett (Washington Spirit; 51/0)

MIDFIELDERS (6): Julie Ertz (Chicago Red Stars; 108/20), Lindsey Horan (Portland Thorns FC; 91/20), Rose Lavelle (Manchester City, ENG; 51/14), Catarina Macario (Olympique Lyonnais, FRA; 3/1), Kristie Mewis (Houston Dash; 21/4), Samantha Mewis (Manchester City, ENG; 70/21)

FORWARDS (6): Carli Lloyd (Sky Blue FC; 299/124), Alex Morgan (Orlando Pride; 173/108), Christen Press (Manchester United, ENG; 142/60), Megan Rapinoe (OL Reign; 173/57), Sophia Smith (Portland Thorns FC; 3/0), Lynn Williams (North Carolina Courage; 33/10)