Comment ne pas démarrer cette année nouvelle sans saluer le positivisme incroyable de Virginia Torrecilla, internationale espagnole, en combat face à une tumeur cérébrale maligne qui lui a été diagnostiqué et opéré en mai 2020.

Un coup de tonnerre qui passe souvent par une perte d’audition, un mal de crâne, sans véritable symptôme flagrant. La veille, tout va bien car on s’habitue assez vite à ce que l’on considère comme des désagréments … et puis l’IRM montre la réalité des choses. Le message tombe et touche un univers très confidentiel pour chacun d’entre-nous : le cerveau.

Ce cancer, dont l’institut du cerveau nous dit qu’il est assez rare (1% de cancers), mortel que pour 2% des cas, touche au sacré. Comme les premiers cancers des années 70 faisaient trembler chacun de ceux concernés. On pourrait tomber très vite dans une dépression, une perte d’optimisme, un changement de personnalité allant jusqu’à se renfermer dans une forme de mutisme.

Ce n’est pas le cas pour Virginia. C’est une nature positive qui vit ce danger avec un positivisme exemplaire.

Virginia Torrecilla (26 ans), internationale espagnole (Coupe du Monde 2015 et 2019), est née avec un sourire qui lui mange le visage donnant à chacune et chacun l’envie d’en faire autant. Ses yeux brillants des gens éduqués aux verres à demi-plein, donnent de l’éclat à sa communication non-verbale. Elle est pleine de vie, loin des réflexions qui habitent la majorité d’entre-nous. Elle vit sa vie comme une vie de chaque instant et à chaque instant. Heureuse du présent, positive quant à l’avenir. Elle chante la vie, tout simplement.

L’ex-joueuse de Montpellier pendant quatre saisons (2015-2019) a enchanté le club montpelliérain, venue de Barcelone sans connaître un mot de français, bardée de titres (championnats 2013-2014-2015) à un âge (22 ans) où la plupart des jeunes commencent tout juste à pointer le nez dans la vie des adultes.

Virginia Torrecilla, signant à Montpellier en 2015 avec Laurent Nicollin.

Une six présente, joueuse au célèbre maillot 14, un physique rare en football féminin, taillée quand les joueuses à ce poste sont plutôt des formats fins, courant à hue et à dia, sur le terrain. Un physique éloigné de sa nature qui lui fait prendre le ballon à l’adversaire, plus dans sa lecture du jeu que dans la charge de son physique. Un taureau aussi légère qu’un oiseau dans la tête. Printanière.

On a tous des personnes proches qui ont vécu une situation médicale difficile. Pour certains, c’étaient même leur cas. Pourquoi en parler ? Regardez la « banane » de cette fille. Regardez ce sourire qui éclate dans son siège médical. Cette fille bouillonne de positivisme. C’est sa nature et peut-être une force. Avec cela, vous avancerez face à beaucoup de vos obstacles.

Elle le dit au site FutbolMallorca, le pense et le vit : « Je mentirais si je disais que je n’ai pas eu peur et que je n’ai pas peur. Il y a toujours peur de rechuter, mais il faut l’accepter et vivre de l’avant. » Finissant : « Je veux jouer à nouveau au football. Je ne doute pas que je reviendrai. »

La joueuse de l’Atletico Madrid depuis 2019 fait partie de cette génération qui a enchanté les observateurs du football féminin. Une équipe pas loin d’éliminer les américaines en 1/8e de finale du Mondial 2019 (2-1), battue sur deux pénaltys discutés et discutables. Pas qualifiée pour les JO de Tokyo à venir, elle pourrait être là pour l’Euro 2022 en Angleterre.

Si c’est le cas, souvenez-vous de son parcours. De sa vitalité.

William Commegrain Lesfeminines.fr