Le (12-0) pour ce dernier match de qualification des Bleues pour l’Euro 2022 est une originalité au-delà de son score qui a failli toucher le record français (14-0) de 2013 face à la Bulgarie. Un mois de Novembre (28) qui avait participé à la qualification des Bleues de Philippe Bergerôo pour le Mondial canadien (2015) au début de son mandat. Une période visiblement faste pour les records français, puisque renouvelé par les Bleues dans ce match du 1er décembre 2020.

Pas loin de la quinzaine

Si la jeune Irina Sandalova n’est pas allée chercher plus de 12 fois le ballon dans ses cages, c’est qu’elle a réussi quelques horizontales qui méritent d’être saluées. A défaut, la quinzaine était nettement dépassée. Des Bleues totalement renouvelées en seconde mi-temps, ont mis quelques minutes à se mettre au niveau de leurs partenaires du premier acte, établissant un (5-0) quand les premières avaient fini leur travail avec un (7-0) dont (4-0) dans les 15 premières minutes (5′, 7′, 12′, 16′) Emelyne Laurent (52e, Atletico Madrid), Geyoro (59e, PSG) ou encore De Almeida (61e, Montpellier) ont vu leurs tentatives repoussées et la capitaine française Charlotte Bilbault, après plusieurs tentatives dans les nuages, a vu sa demi-volée (69′) fracasser le poteau droit de la portière Casaque.

Un onze quasiment sans lyonnaise resté très appliqué.

Sans y voir matière à sanction, les Bleues alignées à Vannes pour ce dernier match ne comptaient qu’une seule lyonnaise au coup de sifflet de l’arbitre écossaise Lorraine Watson. Une rareté proche d’un record depuis que l’Olympique Lyonnais domine le football féminin hexagonal, soit 2007. Seul Amel Majri était alignée quand les quatre autres lyonnaises (Wendie Renard, Amandine Henry, Delphine Cascarino, Sakina Karchaoui) étaient laissées au repos, emmitouflées pour ne pas subir les 7° hivernal de ce temps vendéen.

Que valait ce onze et son animation avec 3 bordelaises (Eve Perisset, Estelle Cascarino, Charlotte Bilbault), quatre parisiennes (Perle Morroni, Grace Geyoro, Kadidiatou Diani, Marie Antoinette Katoto) ; complétée par deux joueuses évoluant à l’étranger sans y faire des étincelles : Kenza Dali au milieu (9e sur 12 de la FAWSL avec West Ham) et Pauline Peyraud Magnin (Atletico Madrid, 1ère avec Barcelone qui a trois matches en moins).

A défaut de retenir le score comme indicateur face à un adversaire très et trop faible ; il faut retenir que le groupe a décidé de jouer de manière appliquée et concentrée, en suivant les consignes de Corinne Diacre.

Un onze très jeune

Les Bleues avaient l’habitude de présenter un onze qui tournait sur une moyenne de 50 sélections quelque soit l’adversaire. Les places étaient prises et les arrivées se faisaient sur le banc ou dans le groupe. Là, on a cru assister à une grande première puisqu’à un moment, Grace Geyoro (PSG, 24 ans, 34 sélections) étaient la plus capée sur le rectangle vert en ayant ouvert son compteur de sélection en Janvier 2017 contre l’Afrique du Sud.

Quatre ans d’expérience au plus haut niveau pour la plus capée ; c’était un groupe jeune représentant la France en ce début décembre.

Qui va rester ?

« L’appétit vient en mangeant » dit le dicton. Qui va rester dans ce groupe de 23 qui a laissé en France, Eugènie Le Sommer, Aissatou Tounkara, Marion Torrent, Valérie Gauvin. Si la question ne se pose pas pour Viviane Asseyi, (Bayern de Munich, opérée et indisponible pour la saison 2021), elle interroge pour le futur ?

Elisa De Almeida (Montpellier) a plutôt bien rempli sa tâche avec 3 buts en 7 sélections et dont Corinne Diacre semble lui demander une présence au second poteau constante, source de ses derniers buts. La jeune montpelliéraine obéissant visiblement à des demandes tactiques précises.

Sandy Baltimore, tout juste arrivée chez les Bleues, a un pied gauche d’une précision redoutable dont les Bleues pourraient ne pas pouvoir se passer quand on sait la priorité que donne Corinne Diacre à un jeu sur les côtés précis. Elle a encore la limite de ses choix quand elle est en pleine vitesse, mais sur une situation arrêtée, elle met des ballons qui font concurrence à Amel Majri.

Pour les autres, elles ont toutes apporté un plus à leur jeu et ont été très actives pour participer à la dynamique française sans jouer à l’excès une carte personnelle. Elles sont donc crédibles à être intégrées dans un groupe de 23 et feront leurs prochaines valises pour de futurs stages à la condition qu’elles passent avec certitude et/ou talent, les dernières marches à assurer pour porter de manière constante, le survêtement des Bleues à défaut d’être titulaires en Bleues.

Une analyse qui ne trouve pas sa source dans le score mais dans l’implication.

Le cadeau des Casaques, des premiers buts pour 6 joueuses françaises.

Les casaques au féminin sont retournées dans ces steppes lointaines qui a tout d’une écriture littéraire romanesque en faisant un cadeau aux Bleues, à égal distance entre les A et d’anciennes Bleuettes, championnes d’Europe en 2016 et 2019. Toutes ont ouvert leur compteur but chez les A lors de cette rencontre qui restera gravée dans leur mémoire.

Perle Morroni (PSG, latérale gauche, 5e sélection), Eve Perisset (Bordeaux, latérale droite, 25e sélection), Estelle Cascarino (Bordeaux, Défenseur centrale, 5e sélection), Sandy Baltimore (PSG, milieu gauche, 1ère sélection), Emelyne Laurent (Atletico Madrid, 7 sélections), Clara Matéo (Paris FC, 2e sélection).

Le futur des Bleues ?

L’objectif annoncé est d’avoir un titre, soit pour l’Euro 2022, le Mondial 2023, les JO 2024 à Paris. Vu les performances passées des Bleues, abonnées au 1/4 de finale quand on les attendaient au-dessus ; la France chantera haut et fort si elle obtient un podium.

Pour l’instant, elle présente un déséquilibre entre l’attente médiatique forte d’un changement quel qu’il soit et la réussite actuelle des performances et résultats. Face à cela, se confronte des personnalités qui, sans statut, rendent l’objectif impossible. Chacune ayant de bonnes raisons de penser d’avoir raison. Les SHN étant élevées au « Never give Up ! », il faut rêver pour croire que la situation peut se résoudre sans intervention.

Le simple rappel des statuts peut être la solution hiérarchique. Sera-t-elle celle d’un titre ? Difficile de le croire mais autorisé à le penser. Les Bleues ont toujours eu des histoires dans le passé mais, rappelons-le, n’ont jamais rien gagné. Les Bleues peuvent-elles se passer des joueuses d’expérience pour conquérir un titre … ? C’est un risque fort auquel seuls les Pays-Bas peuvent donner de la crédibilité. Tout en sachant que les français ont toujours fait l’erreur de croire qu’en faisant comme les autres, elles allaient réussir.

L’identité française est peut-être de s’engueuler ? Tant qu’elles vont de l’avant, avec leurs différences. Pourquoi pas ?

« Banzaï ! »

William Commegrain Lesféminines.fr

Championnat d’Europe féminin de l’UEFA – Phase de qualification – Groupe G
Mardi 1er décembre 2020 – 21h00
FRANCE – KAZAKHSTAN : 12-0 (7-0)
Vannes (Stade de la Rabine)
Match joué à huis clos
Temps frais et dégagé (7°C) – Terrain excellent
Arbitres : Lorraine Watson (Ecosse) assistée de Kylie Cockburn (Ecosse) et Vikki Michelle Allan (Ecosse). 4e arbitre : Vikki Robertson (Ecosse)

Buts
1-0 Elisa DE ALMEIDA 5′ (Coup franc piqué à 30 m de Majri qui est déposé sur la tête de De Almeida partie de l’entrée de la surface couloir gauche pour reprendre le ballon à l’angle des 5,5 m et placer le ballon dans le petit filet opposé)
2-0 Kadidiatou DIANI 7′ (Diani sur le couloir droit déborde et délivre un centre dévié par le tibia d’une défenseure qui retombe sous la barre de la gardienne, surprise et lobée)
3-0 Marie-Antoinette KATOTO 12′ (Passe par dessus la défense de Bilbault que Aitymova renvoie dans l’axe sur Katoto à 14 m, qui contrôle du droit puis enchaîne par une frappe)
4-0 Marie-Antoinette KATOTO 16′ (Récupération de Dali qui remet de la tête sur Majri dans l’axe qui décale sur sa gauche de l’extérieur du pied pour Katoto qui entre dans la surface et à 11 m, place une frappe croisée du droit)
5-0 Kadidiatou DIANI 17′ (E.Cascarino fait une ouverture depuis le rond central pour Majri à gauche qui centre en retrait pour la reprise de Diani plein axe du droit à 6 m)
6-0 Kenza DALI 24′ (Sur un dégagement de la gardienne, Katoto récupère et remet aussitôt à Dali qui s’avance à 22 m pour placer une frappe croisée du droit à mi-hauteur qui termine sur la droite de la gardienne)
7-0 Eve PERISSET 33′ (Katoto sur la gauche change de côté avec une passe au sol pour Périsset qui place de 22 m une frappe croisée du droit dans le petit filet opposé)
8-0 Estelle CASCARINO 50′ (Corner de la droite de Matéo qui parvient sur la tête de Cascarino à 7 m du but au premier poteau qui décroise et marque avec l’aide du poteau opposé rentrant)
9-0 Emelyne LAURENT 58′ (Décalée à droite par Geyoro, Baltimore côté gauche à l’entrée de la surface délivre un centre pour Laurent dans l’axe qui reprend de volée de l’intérieur du gauche en pivotant)
10-0 Perle MORRONI 67′ (Servie par Clemaron sur la gauche, Morroni s’avance à 25 m et place une frappe du gauche vers la lucarne droite de Sandalova qui ne peut que toucher le ballon)
11-0 Sandy BALTIMORE 71′ (Première frappe de Laurent sur le poteau, Dali reprend dans l’axe à 15 m mais bute sur la gardienne, Baltimore a suivi côté gauche et redresse du gauche à 3 m en position excentrée)
12-0 Clara MATEO 83′ (Matéo au départ de l’action est la réception du centre de Périsset adressé depuis le côté droit et repris plein axe du droit à 7 m)

Avertissements : Karina Zhumabaikyzy 36′, Kundyz Kozhakhmet 90′ pour le Kazakhstan

France : 21-Pauline Peyraud-Magnin ; 2-Eve Périsset, 22-Elisa De Almeida, 19-Estelle Cascarino, 23-Perle Morroni ; 8-Grace Geyoro (17-Maéva Clemaron 62′), 14-Charlotte Bilbault (cap.), 15-Kenza Dali ; 11-Kadidiatou Diani (5-Clara Matéo 46′), 12-Marie-Antoinette Katoto (13-Emelyne Laurent 46′), 10-Amel Majri (9-Sandy Baltimore 46′). Entr.: Corinne Diacre
Non utilisées : 1-Solène Durand, 16-Romane Munich, 3-Wendie Renard, 4-Julie Thibaud, 6-Amandine Henry, 7-Sakina Karchaoui, 18-Oriane Jean-François, 20-Delphine Cascarino

Kazakhstan : 22-Irina Sandalova ; 5-Mariya Demidova, 4-Aigerim Aitymova, 3-Alexandra Burova, 23-Anastassiya Vlassova ; 11-Saule Karibayeva (2-Kundyz Kozhakhmet 46′), 17-Karina Zhumabaikyzy (12-Zhanerke Perme 62′), 9-Bibigul Nurusheva (15-Svetlana Slupina 28′), 16-Asselkhan Turlybekova, 19-Leila Sadykova (13-Faiza Ismailova 46′) ; 8-Begaim Kirgizbaeva (cap.). Entr.: Ivan Azovskiy
Non utilisées : 1-Nazym Ismailova, 18-Millana Burdakova, 20-Kamila Sovet, 21-Eldana Aitimbetova