L’Autriche a levé les bras au coup de sifflet final de ce match aller entre l’Autriche et la France. Elles sautaient de joie. Pourtant, elles étaient à domicile, venaient de faire match nul face à la France et sont toujours seconde de ce groupe G qualificatif pour l’Euro 2022 à venir.

A moins de penser gagner contre la France le 27 Novembre à Guingamp ? A moins de penser que les Bleues ne pourront pas gagner leur dernier match retour face au Kazakhstan (1er décembre) à Vannes ?

Non, plus simplement, elles sont heureuses car si elles maintiennent la même performance face à la France au retour (0-0), et gagnent contre la Serbie, elles pourront se qualifier directement comme faisant partie des trois meilleures seconds des neuf groupes de cette compétition qualificative.

A contrario, la France est toujours première de son groupe grâce à son (11-0) contre la Macédoine du Nord du 23 Octobre de la semaine dernière. Un match anonyme qui pourrait avoir été le plus important pour les Bleues dans son parcours de qualification.

L’Autriche dans les cordes pendant 95 minutes.

Hier, l’Autriche a été cette équipe, accrochée à ce fil rouge fragile d’une qualification directe potentielle comme meilleure seconde, mardi soir à 50 kms de la capitale Vienne, devant 650 spectateurs. Une équipe où 15 sélectionnées ont l’habitude de jouer dans des championnats étrangers qualitatifs (Bundesliga, France et Angleterre) nous a précisé W9 en direct.

Deux lignes bien serrées dans les 30 derniers mètres. La gardienne d’Arsenal, l’expérimentée Zinsberger sans faute de mains et une utilisation maximale des corners pour tenter le diable. Même si la tentative lointaine de Nicolle Billa (68′) a demandé à Pauline Peyraud Magnin, une claquette pour sortir un tir qui finissait sous la barre, les statistiques de l’UEFA montrent bien les limites offensives des autrichiennes (4 tirs), ou/et, en corollaire, la qualité défensive des Bleues, pour 22 tentatives des Bleues.

La victoire aurait été un hold-up à l’autrichienne, ce qui aurait pu se faire à la 32′ lorsque la latérale Wenninger joue d’intelligence et fait une moonlight à Aissatou Tounkara pour la faire reculer puis prendre l’ascendant en passant devant la défenseuse de l’Atletico Madrid, et placer une superbe tête qui aurait du ou pu être un but si Pauline Peyraud Magnin, excellente dans ses choix, n’avait pas été au niveau attendu (32′). Superbe arrêt, pleine mains.

Une satisfaction de voir que la récente numéro 2 des Bleues soit devenue une numéro 1 non-contestable (8 sélections, 29 ans) après le retrait de Sarah Bouhaddi (149 sélections, 34 ans).

Deux occasions nettes autrichiennes, dominées le reste. Les Bleues repartent avec une performance correcte à l’extérieur (0-0) quand la domination et la diversité du jeu auraient demandé une victoire française. Non contestable. Qui n’est pas arrivée, d’où la joie des autrichiennes.

Les Bleues, en manque d’efficacité avec trop d’occasions pour des joueuses défensives.

Dès le coup de sifflet du début de la rencontre, on voit les Bleues faire deux mauvais passes. L’une part dans « le zig », vite, quand l’autre la croyait encore dans « le zag ». Une sorte de photographies de cette rencontre.

22 occasions pour les Bleues avec une Sakina Karchaoui (24 ans, 37 sélections, OL), latérale gauche très en verve, et des occasions, trois pour Aissatou Tounkara (25 ans, 18 sélections, Atletico Madrid), têtes cadrées à la 11′, 38′, 73′ de la défenseuse centrale qui ne surprennent pas Zinsberger.

Surprenant d’ailleurs cet impact des défenseurs françaises dans le jeu offensif des Bleues quand Valérie Gauvin, avant-centre, n’a eu qu’une occasion à se mettre sous la dent, et encore, au contact de la gardienne autrichienne, à la limite d’une faute souvent sifflée par les arbitres françaises.

Un jeu de tête, très souvent oublié chez les Bleues, et qui ce Mardi a été au coeur des offensives françaises. Cinq au total quand on garde en mémoire les têtes de fin de rencontre d’Elisa de Almeida (86′) et de Marie-Antoinette Katoto (95′). L’une extérieure, l’autre bien vue par Zinsberger. Quand on sait la difficulté des féminines à maîtriser ce geste technique, on est moins surpris des arrêts de Zinsberger, d’autant lorsque ces occasions sont le jeu de défenseurs. Wendie Renard, (30 ans, Olympique Lyonnais, 121 sélections) étant une des rares à maitriser ce geste. Ce soir, peu ou pas servie sur les coups de pieds arrêtés.

Normalement, les buts sont le lot des joueuses offensives. Kadidiatou Diani, (25 ans, 51 sélections), n’a pas eu l’impact souhaité. Ses percées offensives se sont trouvées bloquées par la défense autrichienne, avec un double mur défensif adapté à la situation. La parisienne a eu une belle initiative créative avec une talonnade (24′) mais on a cherché la panique défensive qu’aurait pu créer ses qualités physiques et on ne peut que regretter sa surprise sur ce ballon (59′) qu’elle ne voit pas arriver et pourtant bien pour elle.

Une question qui ne se serait pas posée si Viviane Asseyi (26 ans, 46 sélections, Bayern Munich) avait trouvé le cadre à la 3′ sur une très belle action initiée dans la profondeur par sa capitaine Eugènie Le Sommer (31 ans, 174 sélections, OL). Malheureusement, les cinq buts de la fantasque attaquante française, auteure d’une superbe bicyclette (22′) resteront estampillés « Bundesliga » et n’auront pas ouvert le compteur de ce match.

Au final, il ne faudrait pas oublier de compter les nombreux corners des françaises (10) qui n’ont pas donné de buts comme les coups francs, inexploités, souvent sources de réalisation française dans le récent passé.

Alors que s’est-il passé ce mardi pour que les Bleues ne ressortent pas avec les 3 points ? Un jeu bien supérieur à celui des autrichiennes, de l’envie et des gestes techniques qui ont donné envie de s’associer à leurs parcours mais des occasions inhabituelles chez des joueuses défensives qui n’ont pas encore la qualité technique pour les transformer avec, pour les joueuses offensives -dont c’est la qualité- un détail ou des détails moins bien réalisés.

Le plan du retour s’annonce assez clairement. « Des joueuses offensives avec des occasions ».

La France, auteure d’un beau spectacle, est en tête de son groupe au goal average. L’Autriche, seconde, cherche à se qualifier directement, soit en prenant la première place à la France, soit comme faisant partie des trois meilleures seconds des neuf groupes de ces épreuves de qualification. La décision se fera le 27 Novembre à Guingamp, face à l’Autriche.

Avec quelles joueuses dans les 23 après la tempête Amandine Henry ? Avec quelles joueuses dans le 11 après la prestation de Charlotte Bilbault, de Grace Geyoro et l’absence d’Amel Majri ? A l’évidence, il a manqué un moteur supplémentaire pour renverser cette équipe autrichienne, qui est le lot de joueuses ayant déjà montré ces qualités dans le passé.

Dans cet environnement, les décisions les plus importantes du mandat de Corinne Diacre commencé en 2017, seront celles de sa sélection de Novembre.

William Commegrain Lesfeminines.fr

Source footofeminin.fr Match de qualification à l’Euro 2022 de l’UEFA – Groupe G
Mardi 27 octobre 2020 – 21h00
AUTRICHE – FRANCE : 0-0
Wiener Neustadt (Arena Nova)
Spectateurs : 650
Temps dégagé (8°C) – Terrain humide
Arbitres : Kateryna Monzul (Ukraine) assistée de Oleksandra Ardasheva (Ukraine) et Maryna Striletska (Ukraine). 4e arbitre : Laura Rapp (Suède)

Avertissement : Elisa De Almeida 64′ pour la France

Autriche : 1-Manuela Zinsberger ; 12-Laura Wienroither, 7-Carina Wenninger, 13-Virginia Kirchberger, 19-Verena Aschauer ; 9-Sarah Zadrazil, 11-Viktoria Schnaderbeck (cap.), 17-Sarah Puntigam (16-Jasmin Eder 51′) ; 22-Stefanie Enzinger (20-Lisa Makas 69′), 15-Nicole Billa (6-Katharina Schiechtl 90′), 8-Barbara Dunst. Entr.: Irene Fuhrmann
Non utilisées : 21-Isabella Kresche, 23-Vanessa Gritzner, 2-Yvonne Weilharter, 3-Katharina Naschenweng, 4-Viktoria Pinther, 5-Elisabeth Mayr, 10-Katja Wienerroither, 14-Celina Degen, 18-Lisa Kolb

France : 21-Pauline Peyraud-Magnin ; 4-Marion Torrent (22-Elisa De Almeida 63′), 5-Aïssatou Tounkara, 3-Wendie Renard, 7-Sakina Karchaoui ; 8-Grace Geyoro (10-Amel Majri 76′), 14-Charlotte Bilbault, 9-Eugénie Le Sommer (cap.) ; 11-Kadidiatou Diani, 13-Valérie Gauvin (12-Marie-Antoinette Katoto 86′), 18-Viviane Asseyi (20-Delphine Cascarino 63′). Entr.: Corinne Diacre
Non utilisées : 1-Solène Durand, 16-Romane Munich, 2-Oriane Jean-François, 6-Maéva Clemaron, 15-Kenza Dali, 17-Melvine Malard, 19-Estelle Cascarino, 23-Perle Morroni