Ils s’étaient disputés puis ensuite calmés à l’annonce de la répartition des droits TV de la Ligue 1 envers le football féminin. Une initiative de Laurent Nicollin pour commencer à équilibrer les comptes des clubs professionnels masculins, toujours déficitaires avec le football féminin de l’élite. Un chèque d’un peu plus de 500.000 € pour les clubs professionnels (9) alors que les clubs amateurs recevaient 175.000 et la D2F, percevait 15% des 6 millions à recevoir de MediaPro.

Une contreverse qui risque fort de rester lettre morte. MediaPro, nouveau diffuseur de la Ligue 1 pour 780 millions d’euros annuels et Ligue 2 pour 34 unités demandant, à l’échéance du 6 Octobre 2020, un délai de paiement pour pouvoir renégocier le montant, faute des mêmes conditions contractuelles au regard du Covid et de ses conséquences.

Un deuxième chèque de 172 millions restés sur le carnet du groupe espagnol recevant en contrepartie, une missive diplomatique claire et nette : le refus de la Lfp d’accepter les conditions de cette discussion et communiquant sur la caution solidaire de l’associé chinois du groupe espagnol.

Une situation qui ne peut qu’inquiéter les plus candides et interroger les Présidents des clubs français, plus expérimentés, souvent engagés dans des prêts garantis par l’Etat de la période Covid qui étaient une pacotille au regard des sommes à recevoir, et qui, dans le cas contraire, participeraient aux boulets que certains voient se dessiner, dans un football français qui a réduit de moitié la valeur de ses transferts en 2021.

A l’exemple de l’Olympique Lyonnais communiquant sur une perte de 36, 5 millions d’euros quand la saison précédente, le groupe du Président lyonnais, dégageait un bénéfice de 6 millions d’euros.

Le football féminin français risque fort de passer au régime sans sec, tributaire du football masculin. Faute de recevoir les sommes attendues. D’autant que Media Pro a déjà eu un précédent avec les droits italiens que la société n’avait pu honorer. Une réalité quand on sait que la structure Média Pro, attendue pour revendre des droits que personne n’a acheté, n’a réussi à convaincre que 278.000 abonnés quand son point d’équilibre était à 3.500.000.

MediaPro, le couteau sous la gorge, croit pouvoir le mettre sous la gorge du football français, englué dans une caution solidaire chinoise qui mettra très longtemps à être honorée.

Au pire, le football féminin anglais risque de prendre le leadership. Les joueuses s’expatriant en masse, faute de salaires français concurrentiels même si, Outre-Manche, a été fixé un plafond salarial de 40% du budget d’un club. A réfléchir car les places, dans ce domaine sont très limitées, le football ne se jouant qu’à onze dans des effectifs déjà bien remplis à 23.

William Commegrain Lesfeminines.fr