L’Australie, naviguant entre la 5e et 8e place mondiale, recevra avec la Nouvelle-Zélande, la 9e Coupe du Monde féminine en 2023. Depuis mi-juillet, officiellement, elle était tout simplement sans coach. Dénudée.

Sans coach !

Les Matildas, éliminées en 8e de finale du Mondial 2019 français, avaient confirmé, mi-juillet 2020, la démission surprise d’Ante Milic, parti prendre en charge une équipe masculine de football (A-League). Une démission prévue mi-mai et qui avait été mis en stand-by dans le cadre des JO 2020 de Tokyo ; le report ayant mis l’information et la décision sur la table.

Entretemps, le monde du football féminin apprenait que l’Australie, dans un mariage d’intérêt avec sa voisine, la Nouvelle-Zélande, devait recevoir la future World Cup, aux mains des américaines depuis 2015 et 2019.

Nue, la fédération australienne -prude- se devait de trouver un successeur dans une période difficile où l’Angleterre (hôte de l’Euro décalé en 2022) annonçait la fin de contrat en 2021 de Phil Neville, tout en étant prête à recruter dès 2020 un successeur pour cause d’hôte de l’Euro en 2022 ;

Autre grande nation qui apprenait qu’elle serait dénudée, le Canada (double médaille de bronze des JO en 2012 et 2016) se cherchait un successeur après que le danois Kenneth Heiner-Moller ait annoncé son retour dans la formation des entraîneurs danois alors que les Pays-Bas, apprenant que Sarina Wiegman avait été choisie par la FA anglaise, se voyait obligées d’être dénudées, laissant les vice-championnes d’Europe (2017) et du Monde (2019) sans coach à compter de 2021.

L’Angleterre s’étant couverte avec la seconde meilleure coach FIFA 2019, Sarina Wiegman ; il restait encore de belles postions à prendre pour des sélectionneuses et sélectionneurs en mal de sélections. Le Canada, toujours à la recherche d’un successeur, notamment pour les JO 2021 à Tokyo avec les Pays-Bas cherchant encore la meilleure solution pour une équipe qui, comme le Canada (Bronze 2012 et 2016) – a connu des succès récents.

Un excellent choix australien : Tony Gustavsson

L’Australie, terre que tous les jeunes du Nord, espèrent découvrir comme l’Amérique parlait aux plus anciens. Des terres de découvertes encore sauvages, qui ont séduit Tony Gustavsson, un suédois devenu américain.

Le coach suédois de 47 ans avait été découvert par les français lors de l’incroyable année 2014 où le club de Tyresö (Suède) avait été jusqu’en finale de la Women’s Champions League après avoir battu le nouveau Paris Saint Germain de Farid Benstiti en 2013.

Une finale 2014 perdue sur le score de (2-4) par Tyresö contre le Vfl Wolfsburg, revenue au score après avoir été mené (2-0) sur deux éclairs de Marta, la meilleure joueuse du monde à cette époque. Une défaite lourde de sens, condamnant le club suédois à la faillite.

Tony Gustavsson, très british dans cette période 2014, était devenu adjoint de Jill Ellis pour finir Champion du Monde 2015 et 2019. En France, on l’avait vu totalement transformé physiquement, pas très loin du body-builder et dans son style d’habillement : sportwear. Un poste où il a pris énormément de présence, vociférant au bord du terrain, replaçant les joueuses américaines sur le plan défensif. Essentiel à la réussite des USA et au travail de Jill Ellis.

Une place qui valait son pesant d’or. Donnée logiquement au suédois, bénéficiant d’une sélection logique puisqu’en 2012, il avait été déjà l’adjoint de sa compatriote Pia Sudhage, à la tête de la sélection américaine pour une 4e médaille d’Or. Un suédois transformé à l’américaine, fort d’une potion magique que seuls les gladiateurs féminines des USA connaissent.

Son seul échec, après la finale perdue de la WCL 2014 auront été les JO de 2016 au Brésil quand les américaines ont été battues par la Suède en 1/4 de finale (0-0, tirs au but), faisant exploser de frustration, la gardienne Hope Solo.

Le gars connait les USA sur le bout des doigts. C’est du lourd qui va s’occuper des Matildas au pays des kangourous.

Les australiens, dans un comité de sélection composé de Johnson, PDG de la FFA, des membres du comité de développement du football de la FFA, Remo Nogarotto (président), Amy Duggan (ancienne Matilda), Mark Bresciano (ancienne Socceroo), Sarah Walsh (ancienne Matilda) et Trevor Morgan (directeur technique national) ont choisi un bon profil pour mener les Matildas dans quatre compétitions internationales :

  • JO de Tokyo 2021
  • Coupe d’Asie des Nations 2022
  • Coupe du monde féminine 2023
  • JO de Paris 2024.

Les américaines, Alex Morgan, Megan Rapinoe et consoeurs ; les suédoises Caroline Seger et Kosovare Asllani vont apprécier cette nouvelle adversité. C’est du lourd qui s’en va là-bas.

Sur le plan mondial, il reste à définir les postes du Canada et celui à venir des Pays-Bas.

William Commegrain Lesfeminines.fr