Les Houston Dash joueront la finale faute d’avoir pu voir les favoris, Thorns of Portland se mettre au niveau de leur adversaire, bien plus déterminées à aller de l’avant que l’équipe de Christine Sinclair (meilleure buteuse internationale de l’histoire), mal en jambes dans cette rencontre, ne pouvant de plus, utiliser la force de Lindsey Horan (ex-PSG, championne du Monde 2019), bouillonnante mais blessée, sur le banc.

L’anglaise et internationale Rachel Daly (28 ans), capitaine d’une équipe de milieu de tableau, a transformé son équipe, convaincue qu’elle avait les moyens de se qualifier pour une finale historique. C’est d’ailleurs elle qui, se jette sur une tentative de Sophie Schmidt repoussée par la transversale pour mettre toute son énergie, d’une tête victorieuse qui rebondira d’ailleurs sur la gardienne des Thorns impuissante.

Elle finira d’ailleurs joueuse du match.

Houston Dash termine la rencontre sur un score que l’équipe tiendra (1-0) dans un tournoi qui aura vu les équipes les plus déterminées l’emporter sur les autres. Un mental collectif qui a payé et qui certainement a été la clé des finalistes.

Plus tard dans la journée et à quatre heures du matin heure française, Chicago Red Stars qui avait éliminé l’OL Reign de Jean-Michel Aulas a emporté sa demi-finale sur le score offensif le plus élevé du tournoi (3-2) face aux Sky Blue. Une équipe des Sky dévastée, puisque menée (3-0, 8′, 11′, 60′) au bout d’une heure jeu.

Comment cette équipe de Chicago a pu réaliser un tel exploit alors que ses moyens offensifs sont très réduits ? Très simplement avec de la détermination, une envie de passer l’adversaire et d’aller au bout de son action sans se poser de questions.

A l’image de l’extraordinaire défenseure droit de Chicago, Bianca Saint Georges (22 ans, Canada), dont j’avais relevé les limites face à l’OL Reign mais surtout les qualités de détermination incroyable qu’elle possédait, physiquement et mentalement, et qui dans cette rencontre, volontairement ou involontairement, s’est trouvée positionnée haut dans le couloir.

Elle a tout emporté sur son passage. Tentant des duels au forcing, les remportant, passeuse décisive sur de simples et bons plats du pied. Deux couettes de chaque côté, un physique qui conviendrait à une trois quart aile de rugby, des cuisses toniques et « en avant toute ». Voilà le mental de cette joueuse. Un exemple à suivre aussi pour ce football féminin qui veut, de par trop, se référer aux modèles masculins.

Comme le précise la publicité MacDo : « vient comme tu es ! ». Là, adapté au football féminin, ce serait « joue comme tu es ! ».

Sur son premier but à la 8′, ne cherche pas une élégance dans la course. La joueuse est déjà déterminée à percuter. Ne cherche pas un tir compliqué. Non, elle s’adapte à la situation. Une adversaire va tacler, rateau puis, pichenette du pied droit qui fait un extérieur, allant mourir sur le poteau gauche de la gardienne adverse. Un but d’entraînement. Elle-même, montre sa surprise, son étonnement et puis heureuse, prend le cadeau comme il vient. Sans se prendre « la tête » plus que de concert. (1-0, 8′).

Sur le second, la voilà latérale qui lance son couloir d’un gauche qui ressemblerait à celui d’un Vincent Moscato pratiquant le football. Plus avec la force qu’avec le style. D’ailleurs, son ailière va le chercher loin ce ballon. Elle tente le passage, bute. La balle revient à Bianca Saint Georges qui nous fait un centre, dont la technique s’éloigne d’un pitch de Tiger Woods. Néanmoins, la balle est bien là ou elle doit être. (2-0, 11′). En 11′, les Sky Blue sont sans oxygène et pourtant les masques sont restés sur les bancs.

Ne me dîtes pas que celle qui court de sa positions de la latérale pour un contre meurtrier à la 60′, c’est notre fameuse Bianca qui porte un nom à enivrer (Nuit-Saint-Georges) ses adversaires (Saint-Georges). Mais la Nuit est bien tombée sur les Sky Blue avec ce contre que la latérale pousse sur la ligne d’en but pour une passe décisive qui fera (3-0)

La messe est dite, le vin est tiré jusqu’à la lie. Sky Blue ne reviendra pas même si le score sera réequilibré (3-2). Chicago Red Stars est en finale. Qui l’aurait cru ? Elles joueront leur 7e match en un mois. C’est un régime appliqué au seul Mondial en football féminin, débuté en 2019.

Les Pays-Bas avaient explosé en finale face aux USA (2-0), faisant un doublé mondial.

Que retenir du football américain, champion du monde, pour un européen ?

De base, les joueuses sont des athlètes. Elles pourraient se tester sur d’autres sports. Pour remporter un match, il faut être, au minimum, à ce niveau physique et mental. Sinon, sur 90′, la sanction sera la défaite. Dans le cas contraire, elles sont limitées sur le plan technique. Il y a alors une place pour gagner ce championnat.

William Commegrain Lesfeminines.fr