NC Courage, double championne, trop certaine de sa force, tombe sur une escarmouche de Portland

North Carolina Courage se fait sortir du Titre 2020 en ayant réalisé le meilleur parcours dans la phase de qualifications sur un but de la jeune rookie Morgan Tisserand (68′), qui croit au centre de sa partenaire Raquel Rodriguez, chargée par l’internationale Abby DahlKemper, championne du Monde 2019, quand la latérale Addisyn Merrick est convaincue que la balle ne passera pas.

La balle est passée, Morgan Tisserand la devance et du plat du pied, la met dans les filets, pour ce qui sera le seul but du match.

Pourtant North Carolina Courage a dominé toute la partie, dans la continuité de sa performance en qualification, ce qui lui permettait de rencontrer l’équipe dernière du Challenge Cup, tournoi à huit délivrant le titre NWSL 2020, en substitution du championnat normal, bloqué par le Covid.

Lynn Williams doit travailler l’efficacité avec plus de sang froid.

Cette domination, constatée, montre à quel point Lynn Williams, attaquante et révélation offensive de ce tournoi, doit faire un travail personnel pour enclencher plus d’efficacité et aller vers l’efficience. Cette joueuse, oubliée de la sélection américaine, en concurrence avec Alex Morgan, a réalisé des intentions offensives que nulle autre n’a été capable de faire dans les cinq matches que Courage a joué.

Lynn Williams, révélation offensive du tournoi mais en manque d’expérience et d’efficience.

Une puissance physique, une détermination dans le tir, un travail agressif sur la défense adverse. Quasiment parfait. Sauf que l’efficacité n’a pas été au rendez-vous. Le constat est simple, au moment du tir final, cette joueuse est encore dans la pression de l’effort qu’elle a réalisé pour se créer une occasion. A l’instant où elle doit être calme, son sang est trop chaud. La balle sort du cadre où la gardienne lit la trajectoire.

Pour elle, le but est la fin d’un combat quand pour un buteur chevronné, le but est la conséquence d’une intelligence supérieure à ses adversaires. 

A l’évidence, du fait de ses intentions, elle mérite d’être appelée dans les prochains stages. A l’évidence sans amélioration, elle ne pourra mettre en concurrence Alex Morgan au sein d’une équipe quatre fois championnes du Monde, quatre titres olympiques, à la recherche unique d’un doublé Mondial 2019-JO 2020 en 2021 ; et numéro 1 dans le milieu.

D’autant que le Mondial 2019 a montré que les USA ont gagné le titre en ayant, en priorité, la tête sur les épaules (trois pénalties en leur faveur), du sang froid, de la résistance et surtout de l’efficience.

Portland Thorns, en 1/2 finale, grâce à un uppercut et une superbe gardienne. 

La titulaire Bella Bixby s’étant blessée. La numéro 2, Britt Ellen Eckerstrom est passée numéro 1, remontée comme un block pour un match admirable et la coach des gardiennes, l’historique ex-internationale allemande, Nadine Angerer, première gardienne à avoir été élue meilleure joueuse UEFA et FIFA en 2013 à la suite d’un Euro où l’Allemagne avait pris son 8e titre et le sixième consécutif, sur deux pénalties arrêtés par l’actuelle coach des gardiennes de Portland, se place sur le banc, pas loin de la quarantaine.

Une équipe où joue l’ex-parisienne Lindsey Horan, championne du Monde 2019 et la meilleure buteuse mondiale en activité (186 buts), la canadienne Christine Sinclair depuis 2013.

Une victoire qui a dû faire plaisir à Amandine Henry. La capitaine française et joueuse de l’OL ayant remporté le titre 2017 avec l’équipe du Nord Ouest américain.

Bilan

Un tournoi serré où tout le monde est capable d’être dernier sans être à la rue pour sortir le leader des deux dernières saisons américaines. Tout se joue dans la volonté de ne pas prendre de buts pour finir par en marquer un.

William Commegrain Lesfeminines.fr